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QUESTION D'ACTU

Selon l'Académie américaine de pédiatrie

5 réponses scientifiques en faveur de l'homoparentalité

Le premier article du projet de loi sur le mariage pour tous a été voté définitivement. Alors que le débat est encore très vif, l'Académie américaine de pédiatrie dit "yes" au mariage homosexuel.

5 réponses scientifiques en faveur de l\'homoparentalité RAFAEL YAGHOBZADEH/SIPA




179 voix contre 157… Les sénateurs ont dit oui au mariage homosexuel. Mardi 9 avril, le premier article du projet de loi Taubira a été adopté « conforme », autrement dit sans modification par rapport au vote en première lecture à l'Assemblée nationale. Ce vote devient donc définitif sauf si l'ensemble du projet de loi était rejeté à l'issue de son examen par le Sénat. Les opposants au mariage homosexuel ne désarment pas pour autant, puisqu’ils ont annoncé l’organisation d’une nouvelle manifestation nationale le 26 mai. Les pros et les antis mariages gay campent donc sur leurs positions.

Dans cet affrontement idéologique, la récente prise de position de l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) mérite d’être regardée de près. Elle a épluché toutes les études scientifiques publiées sur le sujet et elle estime que les résultats accumulés depuis plus de 30 ans démontrent que les enfants élevés par des parents gays ou lesbiens ne souffrent pas plus que les enfants issus de parents hétérosexuels de manque d’estime de soi, d’anxiété ou encore de dépression… L’Académie américaine, qui représente 60 000 pédiatres, se déclare donc favorable au mariage pour tous et à l’homoparentalité, et ce dans l’intérêt de l’enfant. Les éléments scientifiques avancés par l’AAP permettent de répondre, en partie, aux arguemnts que se posent les anti mariage gay.

Les réponses à 5 idées reçues sur l'homoparentalité


 1 - « Pour se construire, l’enfant a besoin de s’identifier à un référent masculin et à un référent féminin »

Une étude menée auprès de 154 mères lesbiennes, dont les enfants ont été suivis pendant 17 ans, apporte des éléments de réponse. Les mères ont toutes déclaré que l’éducation de leurs enfants reposait sur un modèle masculin. Et la moitié des enfants déclarait avoir effectivement repéré ce référent masculin. Concernant les enfants élevés par des hommes, les études sont plus rares mais l’Académie américaine de pédiatrie souligne que « des études récentes affirment que les familles créées par des gays sont finalement très proches de celles créées par des lesbiennes. »


 2 - « L’homoparentalité pourrait nuire à la santé psychologique de l’enfant »

Les pédiatres américains sont catégoriques. « Il n’existe pas de lien de cause à effet entre l’orientation sexuelle des parents et le développement émotionnel, psychosocial et comportemental de l’enfant. Ils ne souffrent pas plus de troubles psychiques que les autres enfants. » Une toute nouvelle étude du Centre sur les recherches familiales de l’Université de Cambridge enfonce le clou. Et elle est notable puisqu’elle a été menée en Grande-Bretagne où l’adoption par des couples homosexuels est autorisée depuis 2005. Résultat : la seule différence entre les familles homoparentales et hétérosexuelles qui ressortat, concernait le niveau de symptômes dépressifs chez les parents. Et en l’occurrence, les pères gays étaient moins dépressifs que la moyenne.


 3 - « Les enfants issus de familles homoparentales sont marginalisés et donc moins bien intégrés socialement »

Sur ce point, les faits sont tenaces. Des compilations d’études menées en 1992, en 2002 puis en 2010 parviennent à la même conclusion : les enfants de familles homoparentales ressemblent aux autres enfants, et notamment en ce qui concerne « les expériences de stigmatisation et l’insertion sociale ». L’AAP souligne même que l’une des études mettant en évidence de moins bons apprentissages scolaires chez les enfants élevés par des parents du même sexe a été réalisée en 1996. « Toutes les recherches antérieures sur les enfants qui ont grandi avec des parents gais ou lesbiennes ont eu lieu dans un contexte de stigmatisation sociale généralisée et comprennent une majorité d'enfants dont les parents sont célibataires ou divorcés, ce qui ne peut que contribuer à des résultats médiocres pour les enfants. »


 4 - « Avoir deux parents du même sexe pose des problèmes sur l’origine biologique des enfants »

Sur ce point, l’Académie américaine de pédiatrie n’apporte pas vraiment d’élément de réponse, si ce n’est que toutes les études scientifiques montrent que les parents homosexuels attachent tous de l’importance à une certaine forme de transparence sur la filiation. Comme pour n’importe quel enfant adopté aujourd’hui, c’est la vérité sur les origines qui est la règle. Cependant, si les couples de même sexe peuvent un jour avoir accès aux techniques de procréation médicalement assistée– comme le souhaite l’AAP -, les enfants qui verront le jour se retrouveront dans la même situation que n’importe quel enfant né d’un don de gamètes. Or, selon une étude américaine, 67% des personnes conçues par don souhaiteraient obtenir des informations sur leur géniteur. En France, l’association « Procréation médicalement anonyme », qui milite pour le droit à la connaissance des origines personnelles, a d’ailleurs fait entendre sa voix dans le débat sur le mariage pour tous en rappelant que « l’acte biologique originel ne peut être oublié, même si la filiation biologique ne doit pas primer sur la filiation sociale ».


 5 - « Les études sur l’homoparentalité ne sont pas assez solides pour conclure »

L’AAP reconnaît que le nombre de familles étudiées est souvent faible, que la méthodologie des études n’est pas parfaite. Mais, « il est vraisemblable que les efforts de recherche approfondis qui ont été menés auraient mis en évidence des dommages graves et significatifs s’ils avaient existé. »


Etudes scientifiques à l’appui, l’AAP prend donc clairement position en faveur du mariage homosexuel, mais aussi de l'adoption et de la PMA pour les couples de même sexe. Pour les pédiatres américains, si tous les résultats sont concordants, c’est parce que le mariage offre un cadre sécurisant pour les familles, ce qui est évidemment profitable au développement de l’enfant. D’ailleurs, plusieurs études soulignent que les enfants issus de familles monoparentales présentent plus de difficultés psychosociales que les autres. Pour les pédiatres américains, le bien-être des enfants dépend donc plus de la qualité des relations familiales que de l’orientation sexuelle des parents.

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