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Cancer du sein métastatique : comment se soigne-t-il ?  

Dans un cancer métastatique du sein, “les traitements sont ciblés sur les cellules cancéreuses de sein même si celles-ci sont dans d’autres organes” tels que le foie, l'os ou le poumon, explique la cancérologue Mahasti Saghatchian à Pourquoi docteur dans une émission consacrée au sujet. 

Cancer du sein métastatique : comment se soigne-t-il ?   Chinnapong/iStock




Le cancer du sein est le plus fréquent en France et la première cause de décès chez la femme. Heureusement, grâce aux progrès du dépistage, le taux de mortalité a largement diminué. Dans 4 ou 5% des cas malheureusement, les patientes sont dépistées trop tard et au moment du diagnostic “on se rend compte qu’il y a de la maladie en dehors du sein: on parle alors de cancer métastatique” ou de stade 4, explique la docteure Mahasti Saghatchian à Pourquoi docteur dans l’émission Question aux Experts. Toutefois, les cancers métastatiques du sein surviennent surtout en cas de rechute (on estime aujourd’hui à 20% le risque de rechute après une guérison de cancer du sein). “Ce qui nous préoccupe le plus, c’est le risque de rechute sous forme de métastases, des cellules cancéreuses du sein qui se sont déplacées dans d’autres organes, le foie, le poumon, l’os”, poursuit la spécialiste, insistant sur le fait que même si un cancer du sein s’est déplacé sur un autre organe, le traitement reste celui du cancer du sein.

Les traitements sont ciblés sur les cellules cancéreuses de sein même si celles-ci sont dans d’autres organes : le foie, l’os, le poumon. Et quelle que soit la localisation, ça sera surtout localisé sur les cellules cancéreuses de sein. Mais ce qui peut varier en fonction de l’organe qui est touché, c’est le geste local. Quand un cancer du sein donne des métastases dans l’os, on peut être amené à faire une chirurgie ou une radiothérapie de l’os pour traiter localement la métastase. Dans ce cas-là, ce n’est pas forcément ciblé sur des cellules cancéreuses de sein, c’est le traitement de l’organe lui-même. Cela est très variable d’un organe à l’autre. On ne peut pas faire de la chirurgie ou de la radiothérapie sur tous les organes ni sur toutes les localisations”, précise la docteure Mahasti Saghatchian.

La prise en charge diffère donc en fonction de la localisation et du nombre de métastases. “Surtout, il y a des localisations qui sont malheureusement plus dangereuses que d’autres, qui doivent être traitées de façon plus urgente que d’autres, qui nécessiteront de la chimiothérapie. Très souvent par exemple, quand on a des métastases au niveau du foie, comme ça peut empêcher le bon fonctionnement du foie, on est parfois plus enclin à faire de la chimiothérapie que des traitements anti-hormonaux ou des traitements ciblés. Et pour ce qui est du cerveau, on sait que la chimiothérapie ne marche pas très bien à ce niveau-là donc il faut privilégier la radiothérapie.” 

Une “maladie chronique”

Quant au pronostic de survie, il varie énormément d’une patiente à l’autre et d’un cancer à l’autre. La professeure Mahasti Saghatchian insiste sur le fait que les femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique peuvent vivre normalement. “La plupart de ces patientes sont en très bon état général, surtout au début de leur maladie métastatique et ce pendant des années. C’est pour cela que la notion de maladie chronique s’est beaucoup développée ces dernières années. Il faut que les patientes acceptent de vivre avec leur cancer.”

C’est différent de quand on a un cancer localisé : on est traité, on est opéré et on a plus de cancer”, explique la cancérologue, rappelant que moins de 5% des femmes souffrant d’un cancer du sein métastatique peuvent en guérir définitivement. Les médecins parlent de guérison quand le cancer n’a pas réévolué après la métastase initiale, vingt ans après. Malheureusement, dans la majorité des cas “on n'arrivera pas à éliminer complètement les cellules métastatiques et les patientes vivront avec leur cancer. Si ce dernier n’évolue pas, il ne les empêchera pas de vivre normalement”, poursuit Mahasti Saghatchian.

D’autant qu’à l’heure actuelle, la plupart des médicaments servant à traiter un cancer du sein métastatique se prennent par voie orale et ne nécessitent pas d’hospitalisation mais juste un suivi par consultation et téléphone. La spécialiste conclut en appelant les patientes à pratiquer la méditation de pleine conscience pour apprendre à vivre avec leur cancer.

En 2015, une étude pilote parue dans le Journal of Cancer Survivorship avait notamment montré que la méditation pleine conscience permettrait de limiter les effets délétères de la chimiothérapie chez les malades du cancer du sein et du colon-rectum. “La méditation de pleine conscience permet aux survivants du cancer de mieux gérer les troubles cognitifs liés au cancer, qui sont rapportés par environ 35 % de cette population arrivée au bout du traitement”, expliquaient les chercheurs après avoir suivi 71 patients. Selon eux, la méditation améliorerait la cognition en concentrant l’attention des patients et en améliorant la gestion des sentiments et des sensations corporelles.

Ci-dessous, l'émission Questions aux Experts avec la docteure Mahasti Saghatchian :

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