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QUESTION D'ACTU

Schizophrénie et toxicomanie

Un bébé enlevé à sa mère au début de sa vie peut avoir de graves séquelles

Pour un enfant, l’absence de sa mère au début de sa vie n’est pas sans conséquence dans sa vie d’adulte. Selon une nouvelle étude, cette privation précoce le prédisposerait aux maladies mentales telles que la schizophrénie et la toxicomanie.

Un bébé enlevé à sa mère au début de sa vie peut avoir de graves séquelles tatyana_tomsickova/iStock




Premiers regards, premier peau-à-peau, première tétée, premier bain… Ces tous premiers instants où une mère rencontre son bébé, apprend à le connaître et à l’aimer, sont inestimables, pour l’un comme pour l’autre. Sources de joie et de tendresse, ils seraient même, si l’on en croit une nouvelle étude, essentiels au bon développement du cerveau du nouveau-né.

Réalisés par des chercheurs de l’École des Sciences de l’Indiana University-Purdue University Indianapolis (IUPUI), ces nouveaux travaux mettent en lumière les conséquences neurologiques d’une privation de lien maternel chez le nourrisson. D’après les chercheurs, quand un bébé est enlevé à sa mère au début de sa vie, cela modifie significativement la structure et la fonction future de son cerveau. Ces perturbations le prédisposeraient aux troubles neuropsychiatriques tels que la schizophrénie, ainsi qu’à la toxicomanie.

Une étude menée sur des rats

Pour parvenir cette conclusion, les recherches ont été menés sur des rats retirés à leur mère pendant 24 heures alors qu’ils étaient âgés de 9 jours, une période cruciale dans le développement du cerveau.

Les analyses qui ont suivi l’expérience ont révélées que, contrairement aux rats étant restés avec leurs mères, ils présentaient des anomalies cérébrales comportementales, biologiques et physiologiques significatives une fois devenus adultes.

"Le cerveau des rats et celui des humains présentent une structure et une connectivité similaire", explique Christopher Lapish, professeur agrégé de psychologie à l’IUPUI. "Comprendre ce qui se passe dans le cerveau d'un jeune rat qui est retiré à sa mère nous donne un aperçu important de la façon dont ce type de traumatisme précoce – par exemple comparable à l'incarcération d'une mère - affecte le jeune cerveau humain."

Une prédisposition aux maladies mentales

Parmi les changements neurologiques constatés chez les animaux privés de leur mère, un trouble de la mémoire ainsi qu’une communication moindre entre les différentes régions du cerveau. "Tout cela constitue des indices sur la façon dont un événement traumatisant survenant tôt dans la vie pourrait augmenter le risque d’une personne d’être diagnostiquée schizophrène dans le futur", analyse l’auteure de l’étude Sarine Janetsian-Fritz.

"Les enfants exposés au stress ou à la privation précoce de leur mère courent un risque plus élevé de maladie mentale et de toxicomanie plus tard dans la vie, y compris la schizophrénie", poursuit Brian F. O’Donnell, co-auteur de l’étude et professeur de sciences psychologiques et cérébrales à IU Bloomington, qui concède toutefois que les causes de de développement schizophrénie et le délai avant l’apparition des symptômes restent encore à déterminer.

Pour les chercheurs, les résultats mis en lumière devraient inciter les politiques publiques à prendre en considération le stress que ressentent les bébés face à l’absence de leur mère dans leurs premiers instants de vie. Ainsi, cela permettrait de réduire leur vulnérabilité aux troubles neuropsychiatriques une fois parvenus à l’âge adulte. "Plus nous comprenons comment le cerveau réagit, plus nous nous nous rapprochons de la capacité d'aborder et, espérons-le, d'élaborer de nouvelles stratégies de traitement pour inverser ces changements neurologiques.", explique le Pr Lapish.

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