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QUESTION D'ACTU

La chronique du Docteur Lemoine

Se « détatouer », le vrai problème du tatouage

Les tatouages sont de plus en plus nombreux en France. Encore trop de coups de cœur rapides, souvent au hasard des rencontres avec des amateurs. C'est pourtant un domaine où le professionnalisme est une condition sine qua non. Une règle : se faire tatouer par un vrai professionnel.

Se « détatouer », le vrai problème du tatouage AndreyPopov / iStock




Le tatouage est devenu tendance, et jamais les tatoueurs n’ont eu autant de travail. Selon un sondage de l’IFOP, un Français sur dix est tatoué et presqu’autant y pense sérieusement. Le désir de tatouage n’échappe à aucune classe de la population.  

La réalisation d'un tatouage doit être un acte réfléchi : d'abord parce que c'est - presque - pour la vie. Ce qui impose de méditer tant sur l'endroit (il doit pouvoir se cacher facilement) que sur le motif et l'inscription. Ensuite parce qu'il faut impérativement le faire faire par un professionnel qui a pignon sur rue, qui garantira expérience et surtout précautions sanitaires. Par exemple, malgré de multiples tentatives légales dans notre pays, il n'existe aucune législation pour encadrer les encres de tatouage.

Se faire tatouer est une pratique aussi ancienne que l’homme : Ötzi, notre plus vieil ancêtre, retrouvé congelé dans les Alpes, était tatoué. Comme le piercing, que des mères aux oreilles pourtant percées, ont du mal à condamner, il faut regarder ce phénomène sans hystérie et n’apporter dans ce conflit de générations que des faits précis. Passé l’argument (pas forcément exact) de « c’est pour la vie », il y a aussi l’aspect légal : le tatouage est interdit chez les mineurs sans accord parental.

Choisir un professionnel

Le tatoueur devra travailler avec des mains lavées soigneusement et utiliser du matériel stérile à usage unique, notamment les gants et les aiguilles. Il devra soigneusement désinfecter la peau et suivre la règle du "no touch", qui consiste pour le tatoueur à ne rien toucher qui ne soit "protégé" ou à usage unique pendant qu'il tatoue. Le problème des encres : les jaunes, rouges, certains bleus et verts contiennent des additifs qu’on ne connaît pas et qui, injectés dans la peau, passent immédiatement dans la circulation sanguine. La règle est de ne jamais se faire injecter un produit qu’on ne connaît pas, selon le principe de précaution qui s’applique en médecine humaine. La solution serait de traiter les encres de tatouage comme les produits de santé, les colorants alimentaires, ou les produits cosmétiques, sous contrôle de l’ANSM.

Le "détatouage" n'est pas simple

Si le tatouage est à la mode, le « détatouage » est une tendance en plein essor, en particulier aux États-Unis. Près d’un quart des étudiants américains ont un ou plusieurs tatouages et la moitié d’entre eux demandent un traitement pour l’effacer quelques années plus tard. Il n’y a pas si longtemps, pour effacer un tatouage, il fallait passer par la chirurgie, avec souvent une grosse cicatrice à la clé, voire la greffe de peau. Aujourd’hui, le laser est le plus efficace et surtout le plus sûr. En fonction de la taille, de l’emplacement et surtout de la qualité de l’encre utilisée, une dizaine de séances suffisent pour effacer totalement le dessin.

Malheureusement, que pour les peaux blanches ; sur les peaux mates ou noires, le dessin disparaît moins bien. Long et coûteux, ce procédé, pour éviter les dangers, doit toujours se faire chez un dermatologue.

Docteur Jean-François Lemoine

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@DrLemoine

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