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Crise des opioïdes : bientôt des anti-douleurs moins addictifs ?

Une étude innovante basée sur le comportement d’un vers microscopique offre une nouvelle compréhension de la génétique à l’oeuvre lors de l’utilisation de médicaments susceptibles de provoquer une dépendance.

Crise des opioïdes : bientôt des anti-douleurs moins addictifs ? Moussa81/istock




Une équipe de l’Institut Scripps Research de Floride a découvert un système biologique qui contrôle le comportement des cellules face à l’exposition aux médicaments opioïdes. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Science

Cette découverte inattendue va permettre l’émergence de nouvelles idées pour améliorer la sûreté de ces médicaments contre la douleur, considérés comme les plus efficaces mais aussi les plus addictifs.

Vers microscopique et séquençage du génome

Pour cette étude, l’équipe de chercheurs a utilisé un organisme microscopique vivant dans les sols, le vers nématode. Ces vers avaient été modifiés via l’ajout d’un récepteur de surface de cellule, le récepteur opioïde mu (ROM) - réagissant à la présence de médicaments anti-douleur, tels que la morphine ou le fentanyl. 

Après les avoir exposés à ces médicaments, les chercheurs ont sélectionné les vers qui montraient une réponse anormale et les ont soumis à un séquençage du génome pour trouver les gènes responsables. 

L’étude a montré le rôle du récepteur FRPR-13, présents chez tous les animaux, et connu sous le nom de GPR139 chez les mammifères. Il est défini comme un récepteur couplé à la protéine G mais et son rôle physiologique est encore mal compris. 

Des tests supplémentaires chez des souris ont montré que le GPR139 s’exprime dans les mêmes neurones que le ROM et contre les effets des opioïdes dans la décharge neuronale. 

"Nous n’en sommes qu’au début" de la réponse à la crise des opioïdes 

Lorsque les chercheurs ont activé artificiellement le récepteur GPR139, les souris dépendantes aux médicaments opioïdes ont arrêté d’en consommer. A l’inverse, l’élimination génétique du GPR139 ont augmenté les effets anti-douleur des opioïdes. Les souris en manque de GPR139 montraient également très peu de symptômes de privation suivant l’exposition chronique aux opioïdes. 

"Une étude comme celle-ci prouve que même si on pense qu’on sait tout ce qu’il y a à savoir sur la crise des opioïdes, nous n’en sommes qu’au début", conclut Kirill Martemyanov, auteur principal de l’étude. 

Selon le National Institute on Drug Abuse, environ 130 personnes par jour meurent d’une overdose d’opioïdes aux Etats-Unis. Par ailleurs, 5% des personnes prenant des opioïdes sur prescription passent éventuellement à la consommation d’héroïne.

En France, depuis 2006, le nombre de décès liés à la consommation d’opioïdes a augmenté de 146% entre 2000 et 2015, avec au moins 4 décès par semaine.

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