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Elastographie

Maladies du foie : une nouvelle technique pour éviter les biopsies

En plus d'être non-invasive, l’élastographie fait ses preuves pour caractériser les tumeurs. Une nouvelle étude confirme qu'elle fait aussi bien que la biopsie pour diagnostiquer la fibrose hépatique.

Maladies du foie : une nouvelle technique pour éviter les biopsies A.ANGER/ZEPPELIN/SIPA




« Palper » l’intérieur des organes pour mesurer l’élasticité des tissus, c’est désormais possible grâce à un appareil ultra puissant d’élastographie, « L’Aixplorer. » Cette technique non-invasive vient, en effet, de faire une nouvelle fois ses preuves dans le diagnostic des maladies hépatiques et la caractérisation des tumeurs, selon des travaux récents de chercheurs français de l'Inserm.

Eviter une partie des biopsies hépatiques
L'outil au nom avant-gardiste est à la fois un échographe puissant, ultrarapide, et un appareil d’étude de l’élasticité des tissus. Et une nouvelle étude, conduite au département d'hépatologie de l'hôpital Cochin (Paris) dirigée par le Pr Stanislas Pol, et à l’Institut Langevin (ESPCI, Paris) dans l'équipe de Mickael Tanter, là même où l’appareil a été inventé, montre qu’il pourrait éviter une partie des biopsies hépatiques réalisées pour évaluer le stade de fibrose des maladies hépatiques.
Une innovation utile ? Oui, car la technique classique, qui consiste à prélever avec une seringue un petit morceau de la partie présumée touchée et de le faire analyser en laboratoire est un examen lourd, invasif, qui se pratique sous anesthésie, et qui n'est pas sans risque. 
A contrario, « L’Aixplorer permet de mesurer de façon très sensible la dureté d’un tissu. Il associe une sonde permettant d'évaluer à distance l'intérieur des organes concernés à l'aide d'une onde focalisée et un échographe ultra-rapide qui enregistre la propagation de cette onde au rythme de 1 000 images à la seconde », explique Mickael Tanter dans un communiqué de presse de l'Inserm publié ce lundi.

En pratique l’appareil fournit donc une échographie de l’organe entier sur laquelle il superpose une seconde image en couleur qui révèle l’élasticité du tissu, pixel par pixel, permettant de localiser précisément les zones fibreuses. Le niveau de fibrose détermine si un traitement est nécessaire ou non.

 

Pour une efficacité identique

Ici, une précédente étude avait déjà permis à ces chercheurs de montrer que leur appareil est aussi performant que le Fibroscan, un autre appareil couramment utilisé pour diagnostiquer la sévérité d’une fibrose. « Le Fibroscan fonctionne sur le même principe de mesure de l’élasticité du tissus, mais il fournit une estimation unique pour l’ensemble du foie. Il s’agit d’un appareil plus ancien, mais performant et bien ancré dans la pratique », rappelle Mickael Tanter. Cette fois, les chercheurs ont comparé les performances de l’Aixplorer à celles de la biopsie, technique de référence pour le diagnostic de la fibrose.
La comparaison de ces deux méthodes chez 120 patients atteints de maladies hépatiques chroniques montre que l’Aixplorer fait aussi bien que la biopsie concernant la caractérisation de la fibrose. « Nous vérifierons aussi qu’il permet de mesurer la réversibilité de la fibrose avec les traitements spécifiques, ce qui n’est pas le cas des autres tests non invasifs de fibrose », ajoute le chercheur.

Un outil prometteur en cancérologie
Enfin, ces scientifiques veulent encore améliorer les performances de appareil  « Grâce à l'échographie ultrarapide, nous développons actuellement de nouvelles options qui permettront de renseigner sur d'autres facteurs biologiques et d’obtenir davantage d’informations sur la pathologie étudiée. Il s’agira alors d’un outil incontournable pour l’étude du foie », se réjouit Mickael Tanter.
En attendant, Aixplorer fait déjà la preuve de son intérêt clinique dans d’autres indications, en particulier le cancer : « La mesure de l’élasticité des tissus apporte de nombreuses informations sur la localisation et la nature de tumeurs malignes dans le sein, le foie, la prostate ou encore sur des nodules thyroïdiens », conclut cette équipe de médecins.

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