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QUESTION D'ACTU

Une étude Inserm

L’obésité altèrerait le goût des graisses

Les obèses ne seraient plus capables de détecter le seuil de graisses nécessaires à leur organisme. La découverte de cette anomalie chez des souris permet d'entrevoir un traitement de l'obésité. 

L’obésité altèrerait le goût des graisses Brian Harris / Rex Feat/REX/SIPA




C’est une découverte qui pourrait permettre de mieux comprendre les comportements alimentaires compulsifs dont souffrent certaines personnes obèses. Une équipe de chercheurs de l’Inserm vient en effet de montrer que les souris obèses détectent moins bien les lipides dans l’alimentation.

 

Un système de détection gustative défaillant

L’homme comme la souris possède naturellement un système biologique de détection gustative lui permettant d’identifier les différents composants alimentaires. Lorsque tout fonctionne normalement, ce mécanisme naturel permet de provoquer notamment la sensation de plaisir ou de dégoût lorsque nous consommons par exemple des graisses en excès lors d’un repas.  Et bien, il semblerait que chez les obèses, ce système soit déréglé et ne leur permet plus de détecter correctement le seuil de graisses nécessaires à leur organisme. Pour parvenir à cette découverte, ces scientifiques ont rendu des souris obèses, puis ils les ont soumises à plusieurs expériences comportementales visant à explorer leur préférence spontanée pour les lipides. Ils les ont mises en présence de plusieurs biberons contenant des solutions plus ou moins grasses, pendant 12 heures. « Ces animaux présentent une perte de sensibilité aux lipides par rapport à des rongeurs de poids normal, ils ne semblent plus capables de détecter les faibles concentrations lipidiques qui sont censés leur plaire, » explique Philippe Besnard, coauteur des travaux dans un communiqué.


Un phénomène réversible

Mais cette équipe a poussé l’expérience plus loin. En faisant par la suite maigrir ces souris, les chercheurs ont observé que ce phénomène était réversible et que les animaux se remettaient ensuite à percevoir de mieux en mieux les lipides. «  Nous constatons que la taille du tissus adipeux est corrélée à la sensibilité aux lipides. Nous aimerions maintenant comprendre comment le tissus adipeux agit à distance sur cette perception, » poursuit Philippe Besnard. Pour expliquer ce phénomène, cette équipe Inserm a déjà plusieurs hypothèses qu’il faudra également confirmer chez l’homme. Elle étudie actuellement notamment la piste hormonale, via la leptine, le GLP1 ou encore l'insuline. Toutes ces hormones sont impliquées dans le métabolisme énergétique. D’autre part, l’inflammation pourrait également être en cause, par le biais d’une protéine nommée CD36, qui serait une médiatrice du goût déjà suspectée dans d’autres études de perturber la détection des lipides. « Ces travaux montrent bien que l’obésité interfère avec la perception gustative des lipides. Nous devons maintenant vérifier si cela entraine une modification du comportement avec une augmentation des apports alimentaires. Si c’est le cas et que nous parvenons à en comprendre les mécanismes, il sera alors envisageable d’intervenir de façon thérapeutique ou nutritionnelle pour briser ce cercle vicieux, » conclut-il.

 

 

(Source : Communiqué de l’Unité 866 Inserm/Université de Bourgogne/AgroSup, Dijon.) 

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