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ESMO 2019

Cancer du poumon : bientôt un test sanguin pour trouver le bon traitement

D'après une étude présentée au Congrès de l’European Society for Medical Oncology (ESMO) qui se tient actuellement à Barcelone, de plus en plus de patients atteints d’un cancer du poumon avancé pourraient bientôt se voir offrir un test sanguin leur permettant de choisir le traitement le plus adapté.

Cancer du poumon : bientôt un test sanguin pour trouver le bon traitement utah778/iStock




Le cancer est une cause majeure de décès dans le monde. En 2015, il a entraîné 8,8 millions de décès selon l’OMS. Parmi les cancers le plus courants, on trouve le cancer du poumon, du sein chez la femme et du côlon-rectum. Le premier est par ailleurs le plus mortel: il aurait causé la mort d’1,69 million de personnes en 2015. Mais fort heureusement, la recherche avance à grands pas pour améliorer le traitement de cette affliction. Selon des résultats présentés lors du Congrès de l’European Society for Medical Oncology (ESMO) qui se tient à Barcelone (Espagne) du 27 septembre au 1er octobre, de plus en plus de patients atteints d’un cancer du poumon avancé pourraient bientôt se voir offrir un test sanguin leur permettant de choisir le traitement le plus adapté à leur maladie. Grâce à une technique détectant de minuscules morceaux d’ADN tumoral libérés des cellules cancéreuses dans le sang, ce test arrive à identifier des mutations complexes chez les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC). Il s’agit de la principale forme de cancer du poumon (80 à 85% des cas).

Identifier les mutations permet d'adapter le traitement

Au cours de la dernière phase de l’étude BFAST, les chercheurs ont suivi 2 219 patients atteints d'un CPNPC non traité de stade IIIB/IV pendant une période moyenne de 12,6 mois. Ces personnes ont subi des analyses sanguines à l’aide d’une technologie de pointe pour vérifier la présence de mutations génétiques multiples des conducteurs. Résultats : environ 1 sur 20 présentaient un réarrangement de l'ADN tumoral dans le gène ALK. Une fois les mutations identifiées et le traitement adapté choisi, plus des trois quarts des patients traités par alectinib, un traitement anticancéreux qui cible la mutation ALK, n’ont montré aucun signe de progression de la maladie au cours des 12 mois suivants. 

"L’un des plus grands changements récents dans le traitement du CPNPC a été notre capacité à identifier les mutations génétiques ciblées qui entraînent la progression de la maladie, mais il est très difficile d'obtenir un échantillon tumoral approprié pour analyse. Nous avons montré que la biopsie liquide pouvait être utilisée pour détecter un type complexe de mutation du conducteur, appelé ALK, chez les patients atteints de CPNPC. Celles-ci ont alors répondu au moins aussi bien à la thérapie ciblée que dans les études précédentes utilisant des techniques de biopsie conventionnelles", se félicite le Dr Shirish Gadgeel, auteur de l'étude du Rogel Cancer Center de l’Université du Michigan (États-Unis). "La biopsie liquide a permis d'identifier une proportion similaire de patients présentant des mutations ALK par rapport à la biopsie traditionnelle et les résultats obtenus avec l'alectinib se comparent bien à ceux d'une étude pivotale de ce traitement", poursuit-il.

"A l’heure actuelle, la technologie est assez coûteuse"

"Le réarrangement du gène ALK décrit dans l'étude BFAST est généralement difficile à détecter, de sorte qu'il est important d'avoir démontré qu'il peut être détecté dans le sang et utilisé pour guider le traitement par inhibiteur ALK dont l'efficacité a ensuite été démontrée chez les patients présentant cette mutation", commente en marge de l’étude le professeur Alberto Bardelli du Département d'oncologie de l’Université de Turin (Italie).

"Il est encourageant de constater qu'un nombre croissant de patients atteints d'un cancer du poumon peuvent bénéficier d'une biopsie liquide pour identifier la mutation de leur maladie au lieu d'échantillons de tissus. À l'heure actuelle, la technologie est assez coûteuse, mais à mesure qu'elle sera plus largement utilisée, son coût devrait diminuer, de sorte que les tests deviennent plus abordables et disponibles dans la pratique quotidienne" , ajoute-t-il.

Plus de 46 000 nouveaux cas de cancer du poumon diagnostiqués chaque année en France

Ces résultats apparaissent peu après la publication d’une étude américaine ayant apporté un nouvel éclairage sur le sujet. D’après l’article paru dans eLife, deux mutations génétiques coordonnées provoqueraient le développement de tumeurs malignes. Dans 75% des cas, la tumeur est due à des mutations touchant deux mécanismes nécessaires à la croissance cellulaire : ceux concernant la protéine PI3-kinase et la voie MAP kinase. Grâce à des essais sur des souris génétiquement modifiées, les chercheurs ont découvert que les deux mutations génétiques coordonnées sont la cause de la croissance de la tumeur. 

Dans le détail, il existe deux types de cancers du poumon : le cancer du poumon à petites cellules et le cancer du poumon non à petites cellules. Le premier s’observe dans les voies respiratoires principales du poumon appelées bronches, qui se trouvent au centre de chaque poumon. On le dit à petites cellules car les cancéreuses semblent petites au microscopes. Petites mais très rapides, ce qui est en fait le type le plus agressif du cancer du poumon. On l’observe surtout chez les personnes ayant fumé. Le cancer du poumon non à petite cellules est quant à lui est le plus courant puisqu’il concerne 80 à 85% des cas de cancer du poumon.

En France, celui-ci est le quatrième plus fréquent en France après celui de la prostate, du sein et le colorectal. Chaque année, 46 363 nouveaux cas sont diagnostiqués, d’après l’Institut national du cancer

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