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QUESTION D'ACTU

Riches en antioxydants

Les insectes comestibles seraient meilleurs pour la santé que de nombreux aliments

Certains insectes comestibles seraient cinq fois plus riches en antioxydants que les oranges, ce qui à terme, pourrait en faire une alimentation de choix dans le monde. 

Les insectes comestibles seraient meilleurs pour la santé que de nombreux aliments  weerapatkiatdumrong/iStock




Au moins deux milliards de personnes, soit un quart de la population mondiale, mangent régulièrement des insectes. Et si cette pratique, qui a surtout cours en Asie ou en Afrique, dégoûte la plupart des Occidentaux, à l’exception de quelques aventuriers en vadrouille à l’autre bout du monde, peut-être devrons-nous bientôt tous nous y mettre. 

En effet, d’après une nouvelle étude parue lundi 15 juillet dans la revue Frontiers in Nutrition, les insectes, très riches en antioxydants, seraient meilleurs pour notre santé cellulaire que les fruits et les légumes. A l’heure où le problème de l’insuffisance alimentaire commence à se poser sur Terre, cette découverte pourrait offrir une piste de réflexion, avancent les scientifiques.  

Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs de l’Université de Teramo, en Italie, ont analysé 12 espèces d’insectes comestibles. Ils ont éliminé les parties non comestibles comme les aîles ou les dards et les ont broyés puis séparés en un contenu liposoluble et un hydrosoluble. Enfin, ils ont testé chaque partie comestible pour déterminer sa richesse en antioxydants. Ces derniers sont des "pare-balles" pour l’organisme, empêchant les réactions en chaîne néfastes provoqués par les radicaux libres (composés instables surtout formés d'oxygène). 

Un pouvoir antioxydant supérieur aux oranges 

Résultat : les extraits hydrosolubles de sauterelles, de vers à soie et de grillons seraient cinq fois plus riches en antioxydants qu’un jus d’orange frais, notent les auteurs de l’étude. Les vers à soie, des cigales du soir et des chenilles africaines auraient quant à eux un pouvoir antioxydant deux fois supérieur à celui de l'huile d'olive. Mais les tarentules de zèbre thaïlandaises, les scorpions noirs et les punaises d'eau géantes auraient en revanche peu à offrir, précise les chercheurs. Ainsi, "la tendance est claire: les végétariens (invertébrés strictement herbivores) ont une capacité antioxydante nettement supérieure", explique le Professeur Mauro Serafini qui a mené l’étude. 

"Nos résultats montrent que les insectes et invertébrés comestibles constituent une source optimale d'ingrédients bioactifs et de protéines, minéraux, vitamines et acides gras de haute qualité. Ils ont également un faible impact environnemental, ce qui montre leur importance en tant que nouveaux aliments durables d’un point de vue écologique", notent les chercheurs. C'est la première fois qu'une étude compare ces bestioles à des aliments traditionnels tels que le jus d'orange ou l'huile d'olive. 

"Adapter des régimes alimentaires à l’élevage des insectes" 

Cependant, les scientifiques n’ont pas encore testé l’efficacité et la sécurité des antioxydants dérivés des insectes chez l’homme. "L'efficacité in vivo des aliments riches en antioxydants dépend fortement de la biodisponibilité (efficacité d'une substance lorsqu'elle pénètre dans l'organisme) et de la présence d'un stress oxydatif permanent (un facteur clé qui contribue aux dommages cellulaires)", explique le Professeur Serafini. Désormais, les chercheurs veulent donc voir si consommer des insectes pourra booster la santé de l’homme où si les meilleures parties de ces petites bêtes disparaissent lors de la digestion. 

"À l'avenir, nous pourrions également adapter des régimes alimentaires à l'élevage des insectes afin d'augmenter leur teneur en antioxydants destinés à la consommation animale ou humaine", conclut ainsi le Professeur Serafini. Une piste de réflexion utile quand on sait que la population mondiale croît de plus en plus vite. Elle atteindra 9 731 milliards d'habitants en 2050 contre 7 141 milliards en 2013 pour augmenter jusqu’à entre 10 et 11 milliards à la fin du siècle, selon l'Institut français d'études démographiques (Ined). 

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