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Covid-19 : des antidépresseurs contre les formes graves ?

Certains antidépresseurs permettraient de réduire le risque de forme grave de la Covid-19 en évitant notamment les intubations. Une étude vient appuyer l'observation d'un psychiatre français qui avait constaté que les patients hospitalisés dans son service semblaient épargnés par la maladie.

Covid-19 : des antidépresseurs contre les formes graves ? AlinaTraut/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le risque d'intubation ou de décès est inférieur du 40% pour les patients Covid traités avec des antidépresseurs
  • Les patients d'un service psychiatrique de l'AP-HP, bien que présentant des comorbidités, avaient été épargnés par les formes graves de la maladie

L'utilisation d'antidépresseurs pourrait réduire les risques de décès ou d'intubation chez les patients atteints de formes graves de la Covid-19. C'est ce que révèle une étude publiée le 4 février dans la revue Molecular Psychiatry appartenant au groupe Nature. Cet effet inattendu concernerait plusieurs types d'antidépresseurs, la fluoxétine, la paroxétine, l'escitalopram, la venlafaxine et la mirtazapine. L'étude a porté sur 7230 adultes hospitalisés pour la Covid-19 dans des établissements de l'AP-HP. Parmi eux, 345 ont reçu un antidépresseur dans les 48 heures après leur hospitalisation et, après les ajustements prenant en compte les caractéristiques des patients et le degré de gravité de la maladie, il est apparu que ces derniers avaient un risque d'intubation et de décès significativement inférieur (moins 40%) à ceux qui n'avaient pas reçu d'antidépresseurs.

C'est le résultat de précédentes études qui a conduit les chercheurs à vérifier ce lien entre les antidépresseurs et une diminution des conséquences graves de la Covid-19. Ces études avaient établi d'une part l'association entre les médicaments pour troubles dépressifs majeurs et la réduction des taux plasmatiques de médiateurs pro-inflammatoires impliqués dans la Covid-19 sévère et d'autre part l'effet inhibiteur de plusieurs antidépresseurs sur la sphingomyélinase acide, effet capable d'empêcher l'infection des cellules épithéliales par le SARS-CoV-2.

Des patients en psychiatrie étonnamment épargnés par la maladie

Par ailleurs, le Dr Nicolas Hoertel, psychiatre et chercheur à l'AP-HP et à l'INSERM et auteur de l'étude publiée dans la revue du groupe Nature, avait, selon ses propos recueillis par 20 Minutes, observé que ses patients hospitalisés en psychiatrie durant la première vague de l'épidémie étaient peu touchés par la maladie. "On sait que les patients hospitalisés en psy ont souvent d'autres comorbidités comme des troubles cardiaques et notre service reçoit beaucoup de personnes âgées", a souligné le médecin auprès de 20 Minutes. Toutes les conditions étaient donc réunies pour que ces patients soient fortement touchés par la Covid-19 et ses formes graves ... ce qui n'a pas été le cas. "On ne comprenait pas, a ajouté Nicolas Hoertel, mais une hypothèse a émergé, celle d'une protection de certains psychotropes vis à vis de la Covid-19".

Les antidépresseurs dont la prescription a augmenté en raison des effets de la crise sur le moral des Français seraient-ils finalement un des médicaments attendus pour traiter les formes graves de la Covid-19 ? Un essai clinique aurait été réalisé aux Etats-Unis avec de la fluvoxamine, un antidépresseur proche du fameux Prozac, et aurait également donné des résultats spectaculaires, aucune forme grave de la maladie n'étant apparue chez les 80 patients traités avec ce médicament.

https://www.pourquoidocteur.fr/MaladiesPkoidoc/1176-Coronavirus-Covid-19-n-est-qu-une-infection-virale-poumon

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