A l’heure où la cigarette électronique est bannie des transports en commun de la SNCF, de la RATP et d’Air France, la ville de Saint-Lô (Manche) l’interdit dans les lieux publics. Le maire de la ville, interrogé par France Bleu Cotentin, explique qu’elle « n’est pas neutre dans l’environnement immédiat. » Une étude, parue ce 25 novembre dans The Journal of Adolescent Health, semble abonder dans son sens. Elle conclut que l’e-cigarette pourrait être une nouvelle façon d’être dépendant à la nicotine chez les jeunes.

Vapoteurs et fumeurs sont les mêmes

La cigarette électronique est promue comme un moyen d’arrêter de fumer par ses partisans. Une équipe de l’université de San Francisco (Californie, Etats-Unis) affirme que les jeunes qui l’utilisent ont tendance à fumer davantage de cigarettes traditionnelles que les autres. C’est cette donnée qui inquiète les chercheurs : loin d’arrêter de fumer, ils poursuivent, voire intensifient, leur consommation de tabac et de nicotine. En France, sa vente est interdite aux moins de 18 ans. Mais en Corée du Sud, où a été menée l’étude, ce n’est pas le cas. En 2011, presque un adolescent sur dix a déjà utilisé le produit. La cigarette électronique serait donc, selon les auteurs de cette étude, une nouvelle voie d’accès à la nicotine pour les jeunes.

Un "marketing sauvage" visant les jeunes
L'auteur principal, Stanton Glantz, n'hésite pas à parler d' « une nouvelle phase dans l’épidémie de nicotine » et d' « une nouvelle voie vers l’addiction à la nicotine pour les enfants. » Une analyse qui tient compte du nombre croissant de jeunes Américains s’adonnant à la cigarette électronique sans jamais avoir fumé. Ils sont désormais 1,78 million à l’utiliser. L’étude conclut également que les utilisateurs de ce produit sont le plus souvent ceux qui ont essayé d’arrêter de fumer et ceux qui ont le moins de chance de réussir. Le « marketing sauvage » de l’industrie en direction des jeunes est clairement pointé du doigt.

Si les chercheurs affirment que la e-cigarette mène à l'addiction, ils notent tout de même que ce sont les fumeurs traditionnels qui ont plus de chances de se mettre à vapoter. Et parmi les fumeurs, ceux qui ont déjà essayé d’arrêter testent plus souvent l’e-cigarette que les autres. Mais très peu parviendraient au sevrage total.