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Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire

Grippe : 500 décès auraient pu être évités en 2015 avec la vaccination

Malgré une baisse d'efficacité en 2015, le vaccin contre la grippe aurait permis d'éviter 500 décès supplémentaires si la couverture vaccinale n'avait pas été inférieure à 50 %.

Grippe : 500 décès auraient pu être évités en 2015 avec la vaccination Rogelio V. Solis/AP/SIPA




« Quoi de plus banal que la grippe ! » s’exclame François Bourdillon en début du dernier Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH). Le jour du lancement de la campagne de vaccination, l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) consacre ce numéro au bilan de la saison grippale 2014-2015. En effet, quoi de plus banal que la grippe, cette infection virale qui revient tous les hivers. Mais tous les ans, c’est le même constat : des milliers de décès sont attribués à ses complications, alors qu’un geste préventif existe, la vaccination. Pourtant, même lorsqu’elle n’est pas totalement efficace, la protection permet d’éviter plusieurs centaines de décès.

Les jeunes et les anciens durement touchés

L’épidémie de grippe passée s’est démarquée par un début particulièrement tardif, la semaine du 12 janvier 2015, et une durée plutôt courte, puisqu’elle s’est achevée dès le mois de mars. Sa virulence, en revanche, n’est pas passée inaperçue : presque 3 millions de Français ont consulté pour syndrome grippal et les passages aux urgences se sont soldés par 11 % d’hospitalisations. Les personnes âgées sont durement touchées dans ce domaine. « Le risque d’hospitalisation après passage aux urgences a donc été multiplié par 2 pour le groupe d’âges 65-84 ans et par 6 pour le groupe 85 ans et plus », soulignent les auteurs du BEH.



Les anciens et les plus jeunes sont ceux qui paient le plus lourd tribut de l’épidémie 2014-2015. Par ordre de grandeur, les tranches des 0-4 ans, 5-15 ans et des plus de 65 ans ont connu le plus de cas pour 100 000 habitants. « C’est une maladie virale, saisonnière, considérée comme bénigne par la plupart des Français. Sa gravité est moins connue, déplore François Bourdillon dans son éditorial. C’est pourtant la raison qui amène l’Assurance maladie à proposer chaque année, avant la saison hivernale, une prise en charge financière à 100 % du vaccin contre la grippe à toutes les personnes à risque : personnes âgées de 65 ans et plus, femmes enceintes, personnes souffrant d’obésité ou atteintes de maladies chroniques. »


Vaccin à combiner avec les mesures barrière

La campagne de vaccination 2015-2016 survient dans un contexte particulièrement crispé. Les Français doutent de l’intérêt de ce geste. Il est vrai que sur la saison précédente, la protection était partielle. En effet, les souches contenues dans le vaccin et celles en circulation n’étaient pas tout à fait les mêmes, à cause d’une mutation du virus majoritaire, le virus A (H3N2). Pour les personnes âgées, le vaccin ne confère une protection que de 35 %, reconnaît même François Bourdillon. Mais de 2000 à 2009, une couverture de 60-65 % a permis d’éviter 2 500 décès chaque année.


Mais les conséquences de cette réticence ont été dramatiques sur la saison précédente. L'excès de mortalité observé cet hiver s'établit à 18 300 décès. La plupart est imputable à la grippe.
Moins d’une personne à risque sur deux était vaccinée, selon les estimations de l’InVS. Conséquence, selon une modélisation réalisée pour l’Institut : 500 décès supplémentaires qui auraient pu être évités si le taux de vaccination s’était maintenu au niveau des années 2000. Preuve que, même avec une efficacité partielle, il reste intéressant de se protéger, particulièrement chez les personnes âgées. D’autant que chez les plus de 80 ans, moins de vaccins sont requis.

« Le vaccin étant bien toléré, il est important de convaincre la population à risque de se vacciner pour éviter les formes graves, concluent les auteurs du BEH. La vaccination reste la première mesure de prévention et les mesures barrière (réduction des contacts avec des malades et renforcement de l’hygiène) doivent venir la compléter. »

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