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Couverture vaccinale

Décès d'une adolescente à Bordeaux : pourquoi le virus de la rougeole est-il de retour ?

Le décès d’une jeune fille de 17 ans à Bordeaux porte à trois le nombre de victimes de la rougeole en France depuis le début de l’année. Pourquoi un tel retour de la maladie ?

Décès d'une adolescente à Bordeaux : pourquoi le virus de la rougeole est-il de retour ? S-dmit / iStock




Au CHU de Bordeaux, une jeune fille de 17 ans vient de décéder des complications de la rougeole. Une disparition qui fait suite à celle d’un jeune homme de 26 ans en juin, à Marseille, et d’une mère de famille de 32 ans en février, à Poitiers. Autant de décès qui, comme le martèlent les autorités sanitaires, auraient sans doute pu être évités.

La rougeole n’est pas une maladie bénigne. Après une incubation d’une à trois semaines, le virus provoque des symptômes grippaux, puis l’apparition d’éruptions cutanées. Dans la plupart des cas, la maladie disparaît d’elle-même, mais elle peut aussi provoquer de graves complications infectieuses : otite, pneumonie sévère, encéphalite (inflammation du cerveau). Depuis le 1er janvier 2018, le vaccin ROR (rougeole – oreillons – rubéole) est obligatoire chez le nourrisson.

Un virus très contagieux

Cette vaccination poursuit un double objectif. À titre individuel, elle permet bien sûr de se protéger contre la maladie. Après une vaccination ROR complète – une première dose à 12 mois, suivie d’un rappel entre 16 et 18 mois –, on est pratiquement certain d’être protégé. (En l’absence de rappel, le vaccin protège dans moins de 9 cas sur 10.). Mais le virus de la rougeole continue de circuler au sein de la population.

Dans les faits, une population n’est jamais entièrement vaccinée. Certaines personnes ne peuvent l’être à cause de contre-indications médicales (déficit immunitaire, grossesse, allergie au vaccin) ou d’un refus des parents (mouvement antivax). D’autres bénéficient d’une prise en charge inadaptée, en raison d’une histoire personnelle chaotique (migration, déscolarisation…) ou d’une mauvaise organisation (oubli du rappel).

Couverture vaccinale insuffisante

C’est pourquoi la vaccination n’est pas seulement un acte individuel : elle permet aussi de protéger les autres. Cette effet, appelé immunité de groupe, permet d’enrayer la propagation de la maladie en interrompant la chaine d’infections. La vidéo ci-dessous illustre le phénomène : au-delà d’un certain seuil de protection, le virus ne se transmet plus : il est au bord de l’extinction.

Source : theotheredmund sur Reddit.

Ce seuil de protection dépend de la virulence de la maladie. Le virus de la rougeole est très contagieux, beaucoup plus que celui de la grippe : au sein d’une population non immunisée, un individu malade peut infecter entre 12 et 18 personnes ! Pour parvenir à une protection de groupe satisfaisante, les experts ont calculé qu’une couverture vaccinale de 95% de la population était nécessaire.

On en est très loin. À ce jour, le taux de vaccination à deux ans pour le vaccin ROR varie de 62 à 88% selon les départements. Depuis novembre 2017, plus de 2500 cas de rougeole ont ainsi été recensés sur le territoire, notamment en Gironde (24%), dans la Vienne (8%) et le Gard (6%). Dans près de 9 cas sur 10, les personnes contractant la rougeole n’étaient pas vaccinées.

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