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Vélo : pourquoi pas suivre des cours avant de se remettre en selle ?

Le nombre de trajets en vélo croît tout comme les apprenants. Effet du printemps, envie d'éviter les transports en commun ou par opportunisme, certaines écoles de vélos voient affluer de plus en plus d'adultes désireux de se mettre en selle. Reportage.

Vélo : pourquoi pas suivre des cours avant de se remettre en selle ? Poike/iStock




Et si le déconfinement était une aubaine pour apprendre le vélo ? C'est ce que semble vivre la vélo-école DAVS, située dans le sud parisien. "Il y a un boom, on est saturé à chaque cours. On essaie d'en ouvrir d'autres", assure Louis Staritzky cofondateur de l'école. Pourtant difficile de dire à quel point le déconfinement a poussé les personnes à s'inscrire. "On a toujours une hausse d'activité au printemps mais là avec le confinement les cours de mars ont été déplacé, analyse Frédéric Vitry cofondateur de la DAVS. C'est vrai qu'on reçoit des mails où les participants disent clairement qu'ils ne veulent plus prendre les transports en commun."

Exceptionnellement, les cours ont été déplacés du campus de la Cité internationale universitaire de Paris (XIVe) - fermé à cause de la Covid-19 - au Bois de Vincennes. Débutantes complètes ou en cours de perfectionnement, les 12 élèves-adultes - toutes des femmes - du cours de ce jeudi matin, ont souvent de multiples motivations. "Défi personnel", "raison de santé", "pouvoir partir en balade avec mes petits-enfants", "circuler plus librement" ou "améliorer son équilibre" sont évoquées. Elles ne sont que deux à mentionner la pandémie en cours. "C'est évidemment la situation actuelle qui me pousse à être ici, s'exclame Irina qui n'est plus remontée sur une bicyclette depuis 25 ans. Il y a la peur de croiser les gens dans les transports, et aussi parce que faire du vélo c'est mieux pour la santé, la planète et c'est plus économique !" Vanessa, parisienne de 39 ans, en est à son deuxième cours : "c'est un défi personnel, pouvoir me balader avec mes amis et si j'arrive à le maîtriser aller au travail parce que j'aimerai éviter un maximum d'utiliser les transports, explique-t-elle. J'avais déjà contacté cette école il y a quelques années, c'est vrai que le coronavirus m'a fait franchir le pas."

Le temps retrouvé

"On va avancer en ligne droite sur le vélo en se propulsant avec les pieds. L'important c'est de lever la tête et de regarder tout droit", explique Louis Staritzky dans une large allée du Bois de Vincennes. Masquées, gantées et munies d'un casque à vélo, les apprenties cyclistes se concentrent. Le moment tant redouté débute. L'une après l'autre, elles s'élancent, grimacent ou parlent pour se rassurer, tout en tentant de contrôler le guidon qui s'agite. Parmi elles, Nora, parisienne la cinquantaine et assistante de direction. "Ce n'est pas lié au coronavirus pour moi, je l'ai déjà eu en plus... C'est vraiment un ras-le-bol de la foule. J'avais déjà décidé d'apprendre mais là mon employeur a mis en place des incitations pour que l'on se déplace en vélo alors ça a hâté ma décision, affirme-t-elle. Là comme je suis en télétravail j'en profite... il faut que je me dépêche de prendre tous mes cours avant la reprise ensuite je vais manquer de temps."

Plus que la peur, c'est davantage le temps disponible qui a poussé de nombreuses élèves à réaliser ce projet de longue date. "On voit que les gens ont de plus en plus de temps, assure Frédéric Vitry. On a des sessions le matin en semaine ce qui est impensable le reste de l'année." Chômage partiel, télétravail ou sans travail, le déconfinement semble permettre davantage de temps pour soi.

Cependant, la nécessité de conserver les distanciations sociales pousse les politiques à développer davantage la pratique du vélo en France. Le 30 avril dernier, le ministère de la transition écologique a notamment décidé de subventionner complètement une session de "remise en selle" pour permettre aux personnes de "pour apprendre à circuler en sécurité : de 1 à 2 heures d’apprentissage, individuellement ou en petit groupe, avec un moniteur expérimenté." Promise dès la fin du déconfinement, elle n'a pas encore effective, mais la demande semble être au rendez-vous. "Plusieurs personnes nous ont contacté pour avoir plus d'informations mais pour l'instant les modalités n'ont pas été complètement arrêtées, explique Louis Staritzky. C'est une bonne initiative qui va nous apporter un nouveau public comme des personnes qui ne font du vélo qu'en vacances et qui appréhendent la circulation en ville." Une mesure qui annonce peut-être un bel été pour les vélos-écoles.

Encadré : le gouvernement triple la dotation de son plan vélo

Ce jeudi Élisabeth Borne, la ministre de la transition écologique, a annoncé la décision du gouvernement d'augmenter les moyens alloués au programme vélo. "Nous avons décidé de tripler ce budget, à 60 millions d'euros, et de viser le million de vélos remis en état d'ici la fin de l'année" a-t-elle indiqué à Paris-Match. Cet argent doit inciter les français à favoriser les trajets en vélo et éviter les transports en commun notamment durant le déconfinement. Il doit financer les programmes "coup de pouce réparation" - 50€ de subvention pour remettre en état d'un vélo - et "remise en selle" une formation courte pour réapprendre à circuler à vélo, ainsi qu'une aide financière pour les collectivités territoriales dans leurs investissements de mobiliers urbains pour vélos.

Plus d'informations sur les programmes "coup de pouce" et "remise en selle" sur le site de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB)

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