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Adolescence

4 parents sur 10 ne font pas la distinction entre une suite d’humeur et un début de dépression

Les deux tiers des parents surestiment leur capacité à reconnaître la dépression dans l'humeur et le comportement de leur propre enfant, ce qui peut nuire à leur capacité à détecter les signaux subtils indiquant que quelque chose ne va pas.

4 parents sur 10 ne font pas la distinction entre une suite d’humeur et un début de dépression Fizkes/iStock




Comprendre les adolescents est un défi pour les parents du monde entier, et détecter les signes qu’ils vont mal l’est encore plus. Lorsqu'il s'agit de détecter des signes qui peuvent laisser entendre que leur enfant sombre dans la dépression, environ 40 % des parents surestiment leur capacité à faire la différence entre les sautes d’humeur propre à l’adolescence et une affection bien plus grave. Ce sondage, mené par des chercheurs de l’université du Michigan (Etats-Unis), démontre la difficulté que peuvent avoir certains parents à déchiffrer les émotions de leur progéniture.

L’étude a été menée dans le cadre du sondage national sur la santé des enfants par l’hôpital des enfants de l’université du Michigan. Bien que la plupart des parents soient convaincus de reconnaître les signes de dépression chez leurs adolescents, les résultats montrent que 40 % environ ont tort et qu’ils ne peuvent comprendre exactement quand leur adolescent vit une saute d’humeur classique ou un début de dépression. 

Des sentiments cachés

“Alors que 30 % disent que leur enfant cache bien ses sentiments, dans de nombreuses familles, la pré-adolescence et l'adolescence entraînent des changements dramatiques tant dans le comportement des jeunes que dans la dynamique entre parents et enfants, affirme Sarah Clark, co-directrice du sondage. Ces transitions peuvent rendre particulièrement difficile la lecture de l'état émotionnel des enfants et de la possibilité d'une dépression.”

Le sondage, basé sur les réponses de 819 parents ayant au moins un enfant au collège ou au lycée, souligne qu'un parent trop confiant croit pouvoir reconnaître les signes de dépression chez son enfant alors qu’il est incapable de le détecter réellement. Grâce à ce sondage, l’équipe a constaté que le sujet de la dépression était familier pour les élèves de collèges et de lycées. Un parent sur quatre a confirmé que son enfant connaissait un camarade de classe souffrant de dépression et qu'un enfant sur dix connaissait une personne qui s'était suicidée. 

Selon les données disponibles auprès des centres de préventions et de contrôle des maladies américains, le nombre de jeunes de 10 à 24 ans qui se suicident a grimpé à 56% entre 2007 et 2017. Ces chiffres alarmants sont en adéquation avec les observations de Sarah Clark et de son équipe : “Notre rapport renforce le fait que la dépression n'est pas un concept abstrait pour les adolescents et pré-adolescents d’aujourd’hui”. Elle estime que le nombre croissant de suicides aux Etats-Unis appelle à la compréhension et à la reconnaissance de la dépression chez les jeunes. 

Devenir un adulte digne de confiance pour son enfant

Au cours de l'étude, les parents ont dû évaluer leur propre capacité d’écoute, ce qui a montré qu’ils n’étaient pas très confiants sur leur capacité à reconnaître les signes de dépression chez les  pré-adolescents ou adolescents.

Sarah Clark a averti que les parents devraient accroître leur niveau de sensibilisation lorsqu'ils tentaient de déceler des signes de dépression potentielle chez les adolescents. Certains signes peuvent se traduire par de la tristesse accompagnée d'isolement, de colère, d'irritabilité et d'agitation. En outre, elle suggère aux parents de s'ouvrir à leurs enfants, afin qu’ils puissent l’identifier comme un adulte de confiance, qui peut être une source fiable si les enfants ne se sentent pas à la hauteur de leurs capacités. 

De nombreux parents qui ont participé au sondage ont souligné le rôle important que les écoles pouvaient jouer dans l'identification des signes de dépression. Sept parents sur dix soutenant même que le dépistage de la dépression devrait commencer dans les collèges et les lycées. Sarah Clark estime que même s'il s'agit là d'un signe positif, le fait que de nombreuses écoles manquent de ressources pour effectuer le dépistage des enfants est une source de préoccupation qui devrait être examinée. “Si les parents interviennent pour savoir si l'école de leur enfant fait du dépistage de la dépression et offre du soutien et des conseils, ils peuvent entamer des discussions productives avec les conseillers scolaires et les administrateurs pour les convaincre d'entreprendre de tels démarche, en les informant de l'importance d'offrir des services de santé mentale dans les écoles.”

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