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Observatoire de l'Ordre

Près de 1000 médecins victimes de violence en 2014

D'après l'Observatoire de la sécurité des médecins 2014, le nombre de déclarations d’incidents recensées l'an dernier reste très élevé. Le Dr Annaïg Eccher raconte.

Près de 1000 médecins victimes de violence en 2014 DURAND FLORENCE/SIPA


  • Publié le 10.04.2015 à 11h39
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  • Mise à jour le 12.04.2015 à 10h37
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La sécurité des médecins ne s'améliore pas ! Le nombre de déclarations d’incidents recensées en 2014 dans le cadre de l’Observatoire pour la sécurité des médecins reste « particulièrement élevé », d'après l'Ordre des médecins. 901 fiches ont, en effet, été comptabilisées entre le 1 janvier et 31 décembre 2014. Un chiffre supérieur de 27 % à la moyenne annuelle de cet Observatoire (707), mis en place en 2003.

Les agressions verbales et menaces en baisse

Dans la très grande majorité des cas (90 %, stable), la victime de l’incident est le médecin lui-même. Toutefois, la proportion de collaborateurs ayant personnellement vécu des situations de violence n’est pas négligeable (17 % des fiches d’incident), malgré un léger recul par rapport à 2013..
Le patient est à l’origine de l’incident dans plus d’un cas sur deux (52%, -1 point en un an).  
Enfin, toujours très majoritaire, la proportion de fiches faisant le constat d’« atteintes aux personnes » régresse néanmoins par rapport à l’année 2013 (73 %, -5 points). Presqu’un tiers des déclarations (32 %, -2 points) correspond à des atteintes aux biens.
Ce sont les agressions verbales et menaces qui sont moins nombreuses qu’auparavant, passant de 69 % en 2013 à 65 % en 2014 (-4 points). Les agressions physiques n’enregistrent en revanche pas de régression, elles représentent toujours 11 % du total des déclarations d’incident (inchangé).

Pour témoigner de cette violence, nous avons contacté le Dr Annaïg Eccher, médecin généraliste. Avant Elancourt dans les Yvelines, elle a exercé pendant 13 ans et demi à Trappes (78), en banlieue parisienne . Elle nous raconte cette expérience.

 

Ecoutez le Dr Annaïg Eccher, médecin généraliste à Elancourt (78) : « J'ai exercé pendant 13 ans à Trappes, et j'ai cessé d'exercer là-bas en 2005 suite à plusieurs agressions physiques et violences contre mon cabinet médical. Une fois une patiente... »
 
 
 
 
 
 Le Nord reste le département le plus touché       

La liste des départements dans lesquels sont recensés le plus d’incidents demeure par ailleurs, d’une année sur l’autre, globalement similaire. Le Nord reste de loin, le département d’où émanent le plus de déclarations (63 fiches pour l’année 2014). Il est suivi des Bouches-du-Rhône (41 fiches), de l’Isère (38), de la Seine-Saint-Denis (35) et de la Loire (32).
Viennent ensuite le Rhône (32 déclarations), le Var (29) et le Val-d’Oise (29 également). Paris (27 fiches) et le Calvados (23) complètent la liste des dix départements où le plus de déclarations ont été enregistrées. « On constate dans cette liste une forte surreprésentation des départements à caractère plutôt populaire et/ou franciliens, même si pour ces derniers on enregistre cette année une baisse non négligeable du nombre de déclarations d’incident », précise l'Ordre.

 

Les généralistes les plus touchés

Les médecins généralistes sont, depuis 2003, les plus nombreux à remplir des déclarations d’incident. Cette tendance est une nouvelle fois confirmée cette année : ils représentent en 2014 61 % des personnes signalant de tels actes, un score en hausse de 3 points par rapport à l’année précédente, de 5 points depuis deux ans. Ils sont donc largement surreprésentés par rapport à la proportion réelle de généralistes en France (46 %). A l’inverse, 39 % des incidents concernent des médecins exerçant une autre spécialité (contre 42 % en 2013) alors que ceux-ci constituent 54 % de la population médicale.
Parmi les spécialistes (autres que généralistes) les plus exposés, on retrouve comme chaque année les ophtalmologues (64 fiches, ce qui correspond à 7 % du total), sans doute en partie à cause des longs délais d’attente pour obtenir un rendez-vous. Les dermatologues (4 %), les gynécologues/obstétriciens (3%), et les psychiatres font également partie des praticiens les plus touchés.

 

Les femmes surreprésentées

Par ailleurs, les femmes sont plus victimes de cette violence faite aux médecins. Elles ont été à l’origine de 47 % des fiches recensées alors qu’elles représentent (en 2014) 44 % de la profession. Enfin, il est intéressant de remarquer que, comme l’année précédente, la forte majorité des médecins victimes des violences dispose d’un secrétariat (58 %). Ce taux n’a d’ailleurs que très peu évolué depuis la mise en place de l’Observatoire. Le fait de disposer d’un secrétariat n’apparaît donc pas comme une « protection » contre les violences potentielles 

 

 

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