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Endométriose : les origines de la douleur expliquées

La douleur provoquée par l'endométriose serait due à un type de globule blanc appelé "macrophage" modifié par la maladie. A terme, cette découverte pourrait permettre de développer un traitement alternatif aux options hormonales. 

Endométriose : les origines de la douleur expliquées grinvalds/iStock




Une femme sur dix est touchée par l'endométriose en France, une maladie provoquée par la migration des tissus de l’endomètre en dehors de l’utérus. En moyenne, il faut sept ans aux médecins pour établir un diagnostic sûr en l’absence de symptômes très définis. En attendant, les patientes souffrent de troubles urinaires et digestifs et de terribles douleurs au cours de leurs règles et de leurs rapports sexuels. Une fois identifiée, si la maladie peut être soulagée par des anti-douleurs ou des traitements hormonaux, voire en réalisant une chirurgie, aucun traitement curatif n'existe.  

Qui plus est, les traitements conventionnels à base d’hormones ne sont "pas idéaux" car ils ciblent les ovaires et peuvent ainsi porter atteinte à la fertilité des patientes. Aussi, les chercheurs essayent de mieux comprendre les causes de la maladie afin de développer des traitements alternatifs. Selon une étude publiée dans le FASEB Journal, la douleur endométriosique serait provoquée par un type de globule blanc appelé macrophage qui a été modifié par la maladie.  

Des études précédentes avaient déjà montré que les macrophages jouaient un rôle central dans le développement de l’endométriose. Les cellules immunitaires aident les lésions à se développer et stimulent le développement de leur apport sanguin. Des recherches plus récentes ont également révélé que les macrophages aident les nerfs à se développer dans les lésions. Aussi, le but de l’étude menée ici par les Université de Warwick et d’Edimbourg, au Royaume-Uni, était de "déterminer le rôle mécanique des macrophages dans la production de la peine associée à l’endométriose".

Cibler les macrophages modifiés pour diminuer la douleur des malades ? 

Les macrophages modifiés par l’endométriose stimulent la croissance et l’activation des cellules nerveuses en relâchant une hormone de croissance du nom de IGF-1, ont observé les chercheurs qui ont travaillé avec des souris. Chez les femmes souffrant d’endométriose, les niveaux de IGF-1 dans le tissu de la cavité pelvienne sont plus importants et en adéquation avec l’intensité de leurs douleurs, note l’étude. Par ailleurs, en bloquant le récepteur cellulaire de l'IGF-1 chez les souris, le "comportement douloureux de celles atteintes d’endométriose" s’est inversé, expliquent les chercheurs.  

Ainsi, cibler les macrophages modifiés par la maladie pourrait être un nouveau moyen de traiter la douleur causée par l’endométriose. "Si nous pouvions mieux comprendre le rôle des macrophages dans l’endométriose, nous pourrions alors les distinguer des macrophages sains et développer des traitements pour les cibler", conclut Dr Erin Greaves qui a mené l’étude.

Un diagnostic long et invasif

Bien que très courante, l’endométriose reste une maladie compliquée à traiter. Le diagnostic est long et invasif. Dans la plupart des cas, les femmes doivent subir une endoscopie, opération qui consiste à insérer une caméra dans la cavité abdominale. Des chercheurs travaillent d’ailleurs actuellement à l’élaboration d’une simple analyse de sang menstruel pour faciliter le diagnostic.

Une fois ce dernier établi, la plupart des patientes se voient prescrire une pilule en continu ou un stérilet libérant des hormones pour empêcher la survenue des règles, toujours très douloureuses chez elles. Toutefois, ces traitements sont lourds en effets secondaires. Outre les problèmes de fertilité mentionnés ci-dessus, de nombreuses malades se sont plaintes d’une chute drastique de leur libido.

Enfin, dans les cas où la maladie est vraiment trop importante, une opération chirurgicale permet de retirer les lésions et de faire disparaître les symptômes pendant une certaine période. La décision sera prise au regard de ce que vit la patiente au quotidien, de ses antécédents et de son désir de grossesse.

 

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