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Inquiétudes

Déploiement de la 5G : des députés réclament une commission d'enquête pour évaluer les risques sanitaires

Des députés Les Républicains réclament la création d'une commission d'enquête sur les effets de la 5G sur la santé. 

Déploiement de la 5G : des députés réclament une commission d'enquête pour évaluer les risques sanitaires metamorworks/iStock




Le développement de la 5G n’est pas exempt de risques et il en va de la responsabilité du législateur de les prévenir avec justesse”. Alors que la 5G doit être déployée dans les prochaines années sur tout le territoire français, 34 députés Les Républicains réclament la création d’une commission d’enquête sur les effets sanitaires de cette nouvelle norme de communication à long et moyen terme.

Le déploiement de la 5G devrait permettre d’accélérer prodigieusement le développement d’usages industriels, au croisement des technologies de l’intelligence artificielle et de l’hyper connectivité”, s’enthousiasment les députés en préambule du texte. Ils nuancent: “Si pour ces raisons, il faut accueillir avec enthousiasme l’arrivée à maturité technologique de ce nouveau standard, il n’en est pas moins indispensable de s’assurer que l’ensemble des conditions nécessaires à son déploiement soient remplies.”

La 5G utilisera plusieurs types de fréquences selon les situations. Parmi ces fréquences, certaines seront très poches de celles actuellement utilisées pour la 4 G, dont les effets sanitaires ont déjà été largement étudiés par les scientifiques. Toutefois, pour permettre des débits encore plus importants, la 5G devrait utiliser des séquences millimétriques autour de la 3,5 et 26 GHz. Ce sont ces dernières qui inquiètent les députés.

On manque encore de données 

La 5G va utiliser des nouvelles fréquences, 3,5 Ghz ou 26 Ghz. Si le premier reste relativement proche des fréquences pour la 4G pour laquelle des données sont déjà disponibles, aucune étude n’existe à ce jour sur la fréquence 26 Ghz qui doit être déployée aux alentours de 2025 avec une pénétration directe dans le corps et une absorption par les premières couches de la peau”, notent-ils donc.

Le travail d’identification des publications a mis en évidence un manque important, voire une absence de données relatives aux effets biologiques et sanitaires potentiels dans les bandes de fréquences considérées (…) Ces risques accrus font peser des exigences nouvelles de sécurité sanitaire sur les équipements qui supporteront les futurs réseaux 5G, relatives tant à leurs caractéristiques techniques intrinsèques, qu’aux obligations morales de devoir connaitre les conséquences sur la santé de leur utilisation”, développent-ils. 

Pour appuyer leur argumentation, les députés renvoient vers un rapport préliminaire de l’Anses, paru en janvier 2020 qui épinglait un manque de données scientifique sur certaines fréquences. “Dans l’objectif d’évaluer les risques sanitaires potentiels de la technologie 5G, il paraît pertinent de distinguer les bandes de fréquences autour de 3,5 GHz de celles situées autour de 26 GHz”, notait en effet le document de l’Anses.

Un rapport définitif en 2021

 “Aujourd’hui, personne n’est capable de prévoir avec certitude combien de personnes et quand utiliseront ces réseaux 5G, expliquait par ailleurs Olivier Merckel, chef d’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Anses. Le niveau d’exposition va beaucoup dépendre de l’usage qui sera fait de la 5G. Tant que le déploiement n’est pas fait, nous pouvons seulement faire des simulations à partir de différents scénarios d’exposition”, détaillait-il, ajoutant qu’il faudra pour cela disposer d’informations les plus précises possibles de la part des opérateurs. Quant aux effets pour la santé, les analyses devront aller des effets physiologiques aux effets cognitifs, développementaux ou psychosociaux. “On réfléchit à quelle population on va s’intéresser en premier, travailleurs, enfants, adolescents, adultes, etc.”, précisait l’expert. 

Aussi, même sans la création de la commission d’enquête réclamée par Les Républicains, les effets des bandes de 3,5 et 26 GHz sur l’organisme seront évalués par l’Anses. Le rapport définitif est attendu pour 2021. En attendant, ces fréquences ne seront pas activées à grande échelle. 

Rappelons toutefois que mener des études sur le sujet n’est pas une mince affaire. “Il y a beaucoup de biais méthodologiques qui peuvent laisser penser qu’il y a un effet (des ondes sur la santé humaine, NDLR) alors que ce domaine-là est particulier car il requiert une double compétence, en biologie et électronique. Or, on voit des équipes compétentes en biologie mais pas du tout en électronique mener des études sur le sujet. Elles voient donc la biologie bouger mais ne savent pas si c’est dû aux ondes ou à l’effet micro-ondes de leur système d’exposition pas du tout contrôlé. A l’inverse, il y a études menées par des physiciens où l’exposition est bien contrôlée mais pas la biologie. Mais ces papiers-là peuvent être publiés quand même, selon que la revue est spécialisée dans la biologie ou l’électronique”, expliquait Yves Le Dréan, chercheur pour l’Inserm dans l’unité Irset (Institut de recherche en santé, environnement et travail) de l’université de Rennes à Pourquoi docteur dans un article sur le sujet.

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