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Télétravail : 66,5% des salariés se disent satisfaits, 17% n'en veulent «plus du tout»

WorkAnywhere a interrogé 6 523 collaborateurs issus de 150 entreprises et 14 secteurs d'activité sur leur expérience du télétravail. Si le manque d'interactions sociales peut s'avérer pesant pour certains, d'autres oublient vite ses limites en faveur du gain de temps et d'énergie que procure ce mode d'exercice professionnel. Témoignages.

Télétravail : 66,5% des salariés se disent satisfaits, 17% n'en veulent \ Lordn/iStock




L'ESSENTIEL
  • La crise sanitaire a obligé de nombreuses entreprises à proposer le télétravail à leurs salariés
  • Ce mode d'exercice professionnel est plébiscité par plus de 6 Français ur 10
  • Mais des réserves concernent l'absence de relations sociales pour les salariés et une baisse de la motivation enregistrée par les entreprises

Le confinement, en vigueur du 17 mars au 11 mai, a fait évoluer le mode de travail de la plupart des Français. En effet, afin de respecter les règles mises en place pour enrayer la propagation du virus de la Covid-19, le télétravail a largement été encouragé au sein des entreprises. Une pratique loin de faire partie des mœurs de l'Hexagone et que seules quelques sociétés avaient instauré avant le confinement. "Mon entreprise n'aime pas vraiment le télétravail : avant, elle le tolérait exceptionnellement", confie Mélissa, acheteuse informatique de 27 ans.

"Dans mon entreprise, il y avait déjà un accord de télétravail passé avec les employés : on avait la possibilité d'en faire 5 jours par mois, raconte Guillaume, 27 ans, ingénieur marchés de travaux. Je le faisais une fois par semaine, voire tous les 15 jours, quand j'avais un colis à réceptionner, par exemple. Grâce à ce dispositif, mon entreprise était déjà plus ou moins préparée à s'adapter pour que tout le monde passe au télétravail ces derniers mois".

"J'économise 1h30 de transports en commun aller-retour dans la journée"

Quelles que soient les professions exercées, dès que le télétravail était possible, il est devenu la règle pour la majorité des salariés dès la mi-mars. Une nouvelle tendance qu'a évaluée WorkAnywhere en interrogeant 6 523 collaborateurs issus de 150 entreprises et 14 secteurs d'activité, dans une enquête menée du 7 au 28 avril et qui vient d'être publiée. Résultat : 66,5% des sondés se déclarent satisfaits du travail à distance.

Guillaume se reconnaît dans ces statistiques. "J'apprécie vraiment : je n'ai pas de problèmes à travailler chez moi. Je vis dans de bonnes conditions, donc ce n'est pas mal. Puis, le fait de se lever plus tard pour travailler à la même heure, voire plus tôt, est appréciable. Au final, j'économise 1h30 de transports en commun aller-retour dans la journée", décrit l'ingénieur.

"Je travaille en moyenne 1h30 de plus par jour, sans être payée plus"

Mélissa est plus mitigée. "Le télétravail a ses avantages et ses inconvénients : je suis moins fatiguée car je n'ai pas de trajets à faire, mais je travaille en moyenne 1h30 de plus par jour, sans être payée plus, rapporte-t-elle. Je me réveille, puis je fais directement mon café et le prends devant mon ordinateur, alors que si j'étais à l'entreprise, je commencerais plus tard".

Autre bémol : les interactions professionnelles. "On a tout ce qu'il faut pour travailler de la maison. Ça se passe très bien avec nos outils et Skype, mais il y a des sujets dont il est toujours plus facile de parler face à face avec ses collègues", poursuit la jeune femme.

74% des sondés pensent que leur entreprise gagnerait en favorisant le télétravail

Parmi les points positifs relevés par WorkAnywhere, 75% des personnes interrogées déclarent que leur manager leur fait confiance pour l’organisation de leur travail à distance. Pour 68% des salariés, leur entreprise a réussi à maintenir la cohésion au sein des équipes. De même, 6 sur 10 jugent leurs installations techniques efficaces et 74% pensent que leur entreprise gagnerait en favorisant le télétravail. "Je pense qu'elles ont réalisé que ce n'est pas parce que leurs salariés travaillent de la maison qu'ils ne bossent pas, au contraire", estime Mélissa.

"Ma productivité n'est pas du tout chamboulée : je travaille autant qu'avant, et je suis même plus efficace, assure Guillaume. Il y a moins de distractions qu'au travail. On me dérange beaucoup moins : les gens m'appellent s'ils ont vraiment besoin de moi. Quand je suis en entreprise, on peut venir me voir pour me demander des choses pas forcément importantes ou discuter de divers sujets. L'un dans l'autre, ça fait perdre du temps".

L'impact du confinement sur la motivation et l'expérience du télétravail

Dans son enquête, WorkAnywhere note cependant que plus de 4 personnes interrogées sur 10 expriment des doutes, tandis que 17% des répondants à l'enquête ne veulent plus "du tout" de télétravail. Les mots revenus le plus fréquemment pour justifier cette réponse sont : "impossible", "contraignant", "isolement" et "compliqué". "Tout le monde ne peut pas travailler chez soi dans de bonnes conditions", constate Mélissa, en évoquant le cas des jeunes parents. "Dans mon entreprise, certains ne supportent pas ça, relate Guillaume. Ils n'arrivent pas à travailler chez eux pour des raisons x ou y ; c'est vraiment propre à chacun".

Si la motivation des salariés est en hausse depuis 5 ans, elle a baissé de plus de 4 points depuis le début du mois d'avril : des chiffres à replacer dans le contexte de crise sanitaire actuelle. "La motivation et la qualité de l'expérience du télétravail sont assez fortement liées", indique WorkAnywhere. Or, le rallongement du confinement a lourdement pesé sur la motivation de chacun.

Vers une alternance entre le télétravail et les journées en entreprise ?

Guillaume opine. "C'est propre au confinement : le côté négatif du télétravail est de ne pas voir ses collègues. Or, en ce moment, cela fait pas mal d'autres personnes que l'on ne voit plus ; au niveau des relations sociales, ça peut peser". Même son de cloche chez Mélissa. "L'ambiance de travail me manque, de même que mes collègues", confie-t-elle.

Si l'acheteuse aimerait alterner télétravail et journées en entreprise, l'ingénieur n'est pas pressé de retourner sur site. "Dans ma société, la reprise se fera par vagues : la première a eu lieu le 25 mai. Moi, je suis prévu avec la deuxième, en juin, rapporte Guillaume. Je n'ai pas particulièrement hâte, surtout dans le contexte où je pourrais attraper la Covid-19 dans les transports".

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