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QUESTION D'ACTU

Série d’études dans The Lancet

Plus de sages-femmes pour éviter des grossesses trop médicalisées

L’obstétrique est cruciale pour améliorer la survie des femmes enceintes et leurs bébés. Les sages-femmes, elles, permettraient d’éviter la sous-médicalisation et la surmédicalisation.

Plus de sages-femmes pour éviter des grossesses trop médicalisées SERGE POUZET/SIPA




Les sages-femmes, un « pivot » entre l’hôpital et les communautés. La dernière édition du prestigieux Lancet rend hommage à ce métier parfois déconsidéré. Une série d’articles y insiste sur l’importance de l’obstétrique pour améliorer la prise en charge de la grossesse, dans les pays en développement comme dans les pays développés.

 

Diviser par deux les décès maternels

Chaque année, environ 300 000 femmes meurent pendant leur grossesse,  l’accouchement ou des suites du travail. Environ 2,6 millions donnent naissance à un bébé mort-né, et à peu près autant de nourrissons décèdent avant un mois. S’ajoutent à ce triste constat les millions de femmes qui souffrent de problèmes de santé physique ou mentale faute de prise en charge adéquate. L’obstétrique, les sages-femmes en première ligne, pourrait réduire drastiquement ce nombre. Par exemple, le nombre de décès maternels pourrait être divisé par deux d’ici 2030.

 

L’obstétrique, dans cette édition spéciale du Lancet, se définit comme les « soins spécialisés, qualifiés et pleins de compassion pour les mères, les nouveau-nés et les familles tout au long du parcours de la pré-grossesse, la grossesse, l’accouchement, le post-partum et les premières semaines de vie. » Concrètement, cela se traduit par une optimisation des processus naturels de la reproduction, dans le respect des circonstances et des opinions des futurs parents. Mais cela signifie aussi une prévention et une prise en charge à temps des complications, ainsi qu’une éducation de la femme enceinte pour améliorer la santé de la mère et de la famille.

 

Réduire le nombre de césariennes

Dans la plupart des cas, le décès maternel ou infantile est lié à un manque d’accès aux soins d’obstétrique. La surmédicalisation est une menace tout aussi sérieuse : encore trop de césariennes, à tel point qu'un article évoque une « épidémie » ou d’épisiotomies sont pratiquées inutilement.
Se fier davantage aux sages-femmes pourrait inverser la tendance. « On ne répond toujours pas à la plupart des besoins des femmes enceintes, leurs bébés et des familles du monde entier, alors que l’on sait depuis longtemps que les femmes et leurs bébés ont besoin d’un accès à des soins qui offrent plus qu’une simple intervention d’urgence pour des problèmes médicaux aigus », déplore le Pr Pr Mary Renfrew, de l’Ecole des Infirmières et des Sages-femmes à l’université de Dundee (Ecosse). « Même si l’obstétrique est déjà reconnue comme une contribution vitale et coût-efficace au soin des mères et des nouveau-nés dans de nombreux pays, on est encore loin d’obtenir ses bienfaits sociaux, économiques et sanitaires dans le monde. »

 

Le même impact que la vaccination

Un recours plus large aux sages-femmes aurait le même impact économique que la vaccination, en termes de vies sauvées. Mais encore faut-il que la population et les médecins reconnaissent leur rôle clé : « Il est important de comprendre que, pour être plus efficace, une sage-femme doit avoir accès à un service de santé fonctionnel, que son travail soit respecté et associé à celui des autres professionnels de santé », souligne le Pr Petra ten Hoope-Bender, de l’institut de la Coopération sociale et l’intégration de Barcelone (Espagne). Pour cela, il faudra élever le statut des femmes dans certaines sociétés, mais surtout apaiser les rivalités entre professions médicales.

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