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Transpiration pendant un marathon : attention au risque d'insuffisance rénale

Certains coureurs souffrent d’insuffisance rénale aigüe après un marathon. D’après une étude, cela serait dû aux pertes importantes en eau et en sodium pendant la course. 

Transpiration pendant un marathon : attention au risque d'insuffisance rénale Pavel1964/ISTOCK




Qui veut aller loin, ménage sa monture, qui veut courir loin, ménage ses reins ! Des chercheurs américains montrent que les litres d’eau perdus en transpiration et le sodium éliminé pendant un marathon augmentent le risque de souffrir d’une insuffisance rénale aigue. Dans Clinical Journal of American Society of Nephrology, ils présentent les résultats de leur étude. 

Des conséquences qui peuvent aller jusqu'au coma

D’après une recherche publiée en 2017, huit coureurs sur dix souffrent d’insuffisance rénale après un marathon. Cela peut provoquer différents symptômes : difficultés à uriner, nausée, fatigue, douleurs dans la poitrine voire un coma dans les cas les plus graves. L’augmentation de la température corporelle liée à l’effort en a longtemps été perçue comme la cause principale. 

6,8 litres d’eau éliminés pendant la course

Les chercheurs ont recruté 23 coureurs à pied âgés de 22 à 63 ans, inscrits à un marathon. La proportion d’hommes et de femmes était à peu près similaire. Tous étaient en bonne santé, avec un indice de masse corporelle normal, et avaient réalisé au moins 4 courses de plus de 20 kilomètres dans les trois années précédant le marathon. Des échantillons d’urine et de sang ont été collectés 24 heures avant la course, 30 minutes avant et 24 heures après. 55% des coureurs ont été atteints d’une insuffisance rénale aigue après la course et 74% d’entre eux ont eu des lésions des tubules rénaux, partie de l’organe où le sang est filtré. En moyenne, les coureurs souffrant d’insuffisance rénale ont perdu 2,5 litres d’eau, et même 6,8 litres pour l’un d’entre eux. La perte de sodium était de 2,3 grammes en moyenne. Tous les coureurs ont eu une température corporelle à peu près similaire pendant le marathon, qu’ils soient ou non atteints ensuite d’insuffisance rénale. Pour les chercheurs, la perte d’eau et de sodium serait donc le facteur principal. "Pour mettre les chiffres en perspective, la perte moyenne de sel pour les coureurs atteints d’insuffisance rénale correspond à 1,25 cuillères à café soit la totalité de l’apport quotidien recommandé par l’American Heart Association", explique Chirac Parikh, l’auteur principal de la recherche. 

Un autre élément a intéressé les chercheurs : le niveau de copeptine. Cette hormone a pour rôle d’envoyer des signaux aux reins et aux vaisseaux sanguins pour qu’ils retiennent l’eau afin d’éviter une chute de la pression artérielle. "Chez les coureurs atteints d’insuffisance artérielle, nous avons trouvé des niveaux de copeptine 20 fois supérieurs en comparaison à ceux qui n’en étaient pas atteints", ajoute le chercheur. Pour lui, c’est le signal que l’organisme des coureurs était en souffrance. 

Des courses toujours plus populaires 

Les chercheurs veulent utiliser ces données et continuer à travailler sur le sujet pour mettre au point des régimes spécifiques pour les coureurs à pied, en créant par exemple des boissons capable de maintenir l’équilibre en sodium et en eau. Ce type de produits pourrait protéger les coureurs, toujours plus nombreux à se lancer sur un marathon. En 1996, 20 000 personnes passaient la ligne de départ du marathon de Paris, ils étaient 50 000 en avril 2019. 

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