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Rectocolite hémorragique : des solutions contre les coliques et les diarrhées sanglantes

Rectocolite hémorragique : des solutions contre les coliques et les diarrhées sanglantes

Rectocolite hémorragique : des solutions contre les coliques et les diarrhées sanglantes
nensuria/iStock
Publié le 21.05.2021
Mise à jour 10.03.2023

Rectocolite hémorragique : LE DIAGNOSTIC

Comment fait-on le diagnostic de rectocolite hémorragique ?

La maladie est généralement diagnostiquée au cours de la 2e ou 3e décennie, mais le diagnostic peut-être retardé quand le début passe inaperçu du fait de manifestations insidieuses et peu spécifiques.
• Le plus souvent, la rectocolite hémorragique est détectée lors d’une poussée associant des douleurs du ventre et une diarrhée avec perte de sang dans les selles. Le tableau clinique est néanmoins souvent variable en raison de l’alternance de phases de poussée et de rémission.
Le diagnostic est fait devant l’association des différents signes digestifs et généraux lors des poussées évolutives : pâleur, perte de poids, fièvre, douleur abdominale, diarrhée chronique ou nocturne avec saignements, mucus ou pus, masse ou sensibilité abdominale, tous signes peu spécifiques de la rectocolite hémorragique. Plus évocateurs sont les fissures anales et les rectorragies.
• Les manifestations extra-intestinales sont parfois observées avant les signes intestinaux et incluent une inflammation de l'œil, une spondylarthrite, un érythème noueux et des ulcérations inflammatoires de la peau (« pyoderma gangrenosum »). Le médecin demande alors des examens complémentaires pour le confirmer.
• Le diagnostic repose sur l’association de plusieurs critères cliniques, biologiques (inflammation) et d’imagerie médicale. Aucun test ne permet à lui seul de diagnostiquer fermement la maladie.

Quels examens complémentaires sont nécessaires ?

Les premiers examens effectués sont une prise de sang et une analyse des selles, ce qui permet de s’assurer que la diarrhée n’est pas due à une infection (bactérie, virus ou parasite) et de mettre en évidence la présence de sang dans les selles.
La prise de sang révèle souvent une vitesse de sédimentation (VS) et une C-Reactive protéine (CRP) élevées, ce qui montre qu'il existe une inflammation générale. Il peut aussi exister une anémie secondaire à la perte de sang dans les selles, ainsi qu’une élévation du nombre de globules blancs qui doit faire suspecter une infection.
Certaines substances produites par le système immunitaire et caractéristiques de certaines maladies auto-immunes, les auto-anticorps (parmi lesquels les pANCA), sont présents chez plus de 65 % des malades atteints de rectocolite hémorragique. Leur mise en évidence peut parfois aider le médecin à faire le diagnostic.
L’examen-clé pour poser le diagnostic est l’endoscopie digestive : coloscopie (tout le côlon), sigmoïdoscopie (partie finale du côlon et le rectum) ou rectoscopie (le rectum). Ces examens consistent à visualiser l’intérieur du rectum ou du côlon grâce à un tube flexible introduit par l’anus (endoscope ou fibroscope), muni d’un système d’éclairage et d’une caméra microscopique. Chez les personnes souffrant de rectocolite hémorragique. Les atteintes de la muqueuse digestive sont généralement diffuses en continuité, remontant du rectum vers le sigmoïde et le côlon, sans intervalle de muqueuse saine : la muqueuse inflammatoire est luisante et rouge, et saigne facilement.
Les médecins peuvent ainsi également mesurer l’étendue des lésions intestinales, leur aspect et faire des « biopsies » c'est-à-dire des prélèvements de la muqueuse qui recouvre la paroi intestinale. Elles montrent une infiltration de la paroi intestinale par des cellules de l’immunité (lymphocytes et plasmocytes).

Les examens radiologiques sont-ils encore utiles ?

Dans certains cas, des examens radiologiques peuvent être demandés, comme la radiographie, l’IRM ou le scanner abdominal.
La radiographie simple de l’abdomen sans préparation (ou ASP) peut montrer les dilatations du côlon (« mégacôlon »), mais les dilatations et les rétrécissements sont mieux mis en évidence par le « lavement baryté ». Ce dernier consiste à effectuer des radiographies successives après avoir introduit dans le côlon (par une petite canule mise dans l’anus) un produit visible aux rayons X (la baryte). Ce produit permet de mieux visualiser le côlon et de mettre en évidence les contrastes. Cependant, le lavement baryté se pratique de moins en moins depuis la généralisation de la coloscopie.
Les examens radiologiques se limitent maintenant, en dehors de l’ASP, au scanner abdominal avec injection de produit de contraste. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) sont également très performantes. Certains chercheurs essayent de voir s’il est possible de quantifier l’importance et l’extension de l’inflammation de la paroi intestinale en IRM.

Avec quoi peut-on confondre la rectocolite hémorragique ?

La rectocolite hémorragique peut être confondue avec d’autres maladies qui entraînent des signes assez proches ou même similaires.
L’affection qui ressemble le plus à la rectocolite hémorragique est la maladie de Crohn (ce sont les deux maladies inflammatoires chroniques intestinales ou MICI). Celle-ci est cependant plus fréquente chez les fumeurs (alors que la rectocolite hémorragique touche moins les fumeurs) et les lésions de la muqueuse du côlon sont différentes (plus profondes et disséminées) et n’atteignent pas la muqueuses en continu (alternance de zones malades et de zones saines). De plus, la maladie de Crohn peut toucher l’intestin grêle, alors que la RCH se limite au côlon.
Les autres atteintes possibles du côlon, d’origines infectieuse, parasitaire, vasculaire (maladie de Behçet), auto-immune (sarcoïdose) ou cancéreuse (lymphomes) seront éliminées par les examens réalisés lors du bilan (prise de sang, et examen endoscopique)

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