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Greffe pulmonaire : une technique pour doubler le temps de conservation

Grâce à une technique de conservation, les poumons peuvent être conservés 6 heures supplémentaires. Un délai plus long qui n'affecte en rien la qualité du greffon. 

Greffe pulmonaire : une technique pour doubler le temps de conservation londondeposit/epictura




Aujourd’hui, la greffe pulmonaire est le traitement de la dernière chance pour des malades atteints de BPCO, mucoviscidose ou de fibrose pulmonaire. Mais faute de greffons, des patients ne peuvent être sauvés. Pour pallier ce manque, des médecins ont mis au point une nouvelle technique de conservation qui permet de doubler le temps de préservation de l’organe, passant de 6 à 12 heures.
D’après leurs travaux parus dans the Lancet Respiratory Medicine, la réhabilitation ex-vivo des greffons permettrait de repousser les limites géographiques du don en permettant de transporter des poumons sur de plus grandes distances.

Mieux encore, ces organes maintenus « en vie » 12 heures grâce à la perfusion d’une solution contenant de l'oxygène, des protéines et des nutriments apportent les mêmes bénéfices aux receveurs que ceux conservés les 6 heures habituelles. Les chercheurs de l’Université de Toronto ont en effet démontré qu’un an après la transplantation, les poumons conservés plus longtemps sont de même qualité que ceux qui ont un suivi un parcours classique.


Plus d’une décennie de pratique

« Nous utilisons la réhabilitation ex-vivo des greffons en tant que technique standard depuis plus de 10 ans pour les donneurs à risques et quelque 300 patients ont bénéficié de cette technologie, explique le Dr Marcelo Cypel, chirurgien thoracique à l’hôpital général de Toronto (Canada). Les poumons des donneurs sont transportés dans le froid puis sont réchauffés à l’hôpital avant d’être étudié et refroidi encore une fois jusqu’à ce qu’ils soient transplantés. Puisqu’il faut environ 4 heures pour faire le bilan de fonctionnement des poumons, le temps de conservation ne dépasse pas 8 heures. »

Après dix an d’utilisation au Canada, l’impact sur le long-terme de cette technique sur la qualité des poumons transplantés n’avait pas encore été estimé. L’équipe du Dr Cypel a alors examiné les dossier médicaux de 906 patients ayant reçu une greffe pulmonaire ces 9 dernières années. Parmi eux, 97 ont été transplantés avec des poumons conservés 12 heures.

La comparaison entre les deux groupes de patients montre que la durée moyenne d’hospitalisation en soins intensifs est similaire. En outre, les risques de complications potentiellement mortelles inhérentes à la greffe et la survie à un an après la greffe ne différent pas entre les deux groupes.


Des bénéfices encore plus larges

« Il est important de se rappeler que la réhabilitation ex-vivo des poumons concerne surtout les poumons en moins bon état. En fait, beaucoup de ces greffons étaient écartés de la greffe dans le passé. Le fait qu’ils se comportent de la même façon que des greffons conventionnels suggère que cette technique pourrait apporter des bénéfices supplémentaires à la conservation actuelle », estime le Dr Jonathan Yeung, l’un des auteurs de l’étude.

Reste que cette technique devrait encore reste marginale encore plusieurs années car le temps de préservation maximum des poumons avant une greffe est encore inconnu.

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