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Diabète de type 2 : manger bio et perdre quelques kilos diminuent le risque

Consommer des produits issus de l’agriculture biologique réduirait de plus d'un tiers les risques de diabète de type 2. Chez les pré-diabétiques, perdre 2 à 3 kilos seulement serait suffisant pour diminuer de près de moitié les chances de contracter la maladie.

Diabète de type 2 : manger bio et perdre quelques kilos diminuent le risque Yesim Sahin/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les plus gros consommateurs de bio ont un risque diminué de 35 % de contracter un diabète de type 2 par rapport aux non-consommateurs.
  • L’absence, ou du moins la présence dans des proportions bien moindres, de résidus de pesticides de synthèse dans l’alimentation biologique expliquerait le lien entre nourriture bio et diminution du risque de diabète.
  • Fondre de 2 à 3 kilos permettrait de diviser de près de moitié le risque de diabète pour les personnes atteintes de pré-diabète.

La consommation de produits bio continue de prouver ses vertus pour la santé. Les données de la cohorte NutriNet-Santé, l’une des plus importantes au monde avec 170 000 volontaires, suggèrent que les plus gros consommateurs de produits issus de l’agriculture biologique, labellisés “AB”, ont un risque d’attraper le diabète de type 2 diminué de 35% par rapport à ceux qui en consomment le moins. Les résultats de ce travail mené par une équipe franco-américaine ont été publiés le 9 novembre dans l’International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity.

Un effet plus marqué chez les femmes 

Les chercheurs ont mené leur étude sur quatre ans et ont suivi 33 256 personnes qui ont répondu à un questionnaire très détaillé sur leur alimentation. “Cela nous a permis d’avoir une estimation très fine de la quantité de chaque type de produit consommé : produits végétaux, animaux, bio ou non, etc”, a précisé l’épidémiologiste Emmanuelle Kesse-Guyot, auteure principale de l’étude. Les participants ont été répartis en cinq groupes en fonction de la proportion d’aliments bio consommés.

Les résultats ont montré que les plus gros consommateurs de bio ont un risque diminué de 35 % de contracter un diabète de type 2 par rapport aux non-consommateurs. Au total, un peu moins de 300 cas de diabète se sont déclarés sur les quatre années de l’étude. Au sein de la cohorte, l’augmentation de 5 points de pourcentage de produits bio dans la proportion de l’alimentation totale consommée réduit de 3 % le risque de diabète. “Ce chiffre masque cependant de fortes disparités, précise Emmanuelle Kesse-Guyot. Nous voyons un effet particulièrement marqué chez les femmes, avec une réduction du risque de 65 % chez les plus grandes consommatrices de produits bio, mais pas d’effet statistiquement significatif chez les hommes, qui représentent 24 % de la cohorte.” Les chercheurs expliquent cette différence par l’effet des propriétés de perturbateurs endocriniens de certains pesticides, qui persistent en plus grande quantité dans les produits végétaux conventionnels.

Les résidus de pesticides de synthèse en cause

L’absence, ou du moins la présence dans des proportions bien moindres, de résidus de pesticides de synthèse dans l’alimentation biologique est, selon les auteurs, l’explication principale du lien entre nourriture bio et diminution du risque de diabète. “Nous avons ‘stratifié’ notre analyse, en regardant l’importance de l’effet de la consommation de produits bio sur les gros consommateurs de produits végétaux, par rapport à ceux qui en consomment le moins, avance l’épidémiologiste. Nous trouvons une association bien plus marquée entre diabète et consommation de produits bio chez les gros consommateurs de produits végétaux, ce qui pèse en faveur d’une explication liée aux résidus de produits phytosanitaires.” Pour mieux comprendre ce phénomène, les chercheurs ont annoncé vouloir tester les effets des résidus de pesticides auxquels la population est exposée par son alimentation. “Il est possible d’établir des profils d’exposition, qui nous permettent de disposer de la composition de cocktails de produits phytosanitaires les plus représentatifs de l’exposition humaine, poursuit la toxicologue Laurence Payrastre, chercheuse (Inrae) à l’unité Toxalim et co-auteure de l’étude. Nous allons nous fonder sur ces informations pour tester, dans des modèles animaux, l’effet de ces cocktails de résidus sur le métabolisme.

De petites modifications de vie aux grands effets

Pour aider à réduire les risques de diabète, une autre étude récemment publiée pointe la perte de poids de quelques kilos seulement. Fondre de 2 à 3 kilos permettrait de diviser de près de moitié le risque de diabète pour les personnes atteintes de pré-diabète. Cette découverte résulte d’une étude à grande échelle menée par la Norfolk Diabetes Prevention Study (NDPS), en Angleterre. Les résultats ont été présentés le 2 novembre dans la revue internationale JAMA Internal Medicine.

Cette recherche souligne l’intérêt d’apporter des changements, même modestes, dans ses habitudes de vie pour améliorer sa santé. Elle a duré plus de huit ans et a impliqué plus de 1 000 personnes atteintes de pré-diabète à haut risque de développer un diabète de type 2 est la plus grande étude de prévention du diabète au monde au cours des 30 dernières années. La perte de 2 à 3 kilos couplée à une activité physique accrue sur deux ans réduit le risque de diabète de type 2 de 40 à 47% chez les personnes les plus à risque à de le développer, c’est-à-dire les pré-diabétiques.

Nous sommes ravis des résultats de cet essai, car jusqu'à présent, personne ne savait vraiment si un programme de style de vie réel prévenait le diabète de type 2 dans la population atteinte de pré-diabète, s’est félicité le professeur Mike Sampson, chercheur principal à la NDPS. Nous avons montré un effet significatif dans la prévention du diabète de type 2, et nous pouvons être très optimistes que même une perte de poids modeste et une augmentation de l'activité physique ont un effet important sur le risque de développer un diabète de type 2. Ceci est important à savoir, car les méthodes cliniques de diagnostic du diabète et du pré-diabète ont beaucoup changé ces dernières années.”

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