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QUESTION D'ACTU

50 % de perdus de vue

Obésité : 12 propositions pour améliorer le suivi de la chirurgie

Deux ans après la chirurgie bariatrique, un patient sur deux est perdu de vue. Pour régler le problème, un collectif propose d'améliorer la formation des médecins et des patients.

Obésité : 12 propositions pour améliorer le suivi de la chirurgie A.V./Pourquoidocteur (TDR)




Ce ne sont pas les douze travaux d’Hercule, mais la tâche est ardue. Le Collectif national des Associations d’Obèses (CNAO) a remis un Livre blanc sur le suivi de la chirurgie bariatrique. Il y rappelle que le suivi post-opératoire reste le « talon d’Achille » de la prise en charge. Douze propositions sont émises afin d’améliorer le bilan. Car deux ans après son opération, un patient sur deux est perdu de vue.

Du patient au pharmacien

Le manque de suivi des personnes opérées est d’autant plus problématique que la chirurgie bariatrique connaît un vrai boom. 50 000 personnes sont opérées chaque année. L’intervention n’est pas anodine, et nécessite une prise en charge toute la vie durant. Les modifications de l’absorption des aliments provoquent des carences, ce qui suppose la prise de compléments nutritionnels. Mais des complications tardives peuvent aussi survenir, notamment sur le plan neurologique.

Le CNAO est bien conscient de ces risques et souhaite les réduire autant que possible. Les 12 propositions émises dans le Livre blanc devraient le permettre si elles sont appliquées. Elles concernent tous les intervenants de la chirurgie bariatrique, du patient au pharmacien en passant par l’équipe multi-disciplinaire.

Consultation en libre service

La première étape, estime le Collectif, consiste à rassembler toutes les étapes du suivi en un même lieu. Autrement dit, faciliter le parcours du patient. Il propose pour cela la création de maisons de l’obésité qui réunissent les compétences des spécialistes de l’obésité, qu’ils soient chirurgiens, infirmiers, nutritionnistes ou psychologues. Mais pas dans n’importe quelles conditions : ces maisons doivent être soumises à un label, dépendant lui-même d’un cahier des charges. Si celui-ci n’est pas respecté, le label pourra être retiré.

Pourquoi ne pas proposer une consultation d’infirmiers « en libre service », ajoute le Livre blanc. Elle permettrait de répondre aux questions des patients.



Une étude qualitative

50 000 personnes opérées, cela ne signifie pas forcément 50 000 personnes opérées de la même manière. Le CNAO suggère le lancement d’une étude qualitative et quantitative auprès de 425 établissements. L’objectif : réaliser un état des lieux de la pratique dans le pays, afin d’harmoniser les pratiques en accord avec les recommandations de la Haute Autorité de Santé.

Toujours dans l’optique d’améliorer la pratique, le Collectif demande à renforcer le rôle de conseil du pharmacien dans le domaine des compléments nutritionnels. Mais le patient doit lui aussi être davantage impliqué, et son suivi facilité par la mise en place d’un planning sur un an, d’un carnet qui fasse le point sur le suivi entre les différents intervenants. Le Livre blanc propose aussi que les professionnels de santé soient mieux formés.

Former les patients

Il n’y a pas que les médecins qui ont besoin d’une formation. Les patients aussi. Le CNAO plaide en faveur d’une meilleure éducation thérapeutique. Renforcement de la préparation psychologique, responsabilisation du patient par la signature d’un contrat de soins, renforcement de l’information par des brochures et des quizz : voilà autant de mesures qui devraient améliorer le bilan pour les personnes obèses qui s’apprêtent à subir une chirurgie bariatrique. La réussite de l’opération passe aussi par un « déconditionnement », ajoute le Livre blanc, qui se positionne en faveur de la rééducation alimentaire et de la réintroduction de l’activité physique dans le mode de vie avant même l’intervention.

Les deux dernières mesures ne sont pas les moindres : le CNAO souhaite qu’un suivi non médical du patient soit rendu possible, ce qui faciliterait une prise en charge sur un plus long terme, et que la communication soit rendue moins anxiogène.

Le Collectif cite d’ailleurs en exemple le modèle des Pays-Bas, où les patients doivent obligatoirement être suivis pendant 5 ans par une équipe multidisciplinaire. Au cours de cette période, les coûts sont intégralement pris en charge par la collectivité et les assurances privées. Ensuite, le médecin généraliste joue le rôle de coordinateur.

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