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Covid-19 : faut-il changer de stratégie face au virus ?

Certains scientifiques plaident pour une stratégie plus radicale de lutte contre le virus : ne plus chercher à vivre avec lui mais l’éradiquer, sur le modèle de certains pays asiatiques.

Covid-19 : faut-il changer de stratégie face au virus ? Viktoriia Hnatiuk/iStock




L'ESSENTIEL
  • Avec la multiplication des variants qui s’avèrent plus contagieux, de nombreux spécialistes plaident pour un durcissement des mesures.
  • Pour le biologiste Claude-Alexandre Gustave, la seule solution c'est un confinement strict.
  • Une fois sorti de ce “méga confinement”, Claude-Alexandre Gustave plaide pour la mise en place d’un nouveau protocole sanitaire.

La stratégie de lutte contre la pandémie de coronavirus est-elle la bonne ? En Allemagne, une pétition qui a déjà récolté plus de 65 000 signatures et qui plaide pour un “un changement radical de stratégie” visant à “mettre fin à la pandémie” semble indiquer que non. Le pays, qui vient d’annoncer une prolongation du confinement jusqu’à la fin du mois, réfléchit à poursuivre le confinement jusqu’à avril prochain. “Si nous ne parvenons pas à arrêter ce virus britannique, nous aurons 10 fois plus de cas d'ici à Pâques. Nous avons besoin de huit à dix semaines supplémentaires de mesures strictes”, a indiqué la chancelière Angela Merkel devant des députés de l'Union chrétienne démocrate (CDU) le 12 janvier dernier. Un “méga confinement” qui rejoint l'avis des signataires de la pétition et qui vise à adopter une autre méthode stratégique : celle de l’éradication du virus.

La seule solution, c’est le confinement strict

Avec la multiplication des variants qui s’avèrent plus contagieux, de nombreux spécialistes plaident pour un durcissement des mesures. “Plus le virus circule, plus il a d’occasions de se répliquer et de muter, rappelle Claude-Alexandre Gustave, biologiste médical, à Yahoo!actualités. Les stratégies de suppression virale sont indispensables pour limiter au maximum la circulation virale et réduire la diffusion et l’émergence de tels variants, qui peuvent rendre les vaccins moins efficaces.” L’Australie, la Nouvelle-Zélande et de nombreux pays asiatiques ont opté pour des mesures fortes pour tenter d’éradiquer le Covid-19 de leur territoire. Des mesures de confinement ont été prise après la découverte de seulement quelques cas pour éviter que le virus se propage. En Australie, la ville de Brisbane a décrété 3 jours de confinement après la contamination d’un employé d’hôtel accueillant des personnes placées en quarantaine. Suihua, une ville chinoise de 5 millions d’habitants, a été placée en quarantaine le 11 janvier après la découverte de 45 cas asymptomatiques.

Les nouveaux variants changent la donne et malgré l’arrivée des vaccins, les prochaines semaines devraient être marquées par une flambée des contaminations, admissions en réanimations et décès quotidiens. Pour limiter au maximum ces catastrophes, le biologiste ne voit pas d’alternative : “la seule solution, c’est le confinement strict”. Selon lui, il faut maintenir cette mesure drastique jusqu’à atteindre moins de 10 cas par million d’habitants, soit environ 670 nouveaux cas quotidiens. Actuellement, ce sont 18 000 cas qui sont recensés chaque jour en moyenne sur les sept derniers jours. 

Reprendre une vie normale 

Une fois sorti de ce “méga confinement”, Claude-Alexandre Gustave plaide pour la mise en place d’un nouveau protocole sanitaire. “Il faut que les protocoles recommandent une aération intensive, des jauges strictes pour l’occupation des espaces clos ou encore une distance de 2 mètres et le port du masque systématique, et adapté selon le niveau d’exposition au virus.” À cela doit s’ajouter un renforcement du tryptique tester-tracer-isoler, notamment dans les lieux à haut risque de transmission comme les entreprises, les écoles et les transports. “Les pays qui ont maîtrisé leur épidémie ont tous utilisé des méthodes de ‘contact tracing’ basées sur des outils numériques comme les QR codes, les GPS ou encore les données bancaires et la vidéosurveillance. L’enjeu est majeur : protéger la santé des citoyens et l’économie.” L’isolement devrait également être renforcé, devenir obligatoire pour les voyageurs étrangers et durer de 10 à 14 jours. Les rassemblements de plus de 10 personnes devraient être limités au maximum, les écoles rester fermés tout comme les commerces non-essentiels.

En comparant les données entre les pays qui ont choisi de vivre avec le virus et ceux qui ont pris le pari d’une éradication, il y a une nette différence. En Océanie et en Asie, le taux moyen est de 13 décès par million d’habitants, contre un taux moyen de 1260 décès par million d’habitants en Europe. “Aujourd’hui, ces pays n’ont plus à faire face à la déprogrammation de soins, qui entraine des retards de prises en charge pour de nombreuses pathologies chroniques”, constate le biologiste. Des bienfaits qui se ressentent au-delà du milieu hospitalier. “Le bénéfice de la stratégie de suppression du virus est aussi psychologique : les habitants de ces pays n’ont plus à faire face à la crainte d’être contaminé, de longs reconfinements, et ont pu pour certains reprendre une vie normale.”

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