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QUESTION D'ACTU

Récepteur cellulaire

Une mutation rend le «bon» cholestérol nocif

Une mutation génétique transforme l'action du cholestérol HDL. De "bon" il devient mauvais en augmentant le risque de maladies coronariennes.

Une mutation rend le \ oporkka/Pix5




Le « bon » cholestérol ne le serait pas toujours… Une mutation génétique provoque une forte élévation du taux de cholestérol HDL – souvent décrit comme bénéfique pour le cœur. Mais cet effet protecteur ne s’observe pas chez les porteurs, bien au contraire : ils sont plus à risque de maladies cardiovasculaires. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs du monde entier qui publient leurs conclusions dans Science.

Taux trois plus élevé

Pour parvenir à ces résultats, l’équipe a recruté 328 personnes au taux de HDL particulièrement élevé et séquencé leur génome en se concentrant sur les régions de l’ADN liées aux lipides. Cette analyse détaillée a mis en évidence une mutation spécifique sur le gène SCARB1. Il encode l’un des principaux récepteurs au HDL situés à la surface des cellules.

Chez les personnes porteuses de deux copies de la mutation, le récepteur ne fonctionne pas. Leur taux de HDL est alors très élevé : alors que la norme est située à 50 mg/dL, le taux peut alors monter à 150 mg/dL. Les personnes porteuses d’une seule copie de la mutation, voient elles aussi leur taux de HDL augmenté.

Une mutation fréquente

Les cellules d'un porteur de la double mutation ont été récupérées afin de produire des cellules souches pluripotentes induites. Cela a permis à l’équipe de créer des cellules hépatiques et d’observer leur comportement. Leur capacité à absorber le HDL est fortement réduite. En fait, la mutation « empêche le récepteur d’atteindre la surface de la cellule où il peut se positionner pour se lier au cholestérol et le récupérer », explique Daniel Rader, principal auteur de l’étude.

Mais ce n’est pas tout. Les chercheurs ont observé qu’au lieu de conférer une protection contre les maladies cardiovasculaires, le cholestérol HDL augmente le risque de maladie coronarienne. « Cette variation génétique, bien que rare, est assez fréquente pour nous permettre de nous interroger sur son impact sur le HDL, et sur les maladies cardiovasculaires chez les personnes porteuses d’une seule copie de la mutation », estime Daniel Rader. D’autant que la population touchée est assez restreinte : l’altération semble spécifique aux personnes d’ascendance juive ashkénaze. Les auteurs plaident donc en faveur d’un dépistage au sein de cette catégorie. Un geste qui pourrait être bénéfique, au vu des risques associés aux maladies des coronaires.

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