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Pollution intérieure : les open-space, bouillons de culture ?

D'après une nouvelle étude américaine, les employés de bureau eux-mêmes et les systèmes de ventilation seraient les plus importantes sources de pollution à l'intérieur des open-space. 

Pollution intérieure : les open-space, bouillons de culture ? nyul/iStock




La prochaine fois que vous vous rendrez au bureau, pensez-y à deux fois avant de vous asperger de parfum et de déodorant. D’après une étude présentée le 3 octobre sur le site de l’Université de Purdue (Indiana, Etats-Unis), les employés et les systèmes de ventilation ont un impact très important sur la pollution intérieure de votre open space. Les chercheurs présenteront leurs premiers résultats lors de la conférence 2019 de l'American Association for Aerosol Research qui se tiendra à Portland, Oregon (Etats-Unis) du 14 au 18 octobre.

"Si nous voulons améliorer la qualité de l'air pour les employés de bureau afin d'améliorer leur productivité, il est important de comprendre d'abord ce qui se trouve dans l'air et quels facteurs influencent les émissions et l'élimination des polluants", explique Brandon Boor, professeur adjoint de génie civil à l’Université de Purdue, dont l'équipe a mené la plus large étude jamais réalisée sur le sujet.

Afin de suivre le flux d’air intérieur et extérieur dans un bureau, les chercheurs ont intégré des capteurs de température dans chaque chaise. En laboratoire, ils ont pu identifier des comportements auparavant inconnus de produits chimiques nommés composés organiques volatils, notamment la façon dont ils sont transformés dans les systèmes de ventilation et éliminés par des filtres.

Grâce à un spectromètre, ils ont pu sentir les composés présents en temps réel dans l’haleine humaine, comme l'isoprène. Ils ont ainsi pu constater que ce composé volatil, comme de nombreux autres, persistait dans le bureau même après que les gens aient quitté la pièce. En toute logique, un plus grand nombre de personnes dans une pièce signifie plus d'émissions.

"Les gens sont la source dominante de composés organiques volatils"

"Nous voulions faire la lumière sur le rôle des systèmes de ventilation dans les coulisses de l'air que nous respirons", explique Brandon Boor. "Nos résultats préliminaires suggèrent que les gens sont la source dominante de composés organiques volatils dans un environnement de bureau moderne (…) Nous avons constaté que les concentrations de nombreux composés étaient de 10 à 20 fois plus élevées à l'intérieur qu'à l'extérieur. Si un espace de bureau n'est pas correctement ventilé, ces composés volatils peuvent nuire à la santé et à la productivité des travailleurs", poursuit-il.

Les chercheurs ont également découvert qu’un polluant entrant par l’extérieur, l’ozone, disparaissait à l’intérieur. En effet, l'ozone interagit avec d'autres composés intérieurs et les vastes surfaces d'un bureau meublé. Par ailleurs, l'ozone et les composés libérés lors de l'épluchage d'une orange, appelés monoterpènes, se mélangent pour former de nouvelles particules minuscules. Ces dernières sont si petites qu’elles pourraient atteindre les poumons des personnes présentes sur place.

Pire encore, les effets des composés volatils libérés dans un bureau pourraient ne pas se limiter à l'intérieur. D’après les chercheurs, les produits chimiques émis par les produits comme le déodorant, le maquillage et la laque pour cheveux peuvent augmenter les concentrations à l'extérieur car ils sont évacués par le système de ventilation.

"La chimie de l'air intérieur est dynamique. Celui-ci change tout au long de la journée en fonction des conditions extérieures, du fonctionnement du système de ventilation et des habitudes d'occupation du bureau", explique Boor.

Plus de 4,3 millions de décès liés à la pollution intérieure dans le monde en 2012

La pollution intérieure est un sujet souvent étudié par les chercheurs et les cosmétiques sont régulièrement épinglés pour leur toxicité. En 2018, une étude américaine a notamment fait le lien entre les parabènes, présents dans de nombreux produits du quotidiens tels que gel douche ou shampoing, et asthme. Selon les résultats des travaux parus dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology, plus l’exposition aux parabènes est forte chez les jeunes garçons, plus les visites aux urgences pour cause d’asthme ou de crise augmentent.

Enfin, en 2012, selon une autre étude parue dans la revue Science of the Total Environment, plus de 4,3 millions de personnes dans le monde seraient mortes à cause de la pollution de l’air intérieur. Soit 600 000 décès de plus que ceux attribués à la pollution de l’air extérieur.

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