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Psychiatrie : «conditions indignes» et «traitements inhumains» au CHU de Saint Etienne

Malades attachés ou parqués dans des couloirs en attente d'un lit pendant des jours... La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, dénonce dans une apport accablant le "traitement inhumain ou dégradant" des patients en psychiatrie au CHU de Saint Etienne. 

Psychiatrie : \ ByLove/Epitura


  • Publié le 02.03.2018 à 14h00
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  • Mise à jour le 02.03.2018 à 18h17
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Des malades attachés par les pieds et les mains pendant des heures, voire des jours, sans pouvoir se laver, se changer ni téléphoner ; d'autres en attente d'un lit pendant plusieurs jours après l'hospitalisation et parqués sur un brancard dans les couloirs... Voilà ce que la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan dénonce dans un rapport accablant rendu public le 28 février sur les conditions d'hospitalisation en psychiatrie au CHU de Saint-Étienne. 

Dans ses "recommandations en urgence" remises à la ministre de la Santé Agnès Buzyn et publiées ce jeudi au Journal Officiel, Adeline Hazan détaille les conditions d’accueil "indignes" des patients en psychiatrie et le "traitement inhumain ou dégradant", au sens de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme. "La ministre de la Santé a été destinataire de ces recommandations, un délai de trois semaines lui a été donné pour répondre. A l’issue de ce délai, aucune réponse n’est parvenue au contrôle", précise la contrôleuse.

Attachés "depuis des durées allant de quinze heures à sept jours"

Lors de sa visite du 8 au 15 janvier 2018 (au départ une visite de routine) la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté a découvert que "treize patients attendaient allongés sur des brancards dans les couloirs même des urgences générales". Sept "faisaient l’objet de contentions au niveau des pieds et d’une ou des deux mains". Et de poursuivre : "Ces sept personnes se trouvaient aux urgences depuis des durées allant de quinze heures à sept jours. Elles n’avaient pu ni se laver, ne si changer, ni avoir accès à leur téléphone portable".

Dans le service de psychiatrie, les conditions de vie des patients sont aussi révoltantes : "Une patiente non agitée mais souffrant de troubles compulsifs est ainsi placée en isolement dans sa chambre ordinaire depuis plusieurs mois, avec porte des toilettes fermée à clé et quatre sorties d’un quart d’heure autorisées par jour pour fumer", note Adeline Hazan qui estime que l’hôpital recourt de manière abusive à "une pratique générale d’isolement et de contention". Ces pratiques "illégales et abusives doivent cesser immédiatement", s'insurge-t-elle. "La gravité et le caractère structurel des constats ne permettent pas de laisser l’établissement seul face à ces difficultés".

Le CHU compte répondre aux recommandations

Dans un communiqué, la direction du CHU assure avoir "déjà mis en place des mesures pour répondre aux recommandations (…) La contention physique est utilisée uniquement sur prescription médicale, dans une visée de protection des patients dangereux pour eux-mêmes et/ou pour autrui".

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