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QUESTION D'ACTU

Campagne de vaccination

Vaccin anti-covid : la deuxième dose repoussée, est-ce bien raisonnable ?

Pour accélérer la campagne de vaccination malgré le retard dans la mise à disposition des doses de vaccin, la HAS préconise un allongement du délai entre les deux injections. De son côté, l'Académie de médecine avait émis des réserves sur cette pratique.

Vaccin anti-covid : la deuxième dose repoussée, est-ce bien raisonnable ? Tero Vesalainen/iStock




L'ESSENTIEL
  • Allonger de 21 à 42 jours le délai entre les deux doses permettrait de vacciner 700 000 personnes de plus
  • Pour l'Académie de médecine, cette pratique doit être limitée aux personnes les moins à risque

Quarante deux jours -au lieu de vingt et un- entre les deux doses du vaccin anti-Covid-19 : c'est la nouvelle recommandation de la Haute Autorité de Santé qui a pour objectif de faciliter l'accélération de la campagne de vaccination ... malgré une diminution des doses disponibles parce que les laboratoires n'arrivent plus à fournir. En quelque sorte, on reporte de trois semaines la deuxième dose pour permettre à davantage de personnes de recevoir la première.

Pouvoir vacciner 700 000 personnes en plus

"Face à la flambée de l'épidémie et dans un contexte de limitation en nombre de de doses de vaccin et afin de permettre une augmentation de la couverture vaccinale des personnes les plus vulnérables, l'allongement du délai entre deux doses est une option à considérer", souligne la HAS dans un communiqué publié le samedi 223 janvier. Le "bénéfice" attendu de ce report est la possibilité de vacciner "au moins 700 000 personnes supplémentaires". Cela avec, toujours selon la HAS, "le risque d'une perte d'efficacité du vaccin qui paraît limité", mais à condition de respecter la priorité aux plus de 75 ans et de s'assurer de l'utilisatin réelle de la totalité des doses de vaccin disponibles.

Certes, ce report souhaité de la deuxième dose au-delà des trois semaines annoncées par la fabricants du vaccin eux-mêmes comme le délai optimum pour être assuré son efficacité va effectivement permettre à un plus grand nombre de personnes à risque ou prioritaires de commencer à être protégées des formes graves de la Covid-19. Mais cette décision n'est toutefois pas sans risque. 

Les réserves de l'Académie de Médecine

Si l'Académie de Médecine a reconnu elle-même que "l'administration tardive d'une injection de rappel ne compromet pas son efficacité puisqu'elle est généralement suivie d'une ré-ascension rapide des anticorps et d'un renforcement de l'immunité protectrice", elle souligne aussi les limites de cet exercice. "La persistance, dans un contexte de recrudescence épidémique, d'un taux d'immunité faible pendant les semaine supplémentaires précédant la seconde injection doit être considérée", soulignait-elle dans un communiqué du 11 janvier. 

Et l'Académie de rappeler le "risque individuel d'aggravation" lié à la prolongation d'un état de réceptivité accrue chez les personnes ayant un faible taux d'anti-corps neutralisants et, pire encore, la fragilisation de la couverture vaccinale élargie par un faible niveau d'immunité qui "constituera un terrain favorable pour l'émergence d'un ou de plusieurs variants échappant à l'immunité induite par la vaccination". 

Ces conséquences éventuelles du report d'administration de la deuxième dose du vaccin incitent donc l'Académie à recommander :

- De se conformer autant que possible au schéma vaccinal prescrit par le fabricant qui est de 21 jours entre deux doses pour le vaccin Pfizer et de 28 jours pour le vaccin Moderna;

- De ne différer l'injection de a seconde dose "que si les circonstances l'exigent";

- De réserver cet allongement du délai entre deux doses aux personnes de moins de 50 ans et ne présentant aucun facteur de risque de formes grave de la Covid-19.

Ce qui, de fait, ne correspond pas totalement au public actuellement concerné par ce début de campagne de vaccination, les plus de 75 ans et les personnes présentant des facteurs de risque élevés. Seuls les professions de santé qui sont également concernées par cette première vague rentrent -en dehors du critère "moins de 50 ans"- dans le cadre des recommandations de l'Académie de médecine.

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