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QUESTION D'ACTU

Etude des Hospices Civils de Lyon

Choc toxique : la composition des tampons hors de cause

La composition des tampons ne favorise pas le développement de la bactérie à l’origine du SCT.

Choc toxique : la composition des tampons hors de cause dstaerk/epictura




La composition des tampons favorise-t-elle les syndromes du choc toxique ? La réponse est négative et devrait rassurer de nombreuses Françaises. A l’origine de ce discours apaisant, le Centre national de référence des staphylocoques, installé aux Hospices Civils de Lyon (Rhône).

Après avoir constaté une recrudescence des cas de SCT, le service a lancé une enquête sur l’impact des protections hygiéniques. Les résultats, présentés ce 4 juillet, incitent plutôt à l’optimisme.

700 tampons analysés

Le SCT est provoqué par une souche de staphylocoque doré productrice d’une toxine (TSST-1). Elles se traduisent par des symptômes classiques : fièvres, vomissements, diarrhée, douleurs musculaires… Mais des complications peuvent survenir en l’absence de traitement.

C’est le CNR de Lyon qui a tiré la sonnette d’alarme à ce sujet, en octobre dernier. En l’espace de 10 ans, le syndrome du choc toxique a fortement progressé en France. Une vingtaine de cas surviennent par an, contre un ou deux auparavant. Sans explication apparente.

Afin de mieux comprendre cette recrudescence, les spécialistes du CNR ont donc lancé un appel aux citoyennes. Il fallait confirmer les soupçons sur les composants utilisés. L’objectif de l’étude était donc de recueillir des tampons usagés, de patientes et de femmes en parfaite santé, et d'identifier le risque associé à leur utilisation. Les Françaises ont répondu en masse. Grâce à elles, les chercheurs ont pu analyser 700 tampons usagés.

Eduquer les Françaises

En parallèle, les chercheurs du CNR ont fait une expérience. Ils ont acheté des tampons neufs et les ont plongés dans une solution mimant les fluides vaginaux en période menstruelle, en présence du staphylocoque producteur de la toxine TSST-1.

« Par rapport à un témoin, toutes les protections utilisées ont un effet neutre », conclut Gérard Lina. Mieux : dans certains cas, la croissance bactérienne et la production de toxines sont diminuées. Le coton semble ainsi avoir un impact neutre sur le développement du staphylocoque, tandis que la viscose et la rayonne ont tendance à l’inhiber. Les coupes menstruelles, elles, favorisent légèrement le développement de la bactérie.

Mais alors, qu’est-ce qui peut bien causer cette résurgence des cas de SCT ? Pour Gérard Lina, cela ne fait guère de doute. Il faut regarder du côté de l’apprentissage. « Si ce n’est pas le tampon, c’est que l’éducation à l’utilisation du tampon n’est pas optimale », estime-t-il. Autrement dit, les produits sont mal portés ou sur de trop longues périodes.

Le CNR a lancé une enquête en ligne, ouverte à tous, afin de mieux connaître les comportements des Françaises et comment elles sont initiées à l’usage d’un tampon. A partir des réponses des participantes, les scientifiques espèrent définir une stratégie d’éducation, afin de limiter les risques. Car si la maladie est rare, il est possible de la faire reculer encore plus. En sensibilisant, par exemple, sur la durée maximale de port d’un tampon.

Une bactérie plus présente

Mais l’analyse des tampons a aussi permis d’affiner les connaissances sur la bactérie à l’origine du SCT. Et là encore, les résultats sont éclairants. En octobre, le Pr Gérard Lina, responsable du CNR, livrait une évaluation précise de la présence du staphylocoque.

Cette bactérie compose 4 % de la flore vaginale, mais seul un quart produit la toxine. Le portage est donc d’environ 1 %. Ce taux est en réalité plus élevé, et s’établit à 4 %. Et des femmes en parfaite santé sont porteuses de ce staphylocoque.

Cette observation peut sembler alarmante. C’est en réalité un bon signe. « Cela signifie que ces femmes ont développé un système immunitaire qui leur permet de ne pas tomber malade », explique le Pr Lina, contacté par Pourquoidocteur.

L’explication de cette protection reste un mystère pour le moment. Mais les scientifiques ont prévu de poursuivre les analyses. « Notre objectif sera d’en savoir plus en comparant les fluides menstruels des femmes en bonne santé et de celles qui ont développé des chocs », confirme le responsable du CNR. Car il est clair que la nature des tampons et coupes menstruels n’a pas un impact direct sur ces différences.

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