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Problèmes auditifs

Perte auditive : des biomarqueurs identifiés, bientôt de nouveaux tests

Des chercheurs américains ont découvert deux biomarqueurs qui expliquent pourquoi une personne sans problème d’audition peut avoir du mal à suivre des conversations dans un environnement bruyant.

Perte auditive : des biomarqueurs identifiés, bientôt de nouveaux tests Franz12/iStock




En France, 6% des 15-24 ans sont atteints de troubles de l’audition. Le nombre de cas ne cessant de progresser avec l’âge, la surdité touche 65% des 65 ans et plus selon l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). L’exposition au bruit est l’une des causes majeures des troubles de l’audition. Cependant, “entre l’utilisation accrue des appareils d’écoute personnels ou le simple fait que le monde est un endroit beaucoup plus bruyant qu’auparavant, les patients signalent dès la cinquantaine qu’ils ont du mal à suivre les conversations sur le lieu de travail et dans les milieux sociaux, ou d’autres personnes parlent également autour”, estime Daniel B. Polley, professeur à la Harvard Medical School (Etats-Unis).

Un trouble auditif indétectable

Avec son équipe, il publie une étude dans la revue eLife sur cette perte auditive cachée. Les chercheurs ont identifié deux biomarqueurs de la fonction cérébrale: le premier représente “l’effort d’écoute” et le second la capacité à traiter des changements rapides de fréquences. Ces derniers peuvent expliquer cette gêne auditive, et même participer à la confection de nouveaux tests cliniques. Ceux qui existent actuellement “ne peuvent pas détecter ce qui ne va pas avec ce problème très courant”, se désole le professeur Daniel B. Polley.

En effet, la perte auditive classique est diagnostiquée grâce à un audiogramme. Le niveau sonore doit être élevé pour que le patient puisse entendre un “bip”. Or, en cas de perte auditive cachée, ces difficultés d’écoute ne sont pas détectées par l’audiogramme. Ces difficultés d’écoute sont liées à une connectivité et une communication anormales des cellules nerveuses du cerveau et de l’oreille. Dans le cas de la perte auditive classique, les cellules sensorielles qui convertissent les ondes sonores en signaux électrochimiques sont touchées.

1 patient sur 10 concerné

Pour mener leur étude, les chercheurs ont examiné plus de 100 000 dossiers de patients sur une période de 16 ans. Ils ont constaté qu’un patient sur dix se plaignait de troubles de l’audition alors que le test de l’audiogramme était normal. L’équipe scientifique a donc développé deux séries de tests auxquels 23 personnes ont participé. Le premier mesurait les premiers stades du traitement du son dans le cerveau. Le second fonctionnait grâce à des lunettes spécialisées, destinées à mesurer les changements de diamètre de la pupille alors que les patients focalisaient leur attention sur un haut-parleur, tandis que d’autres discutaient à côté. Des études antérieures ont montré que les changements de la taille de la pupille pouvaient effectivement quantifier l’effort cognitif pour réaliser une tâche.

Les tests doivent évoluer

Comme prévu, la capacité des participants à suivre une conversation avec d’autres personnes parlant en arrière-plan variait considérablement. Et cela, malgré un bon état de santé auditive à priori. En combinant les résultats des deux tests, les chercheurs ont pu identifier quelles personnes souffraient de perte auditive cachée. “La parole est l’un des sons les plus complexes à comprendre”, déclare le docteur Polley. “Si notre capacité à converser dans des contextes sociaux fait partie de notre santé auditive, alors les tests utilisés doivent aller au-delà des premières étapes de l’audition et mesurer plus directement le traitement auditif dans le cerveau”, conclue-t-il.

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