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Sécurité routière

Alcool et cannabis : six fois plus de risques d'accident mortel

Les conducteurs sous l’emprise de l’alcool et du cannabis ont six fois plus de risques d’être impliqués dans les accidents de la route mortels.

Alcool et cannabis : six fois plus de risques d'accident mortel JANIFEST/Epictura




Environ 3 500 personnes meurent chaque année sur les routes françaises. Dans un tiers des accidents mortels, l’alcool est impliqué. Dans un quart, c’est le cannabis. Et souvent, les deux sont impliqués.
L’alcool reste le facteur le plus significatif, car il multiplie le risque d’accident mortel par 5. Mais, lorsqu’il associé au cannabis, leurs risques respectifs ne font pas que s’additionner.

Le risque d’être responsable d’un accident mortel impliquant un autre véhicule n’augmente "que" de 60 % avec le cannabis seul, mais il est multiplié par plus de 6 lorsqu’il est associé à l’alcool, d’après une étude de l’université de Columbia (États-Unis), parue dans Annals of Epidemiology.

Cannabis ou alcool dans un cas sur trois

Pour arriver à ce chiffre, les chercheurs américains ont décortiqué les compte-rendus de près de 15 000 accidents entre deux véhicules qui ont entraîné au moins un décès dans les 30 jours, entre 1993 et 2014. Les collisions avec des piétons, des camions, des éléments de l’environnement (arbres, poteaux) ou dans lesquels les deux conducteurs étaient jugés responsables, ont été exclus de l’étude.

Parmi les conducteurs responsables des accidents, 28 % étaient alcoolisés et 10 % avaient consommé du cannabis, contre 10 % et 6 %, respectivement, chez leurs victimes. Plus de 4 % étaient sous l’influence des deux, contre à peine 1 % chez les chauffeurs non responsables.

« C’est bon, je fais attention » 

L’étude américaine démonte aussi la théorie selon laquelle il est possible de « faire attention », même sous l’influence de l’alcool ou de drogues, « en conduisant moins vite ». La vitesse n’a en effet été jugée responsable que dans 21 % de ces accidents. Dans 22 % des cas, c’est le non respect d’une priorité à droite, et dans presque un cas sur deux (43 %), c’est l’incapacité à tenir la voie de circulation.

Ce sont donc des éléments basiques de la conduite en communauté qui sont altérés, et non pas des comportements routiers particuliers.

Contre-mesures

Avec la légalisation du cannabis dans plusieurs Etats américains, les États-Unis doivent revoir la prévention, estiment les chercheurs. « Alors que la conduite sous l’influence de l’alcool reste la première cause de mortalité sur la route, la prévalence du cannabis et des autres drogues au volant a augmenté depuis une vingtaine d’années, rappelle le Pr Guohua Li, épidémiologiste à l’université de Columbia, et auteur principal de l’étude. Des mesures ciblant les deux doivent être prises pour améliorer la sécurité routière. » 

La forte consommation en France, avec une perspective d’assouplissement législatif, a déjà mené à une prise de conscience des autorités. La Sécurité routière agit du côté de la prévention, mais aussi de la répression, avec la démocratisation des tests salivaires lors des contrôles de police.

Les nouveaux kits dont les forces de l’ordre disposent détectent la présence de cannabis, mais aussi de cocaïne, d’opiacés, d’ecstasy et d’amphétamines. En 2015, les premiers tests destinés à détecter le cannabis avaient été utilisés 1 621 fois, et plus de la moitié étaient revenus positifs (787). En 2016, les tests se sont démocratisés, et ont été utilisés plus de 100 000 fois. C’est encore loin des 11 millions de contrôles d’alcoolémie…

 

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