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Rhumatisme

Polyarthrite rhumatoïde : la stimulation du nerf vague réduit l'activité de la maladie

Les résultats d’une étude pilote, présentés au Congrès Annuel Européen de Rhumatologie, suggèrent que l’électrostimulation du nerf vague pourrait constituer une nouvelle approche dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde.

Polyarthrite rhumatoïde : la stimulation du nerf vague réduit l'activité de la maladie Tharakorn/istock




Le nerf vague est un des nerfs qui connectent le cerveau au reste du corps. Il est le nerf le plus long et le plus complexe des 12 nerfs crâniens qui proviennent du cerveau et s’étend vers le cou, la poitrine et l’abdomen.

Les récentes avancées dans les domaines des neurosciences et de l’immunologie ont permis de cartographier des circuits cérébraux régulant les réactions immunitaires. Dans un de ces circuits, appelé le réflexe inflammatoire, des signaux sont transmis via le nerf vague pour empêcher la diffusion de cytokines telles que le facteur nécrosant des tumeurs (FNT), une molécule inflammatoire considérée comme une cible thérapeutique majeure dans le traitement des polyarthrites rhumatoïdes.

L’idée de base d'une nouvelle étude, récemment présentée au Congrès Annuel Européen de Rhumatologie, est qu’en stimulant l’activité du réflexe inflammatoire, les réactions immunitaires naturelles pourront être modulées sans produire d’immunosuppression importante.

Pour l’étude, un neuro-stimulateur miniature (appelé MicroRegulator) a été implanté dans 14 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et sur lesquels au moins deux tests biologiques ou oraux avaient déjà échoués. Ces patients ont été divisés en trois groupes : un groupe placebo, un groupe avec stimulation quotidienne et un autre avec quatre stimulations quotidiennes.

Un espoir pour la polyarthrite rhumatoïde et d'autres maladies inflammatoires chroniques

Après douze jours d’étude, les patients ayant reçu une stimulation quotidienne montraient de meilleurs résultats que le groupe avec quatre stimulations quotidiennes, avec deux tiers des patients atteignant les critères de réponse "bonne" ou "modérée" au traitement, décrits par le Congrès Annuel Européen de Rhumatologie.

Les résultats montrent également que les niveaux de cytokines, qui sont des protéines essentielles au fonctionnement de la signalisation cellulaire, avaient pour certaines d’entre elles baissées jusqu’à 30% dans les groupes avec électrostimulation.

"Cette avancée est vraiment excitante. Pour beaucoup de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, les traitements actuels ne fonctionnent pas ou ne sont pas tolérés, explique le professeur Thomas Dörner, président du comité scientifique du Congrès Annuel Européen de Rhumatologie. Ces résultats ouvrent la porte à une nouvelle approche de traitement à la fois pour la polyarthrite rhumatoïde mais aussi pour d’autres maladies inflammatoires chroniques."

Une maladie inflammatoire chronique des articulations

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire chronique des articulations évoluant par poussées. C'est une maladie auto-immune, mais plusieurs facteurs immunologiques, génétiques, hormonaux ou  environnementaux sont nécessaires pour qu'elle se déclenche.

Sans traitement, la maladie atteint progressivement de nouvelles articulations et entraîne la déformation ou la destruction progressive des articulations touchées (souvent celles des mains et des pieds). Dans certaines formes plus rares de la maladie, des manifestations extra-articulaires apparaissent, touchant d'autres organes. En France, la polyarthrite rhumatoïde touche 0,3 à 0,8% de la population adulte, soit environ 200 000 personnes. Elle est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.

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