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Réduction de méthionine

Cancer : réduire la viande rouge et les oeufs pour booster l'efficacité des traitements

Un régime restrictif en méthionine, un acide aminé que l'on retrouve notamment dans la viande rouge et les oeufs, aiderait à booster l'efficacité de la chimiothérapie et de la radiothérapie dans certains cancers. 

Cancer : réduire la viande rouge et les oeufs pour booster l'efficacité des traitements bonchan/iStock




En 2015, 17,5 millions de personnes étaient atteintes d’un cancer dans le monde. Cette année là, 8,7 millions d'entre elles en sont mortes, ce qui en fait la deuxième cause de mortalité prématurée sur la planète, après les maladies cardiovasculaires. Aussi, de nombreux chercheurs travaillent à améliorer l’efficacité des traitements contre le cancer. D’après une étude publiée dans la revue Nature, la réduction drastique de méthionine, un acide aminé que l’on trouve notamment dans la viande rouge et les oeufs, augmenterait l’efficacité de la chimiothérapie et de la radiothérapie, ralentissant la croissance des tumeurs. Si cette découverte est très intéressante, il est toutefois encore trop tôt pour espérer un remède efficace sur les humains.

Des chercheurs de l’Université de Duke en Caroline du Nord (Etats-Unis) ont diminué dans la nourriture de souris l’apport en méthionine, un acide aminé indispensable au fonctionnement de l’organisme mais qui doit être apporté par l’alimentation car nous ne pouvons pas le fabriquer nous-même. Ils ont testé ce régime restrictif sur des rongeurs en bonne santé puis chez des souris atteintes de cancer colorectal et de sarcome des tissus mous. Chez les malades du cancer colorectal, une faible dose de chimiothérapie a suffit à entraîner "une réduction marquée de la croissance de la tumeur". Le même effet a été observé chez celles souffrant d’un sarcome des tissus mous.

Affamer les cellules cancéreuses 

Cela pourrait s’expliquer car la méthionine est utilisée par les cellules cancéreuses pour croître. "On affame les cellules cancéreuses en les privant de certains nutriments", explique Jason Locasale qui a mené l’’étude "Ça n'est certainement pas un remède universel contre le cancer", mais "cela montre qu'il y a des interactions très intéressantes avec la nourriture que nous mangeons, comment cela change le métabolisme (…) et comment ces changements du métabolisme cellulaire pourraient avoir un effet sur la croissance tumorale", poursuit-il.

Forts de leurs résultats, les chercheurs ont ensuite testé ce régime pauvre en méthionine sur six personnes en bonne santé pendant trois semaines. Ils ont alors pu observer des effets similaires à ceux remarqués chez les souris. Ainsi, un tel régime pourrait avoir un effet sur certaines tumeurs des humains, se félicitent-ils.

Toutefois, "avant d'en tirer des conclusions sur le potentiel de restrictions alimentaires comme approche pour traiter le cancer, il faut des études sur l'Homme", nuance Paul Pharoah, professeur d'épidémiologie du cancer à l'université de Cambridge (Royaume-Uni), qui n'a pas participé à l'étude. Malheureusement, les études cliniques en nutrition peinent à trouver des financements car leurs résultats sont difficilement rentables, explique le Pr Locasale.

La vitamine D pourrait également ralentir la progression du cancer colo-rectal 

Cette étude n’est bien sûr pas la première à établir des liens entre alimentation et cancer. Ces derniers mois, plusieurs études se sont penchées sur les aliments susceptibles de favoriser ou au contraire de prévenir le cancer colo-rectal. Alors que des chercheurs ont trouvé qu’un régime alimentaire pro-inflammatoire ou antioxydant pourrait presque doubler le risque de développer cette maladie, d’autres affirment qu’une supplémentation de vitamine D pourrait ralentir sa progression.

Depuis 2004, le cancer est la première cause de mortalité prématurée en France, devant les maladies cardiovasculaires. En 2018, 400 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués dans le pays, entraînant 150 000 décès. Chez l’homme, les cancers les plus fréquents sont ceux de la prostate (48 427 nouveaux cas en 2013), puis ceux du poumon (32 500 cas) et du côlon-rectum (24 000 cas), selon les chiffres de la Fondation Arc pour la recherche sur le cancer. Chez la femme, le cancer du sein arrive en tête avec 59 000 cas, suivi du côlon-rectum (21 000 cas) et du poumon (17 000 cas).

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