Le méningocoque est une bactérie que l’on retrouve à l’état naturel chez l’Homme en bonne santé mais qui peut déclencher des méningites graves chez les jeunes enfants, les jeunes adultes et les personnes fragiles. Pour éviter les épidémies, la vaccination constitue la meilleure arme.
Pour tous les nourrissons, le schéma de vaccination est une seule dose de vaccin méningococcique C á 12 mois, sans rappel.
Etant donné le caractère récent de cette recommandation, cette dernière est provisoirement étendue jusqu’à l’âge de 24 ans selon le même schéma à une dose.
En dehors des recommandations générales, le calendrier vaccinal établit trois grandes situations particulières pour lesquelles la vaccination contre le méningocoque doit être réalisée.
La première concerne les personnes soit atteintes de pathologies précises, soit sous traitements particuliers qui augmentent le risque de contamination par méningocoque. Sont concernées les personnes :
- pour lesquelles la rate a été enlevée (asple?niques) ou ne fonctionne pas bien (hyposple?niques).
- infectées par le virus du SIDA (VIH).
- atteintes de déficit en facteurs essentiels de la réponse immunitaire (la fraction terminale du complément ou la properdine).
- traitées par un anti-C5.
- greffées de cellules souches he?matopoïe?tiques.
La deuxième concerne toutes les personnes non vaccinées ayant été en contact avec un malade atteint de méningite de sérotype A, C, Y ou W.
La troisième concerne la vaccination contre le méningocoque B dans des situations particulières d’épidémies ou d’hyperendémies décrétées par le Ministère de la Santé.
Les recommandations spécifiques sont établies en fonction de l’âge des personnes concernées. Chaque classe d’âge possède son propre schéma vaccinal.
Pour les personnes atteintes de pathologies ou sous traitement :
- il est conseillé d’injecter une dose de vaccin tétravalent ACYW135 et une dose de vaccin monovalent B.
Pour les personnes ayant été au contact d’un malade atteint de méningite non B :
- si c’est une méningocoque C, pour les nourrissons âgés de 2 à 11 mois, il faut injecter deux doses de monovalent conjugué C espacées de 2 mois d’intervalle, puis un rappel à 2 ans de vie.
Pour les enfants de plus de 12 mois, les adolescents et les adultes, une seule injection suffit.
- si c’est un méningocoque A, Y ou W, à partir de l’âge d’1 ou 2 ans, il faut injecter une dose unique de vaccin tétravalent.
- si c’est un méningocoque A, pour les nourrissons entre 6 et 11 mois, il faut injecter une dose de vaccin bivalent.
Pour les personnes ayant été au contact d’un malade atteint de méningite B :
- pour les nourrissons âgés de 2 à 5 mois, 3 doses de monovalent B sont à injecter. La première à l’âge de 2 mois, puis les deux autres à administrer après au moins 1 mois d’intervalle entre chaque. Un rappel est nécessaire entre 12 et 23 mois.
- pour les nourrissons âgés de 6 à 11 mois, 2 doses de monovalent B sont à injecter, espacées d’un intervalle de 2 mois. Un rappel est nécessaire au cours de la deuxième année de vie.
- pour les enfants âgés de 12 à 23 mois, 2 doses de monovalent B sont à injecter, espacées d’un intervalle de 2 mois. Un rappel est nécessaire 1 à 2 ans après.
- pour les enfants âgés de 2 à 10 ans, 2 doses de monovalent B sont à injecter, espacées d’un intervalle de 2 mois. Il n’est pas nécessaire de faire un rappel.
- à partir de 11 ans, 2 doses de monovalent B sont à injecter, espacées d’un intervalle de 1 mois. Il n’est pas nécessaire de faire un rappel.
En plus de la vaccination, les personnes entrées en contact avec un malade atteint de méningite pourront recevoir un traitement préventif par antibiotique.
L’efficacité des vaccins contre le méningocoque C a été étudiée au début des années 2000 chez les nourrissons vaccinés pour la première fois. Les résultats montrent une meilleure réponse vaccinale pour le vaccin NeisvacÒ comparé aux autres grâce à la molécule à laquelle il est conjugué. En d’autres termes, le taux d’anticorps fabriqué par l’organisme est plus important, on dit qu’il a une meilleure « immunogénicité ». Néanmoins, cette différence d’immunogénicité n’est en rien prédictive d’une meilleure efficacité de ce vaccin vis-à-vis des autres. Pour les autres classes d’âge, il n’a pas été mis en évidence de supériorité d’un vaccin par rapport à un autre.
L’efficacité globale d’une dose de la vaccination contre le méningocoque C selon la recommandation générale est d’environ 80 %.
Selon le Haut Conseil de la Santé Publique, les vaccins disponibles en France sont, de manière générale, bien tolérés par les enfants et les adultes.
Toutefois, comme pour chaque médicament, des effets indésirables peuvent survenir. Les signes les plus fréquents sont les réactions de la peau au point d’injection, comme une douleur, une rougeur et une voussure. Chez les nourrissons, le vaccin peut déclencher des pleurs, une fièvre à 38°C, une irritabilité, une perte d’appétit, des troubles du sommeil, et des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée). Pour les enfants plus âgés et les adultes, il est possible d’avoir des douleurs musculaires et des maux de tête. Dans de très rares cas, une sensation de vertige peut se faire sentir. Enfin, les réactions allergiques aux composants du vaccin sont quasi inexistantes.
Il est conseillé de combiner plusieurs vaccins en même temps pour améliorer la tolérance de chacun et diminuer la survenue d’effets indésirables. Par exemple avec le vaccin contre la rougeole, oreillons, rubéole.