Les médecins l’affirment d’une même voix : entre 50 et 74 ans, les hommes et les femmes doivent effectuer un test de dépistage du cancer du colon tous les deux ans.
Le risque de cancer devient important à cet âge or, il s’agit du deuxième cancer le plus meurtrier, avec 45 000 cas et 18 000 décès par an. Et pourtant, seulement un tiers de la population concernée réalise ce test, selon les derniers chiffres publiés par Santé publique France, alors qu’il faudrait atteindre au moins 45% de la population pour obtenir une efficacité minimale. Le point encourageant est que son utilisation augmente lentement : 33,5 % sur la période 2016/2017 versus 29 % sur la période 2015/2016.
Alors que, pris à temps, 90% des cancers colorectaux peuvent être soignés. Afin d’encourager les Français à se faire dépister, l’Institut national du cancer lance ce samedi une campagne de sensibilisation à la télévision et sur internet.
Le dépistage doit être systématique
Pas besoin d’avoir des symptômes ou des antécédents familiaux pour se faire dépister. Entre 50 et 74 ans, il est recommandé de s’y astreindre tous les deux ans. Pas d’effort de mémorisation, l’invitation est généralement envoyée par courrier et le test se fait à domicile.
La personne doit prélever une partie de ses selles grâce à un bâtonnet. Une fois rangée dans un tube hermétique, le patient renvoie le tout au laboratoire. Celui-ci cherchera d’éventuelles traces de sang qui peuvent annoncer un cancer.
Le nouveau test est enzymatique et il est beaucoup plus performant que l’ancien (test au Gaïac) : il permet de détecter 2,4 fois plus de cancer et 3,7 fois plus de lésions précancéreuses (adénomes avancés) que l’ancien test d’après l’InCa.
45 000 nouveaux cas par an
Si un cancer du colon est possible au vu du test, une prise en charge à un stade très précoce peut être proposée à la personne atteinte : cela peut se limiter à l’exérèse d’un gros polype en endoscopie ou d’un petit cancer en chirurgie.
A un stade plus avancé du cancer, un traitement ultérieur peut être proposé en fonction du stade d’évolution de la maladie. Le malade peut se voir proposer une intervention chirurgicale pour enlever la partie du côlon ou du rectum malade avec, comme pour les autres cancers, l’association à une radiothérapie, une chimiothérapie ou encore une thérapie ciblée.
Avec près de 45 000 nouveaux cas par an de cancer colorectal, le plus souvent découverts à un stade évolué, le dépistage est un enjeu primordial. Il permettra, si chacun se fait dépister, de réduire la mortalité de ce cancer.