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Innovation, recherche

Les traitements à base de cellules souches sont prometteurs, mais leur efficacité reste encore à prouver

Alors que le recours aux traitements à base de cellules souches explose aux Etats-Unis, des chercheurs insistent sur le manque de preuves fiables quant à leur efficacité. Et ce, particulièrement dans certains domaines.

Les traitements à base de cellules souches sont prometteurs, mais leur efficacité reste encore à prouver smirkdingo / istock




Six ans après son accident de ski dans les Alpes, Michael Schumacher, toujours dans le coma, a bénéficié d’un traitement à base de cellules souches à l’hôpital parisien Georges Pompidou au début du mois de septembre. Toutefois, son médecin a tenu à rappeler, dans les colonnes du journal italien La Repubblica, les incertitudes qui pèsent sur ce protocole de soins.

Le champion de formule 1 reçoit un traitement dans un service de chirurgie cardiovasculaire, mais le traitement à base de cellules souches pose des questions également dans d’autres domaines, notamment la cicatrisation des tissus aux épaules et aux coudes. En effet, deux revues critiques publiées dans le Journal of Shoulder and Elbow Surgery recommandent des études supplémentaires concernant le traitement à base de cellules souches dans ce domaine. Les preuves d’efficacité sont trop faibles ou controversées.

Soigner l’arthrose, la tendinopathie grâce aux cellules souches

Les cellules souches ont un potentiel extraordinaire car elles peuvent donner naissance à tous types de cellules: peau, coeur, muscles. Nous en possédons en petite quantité dans la moelle osseuse, le cordon ombilical, le liquide amniotique, la graisse, la peau, ou encore le sang. Elles permettent de réparer nos organes blessés. Depuis que le traitement à base de cellules souches s’est développé, il est utilisé notamment pour améliorer la cicatrisation et réduire les symptômes des lésions au coude et à l’épaule, tels que l’arthrose, la tendinopathie et les lésions ligamentaires. Cependant, les médecins et les patients ignorent encore ce qui fonctionne réellement et ce qui ne fonctionne pas.

La volonté d’informer au mieux les médecins

Les auteurs de la présente étude ont donc tenu à fournir aux médecins des informations fiables concernant la fréquence d’utilisation de ce type de traitement. Pour cela, ils ont examiné plusieurs types d’agents biologiques, comme le recours au plasma riche en plaquettes ou aux cellules souches issues de la moelle osseuse. Les chercheurs ont également analysé quelles sont les types de traitements biologiques les plus utilisés pour soigner les pathologies courantes de l’épaule: déchirures de la coiffe des rotateurs, gonarthrose, tendinopathie.

"Il y a un besoin urgent de stratégies pour améliorer la cicatrisation du tendon de la coiffe des rotateurs après une réparation chirurgicale, et de méthodes pour inverser la progression de l’atrophie musculaire qui se produit chez les patients atteints de déchirure de la coiffe des rotateurs", expliquent les docteurs James B. Carr et Scott A. Rodeo, chercheurs à New-York (Etats-Unis). Ils poursuivent: "l’épaule est donc un domaine dans lequel les cellules couches sont particulièrement attrayantes".

Préconiser des études supplémentaires

Idem pour le coude, où le plasma riche en plaquettes (PRP) est assez largement utilisé, notamment en cas de "tennis elbow", une inflammation des tendons qui relient la main au coude et servent à la flexion du poignet. Pour les auteurs de l’étude, il faut mener des études supplémentaires afin de déterminer les conditions optimales d’administration de ce type de traitement. De plus, les spécialistes eux-mêmes ont un rôle à jouer selon eux:  "Il est primordial que les chirurgiens orthopédistes fassent preuve de leadership dans ce domaine et s’emploient à élaborer des directives et des politiques relatives à l’utilisation d’agents biologiques. Une approche rigoureuse de la médecine régénératrice, le maintien de normes cliniques et des recherches sont nécessaires pour faire avancer le champ", concluent-ils.

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