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Syndrome hémolytique et urémique : une infection liée à un repas

Syndrome hémolytique et urémique : une infection liée à un repas

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est une infection rare en France, le plus souvent d’origine alimentaire, mais potentiellement grave aux âges extrêmes de la vie. Il s’agit en effet de la principale cause d’insuffisance rénale aiguë chez les enfants de moins de trois ans.

Syndrome hémolytique et urémique : une infection liée à un repas
iStock-AndreyPopov
Publié le 18.03.2022
Syndrome hémolytique et urémique : COMPRENDRE


Des mots pour les maux


Une intoxication alimentaire est un trouble digestif secondaire à l’ingestion d’un repas contaminé par une bactérie ou un virus.
Une toxi-infection est un désordre infectieux grave secondaire à l’ingestion d’un repas contaminé par une toxine d’origine bactérienne.
Un syndrome hémolytique et urémique est une infection digestive liée à certaines bactéries (E. coli entérohémorragiques) et qui entraine une anémie hémolytique, une thrombopénie, des thromboses et une insuffisance rénale

Qu'est-ce que le syndrome hémolytique et urémique ?

Une intoxication alimentaire survient lorsqu'une personne absorbe un aliment (ou une boisson) contaminé par une bactérie, un virus, un champignon… ou une toxine produite par une bactérie.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est la complication d’une toxi-infection digestive à Escherichia coli virulente, le plus souvent d’origine alimentaire. Le SHU se manifeste aux âges extrêmes de la vie, surtout chez le jeune enfant de moins de 3 ans. L’infection digestive est secondaire à une contamination alimentaire) Escherichia coli, dont certaines souches sont plus virulentes et produisent des toxines, les « shiga-toxine ». Ces bactéries sont également appelées « E. coli entérohémorragiques » ou « EHEC ».

Le syndrome hémolytique et urémique typique constitue donc une complication grave d’un épisode de diarrhée, souvent sanglante, pouvant évoluer dans 10 % des cas vers un tableau général associant un malaise, des troubles variés et un dysfonctionnement des reins.

Sur la prise de sang, on trouve une diminution des globules rouges par augmentation de leur destruction (« anémie hémolytique ») en raison des lésions sur les vaisseaux sanguins, une baisse des plaquettes (« thrombopénie ») et une insuffisance rénale aiguë (« urémie »), les 3 principales caractéristiques du SHU.

Dans certain cas, plusieurs personnes ayant consommé le même plat peuvent être malades en même temps et on parlera de « Toxi-Infection Alimentaire Commune » (TIAC), qui doit faire l’objet d’une déclaration obligatoire à l’Agence Régionale de Santé, afin d’envisager des mesures de retrait de lots d’aliments contaminés.

Dans le cadre du syndrome hémolytique et urémique de l’enfant, deux catégories d’aliments sont notamment en cause : les viandes hachées et les produits à base de lait cru.
Une petite minorité de cas ne sont pas liés à l'infection et impliquent un trouble de la régulation du complément, le système normal de la coagulation du sang, habituellement liée à une mutation des gènes qui contrôlent les facteurs du complément. Rarement également, le SHU peut être dû à des auto-anticorps acquis contre certains facteurs du complément. Enfin, des troubles congénitaux du système du complément peuvent également augmenter le risque de syndrome hémolytique-urémique après infection.

Quelles sont les causes du syndrome hémolytique et urémique ?

Les bactéries à l’origine du SHU sont certaines Escherichia coli, le plus souvent de sérotypes O157:H7, O26:H11, O103:H2, O145:H28, et O111:H8, qui produisent une toxine, la shiga-toxine, à l’origine du SHU, en plus d’une infection digestive agressive (« colite hémorragique »). Ces bactéries sont également appelées « E. coli entéro-hémorragiques » ou « EHEC ».

Les intestins des bovins sont le principal réservoir et la contamination de l’aliment provient le plus souvent d’une hygiène défectueuse lors de la l’abattage des animaux ou de la préparation ou du transport de la viande (dépassement de la date de péremption, la rupture de la chaine du froid) avec souvent une cuisson inappropriée.
Les viandes hachées constituent le risque majeur en raison d’une possible contamination à cœur par ces bactéries lors de l’opération de hachage.

Le lait cru et les produits à base de lait cru sont également impliqués, de même que de façon plus exceptionnelle, la consommation de légumes crus ou d’eau non traitée (eau de puits par exemple), qui ont pu être contaminés pas des déjections animales.

La dose infectante est très faible et les contacts directs avec des animaux contaminés ou leurs déjections peuvent également être en cause. Une transmission inter-humaine par transmission oro-fécale au sein des familles ou des collectivités est possible en cas de défaillance des mesures d’hygiène.

Avec quoi peut-on confondre une intoxication alimentaire ?

La gastro-entérite est le principal diagnostic différentiel de l’intoxication alimentaire, mais elle est due à une infection digestive bactérienne ou virale qui peut survenir en dehors même du cadre de l’alimentation et se déclenche 24 à 48 heures après le contact alors que l’intoxication alimentaire apparaît dans les heures qui suivent le repas (1 à 8 heures pour le staphylocoque, plus pour les autres bactéries).

Le « syndrome du restaurant chinois » est évoqué devant des symptômes tels qu’une tension du visage, des douleurs dans la poitrine, des sensations de brûlure dans tout le corps et de l’anxiété après avoir consommé un repas chinois. Ces symptômes peuvent être en rapport avec une réaction d’hypersensibilité au glutamate monosodique (GMS), un assaisonnement souvent utilisé dans la cuisine chinoise. Cette réaction est peu fréquente.

Quelles sont les complications du syndrome hémolytique et urémique ?

La plupart du temps, l'intoxication alimentaire est bénigne mais chez le jeune enfant et les personnes âgées fragiles, l’infection digestive à E. coli entéro-hémorragique peut-être grave (« colite hémorragique ») avec diarrhée sanglante et un syndrome hémolytique et urémique (SHU) peut se développer sur cette toxi-infection alimentaire.

De petits caillots de sang peuvent alors se former dans le corps, en raison de la dérégulation du système de la coagulation (« système du complément »), ce qui risque d’obstruer les vaisseaux sanguins et d’arrêter le flux de sang vers les organes vitaux, tels que le cerveau, le cœur et les reins, avec des manifestations variables en fonction des organes atteints.

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