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QUESTION D'ACTU

Sortie du film Ça

Clowns : pourquoi ils nous font peur

Leurs grimaces amusent autant qu’elles font peur. La sortie du film Ça risque de raviver la peur du clown. Une phobie ancienne et pas forcément irrationnelle.

Clowns : pourquoi ils nous font peur Brooke Palmer/AP/SIPA




« Vous flotterez aussi… » Difficile d’échapper à la campagne de promotion de Ça, nouvelle adaptation du roman de Stephen King. Oui, Grippe-Sou est de retour avec ses ballons, son sourire inquiétant et son teint blafard. Ce 20 septembre, le clown tueur revient dans les salles obscures… et ravive la coulrophobie ambiante.

Comme lors de sa première apparition dans le monde de la fiction, Grippe-Sou n’a rien du sympathique clown de cirque. Grinçant et agressif, il tue à tour de bras. De quoi faire trembler les plus vaillants.

Le maquillage à outrance

Le monstre inventé par le maître de l’horreur n’a rien d’une exception. La littérature regorge de ces créatures oscillant entre rire et terreur. Par moment, la réalité a même dépassé la fiction : en 2016, une véritable vague de clowns agressifs a angoissé Américains et Anglais. A tel point que la police de Londres a averti les blagueurs des conséquences juridiques d’une plaisanterie de mauvais goût.

 

 

Les plus sereins devront l’admettre : avec leur large rictus maquillé et leurs sourcils démesurés, les clowns inquiètent. Jusque dans les couloirs des hôpitaux, où ils sont censés redonner le sourire. Une étude menée aux Etats-Unis a montré qu’environ 1 % des enfants hospitalisés en ont peur.

« Le maquillage est souvent à l’origine de la peur de l’enfant, explique Le Rire Médecin, qui a pris conscience du problème. Il peut arriver qu’on ne distingue plus la personne qui incarne le clown derrière son fard. » A un âge où l’identité se construit en réaction aux autres, cette dissimulation a de quoi angoisser.

Une peur ancienne

Mais la coulrophobie touche autant les plus jeunes que les adultes. Deux chercheurs néerlandais ont même plaidé pour une réelle prise en compte de cette angoisse, en février dernier. Décrire cette phobie comme « irrationnelle » pose deux problèmes à leurs yeux : en plus de nier la possibilité de rencontrer un clown agressif, cette définition stigmatise les patients, les empêchant potentiellement d’en parler sans tabou.

Garder le silence serait d’autant plus dommage que la coulrophobie est ancienne. Si Stephen King a popularisé ce terme, on en retrouve des traces à l’époque d’un autre écrivain célèbre… Charles Dickens. Dans les Mémoires de Joseph Grimaldi, l’auteur anglais décrit les déboires d’un clown déprimé et alcoolique.

Des ressorts profonds

La triste histoire de ce mime pourrait bien avoir jeté les bases de la phobie. Alimentée, par la suite, par les faits divers et récits fictifs aussi glaçants les uns que les autres. John Wayne Gacy, à l’origine de 33 meurtres, était clown de profession.

Cette inquiétude aurait aussi des ressorts psychologiques plus profonds. « Quand on ne parvient pas à décoder le visage d’une personne, on la perçoit comme menaçante », explique le psychiatre Antoine Pelissolo à Libération. Une théorie confirmée par une étude menée aux Etats-Unis.

Si le phénomène prend si bien à l’heure actuelle, c’est sans doute parce que le clown renvoie une image peu agréable de notre société, complète Psychologies. Jouer sur les apparences est au cœur du métier du personnage… mais c’est aussi une stratégie souvent utilisée sur les réseaux sociaux ou sur le lieu de travail.

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