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Cabotegravir

Sida : pour se protéger du VIH, un nouveau médicament à prendre tous les deux mois seulement

Lors d'un essai clinique de grande ampleur, des chercheurs ont testé avec succès un nouveau médicament contre le VIH : le cabotegravir. Une injection tous les deux mois permettrait d'être protégé du virus. 

Sida : pour se protéger du VIH, un nouveau médicament à prendre tous les deux mois seulement Chinnapong/iStock




Près de 38 millions de personnes vivent contaminées par le VIH dans le monde, selon l’Onusida, le programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida. Chaque année, 1,7 million de diagnostics tombent et en 2018, la maladie a tué 770 000 personnes. Pour prévenir de la maladie, la PreEP, prophylaxie pré-exposition, est de plus en plus utilisée. Si elle est efficace à 99%, elle requiert une consommation quotidienne pour la personne à risque. Aujourd’hui, des dans le cadre d’un essai clinique, des chercheurs ont réussi à mettre au point une alternative moins contraignante : l’injection d’un médicament du nom de cabotegravir toutes les huit semaines. Les Instituts américains de santé (NIH) ont annoncé les résultats préliminaires de cette étude lundi 18 mai.

Pour cette dernière, les chercheurs ont suivi plus de 4 500 personnes pendant plus de trois ans dans sept pays parmi lesquels les Etats-Unis, la Thaïlande ou encore l’Afrique du Sud. Les sujets sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes ainsi que des femmes transgenres, soit les groupes les plus à risques d’attraper le VIH. La moitié d’entre eux ont reçu une injection de cabotegravir avec des comprimés placebo de PrEP tous les deux mois tandis que l’autre s’est vu administrer une injection placebo et de vraies pilules PrEP. 

Résultats : 50 personnes ont été contaminées par le VIH pendant cette période. Parmi elles, 12% faisaient partie du groupe cabotegravir et 38% du groupe PrEP. Ainsi, l’injection serait 69% plus efficace que le médicament commercialisé sous le nom de Truvada. La différence était si nette que les chercheurs ont fini l’essai en aveugle prématurément afin d’administrer l’injection à tous les participants.

“Très satisfaits des résultats”

Nous sommes très satisfaits des résultats, non seulement en raison de la forte efficacité du cabotegravir, mais aussi car nous avons démontré la haute efficacité dans une étude qui représente de façon adéquate les populations les plus démesurément frappées par le VIH: les MSM (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) noirs aux États-Unis, les jeunes MSM partout dans le monde, les femmes transgenres”, commente Kimberly Smith, directrice de la recherche et du développement chez ViiV Healthcare (groupe GSK).

A terme, le cabotegravir pourra peut-être donc remplacer la PrEP, consommée par au moins 200 000 personnes aux Etats-Unis. En France, où plus de 170 000 personnes vivent avec le Sida, le médicament est disponible depuis 2016 et pris en charge par l’Assurance maladie (ainsi que ses génériques). Les personnes qui le prennent sont suivies médicalement et des fréquemment dépistées. 

La recherche avance à grands pas  

Ainsi, si le Sida est encore loin d’être éradiqué, surtout en Afrique subsaharienne où 25,5 millions de personnes sont séropositives et plus de la moitié l'ignore, la recherche a considérablement avancé ces derniers temps. Le 10 mars dernier, les médecins ont d’ailleurs annoncé qu’une deuxième personne était définitivement guérie du VIH grâce à une greffe de moelle osseuse, soit dix ans après le premier cas de guérison. En 2019, le cas du “patient de Londres” avait été présenté lors d’une conférence américaine pour la première fois. Il était alors considéré en rémission. Aujourd’hui, les équipes médicales sont unanimes : il est officiellement guéri. L’homme n’est plus traité et ne présente plus aucune trace du virus dans son sang.

A l'origine, il avait reçu cette greffe pour soigner son cancer du sang. Les cellules-souches greffées venaient de donneurs porteurs d’une mutation génétique rare, CCR5, connue pour bloquer l’implantation du VIH. “Je sens une sorte de responsabilité à aider les médecins à comprendre comment cela a pu se produire pour qu’ils puissent développer cette technique”, a expliqué l’ancien malade au New York Times, qualifiant sa guérison de “surréaliste”.

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