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QUESTION D'ACTU

Fusillade de Toulouse

Une minute de silence pour amortir le choc

 Pour les psychiatres, les moments de communion collective peuvent aider les enfants à surmonter le sentiment d'insécurité généré par l'événement. Mais certains parents s'en émeuvent.

Une minute de silence pour amortir le choc Duberral/EMPHI




Lundi matin, un homme a ouvert le feu devant un établissement scolaire juif à Toulouse. Un professeur, ses enfants de 6 et 3 ans, et une fillette de 10 ans ont été tués sur le coup. Après l'accident de car en Suisse, la mort d'enfants fait à nouveau la Une de tous les journaux. Une violence qu'il est indispensable de décoder. En effet, tous les psychiatres sont d'accord : l'hypermédiatisation de ces événements obligent les adultes à parler. « Ethiquement, moralement, ce serait une erreur d’éluder ce dialogue, estime le Dr François Ducrocq, psychiatre coordinateur régional des Cellules d'Urgence Médico-Psychologique Nord-Ouest. Cela pourrait nuire au développement psychoaffectif de l’enfant ». Chez les moins de dix ans par exemple, il est nécessaire de poser des mots sur la notion même de mort qui reste encore très théorique. Et l'accumulation des événements traumatisants devrait même inciter les parents à devancer les questions de leurs enfants. L’occasion leur en a été donnée puisqu’une minute de silence a été organisée dans toutes les écoles de France ce mardi à 11 heures.


François Ducrocq
, psychiatre et spécialiste de l’urgence médico-psychologique : « Cette minute de silence permet  de franchir une étape collectivement ».


A l’annonce de l’organisation de cette minute de silence, de nombreux parents ont réagi. Les blogs, Twitter et l’ensemble des réseaux sociaux se sont émus. Et pour certains, l’émotion est trop forte : ils ne veulent pas que leur enfant soit confronté à une telle violence. Des parents mais aussi des enseignants. Pour preuve, ce témoignage recueilli sur le net : « J'ai des CE1, je ne veux pas qu'ils prennent peur en pensant qu'ils peuvent se prendre une balle à n'importe quel moment, ils ont encore l'insouciance de l'enfance, c'est trop précieux, je préfère qu'ils vivent encore dans le monde des bisounours ». Ce genre de réaction peut, dans certains cas, révéler une difficulté pour l’adulte de trouver les mots justes. Pour le Dr François Ducrocq, « il faut d’abord leur poser des questions, savoir ce qu’ils ont compris de l’événement et à partir de là, l’adulte doit contextualiser et rebondir sur des aspects pédagogiques ». Autrement dit, rappeler le caractère exceptionnel de ce genre d’événements et souligner la mobilisation policière pour retrouver le coupable. Dans d’autres circonstances comme la catastrophe de Fukushima, une explication de ce que sont un tsunami, un tremblement de terre peuvent permettre de relativiser.

Concernant la fusillade de Toulouse, ou encore l’accident de car en Suisse, le phénomène d’identification joue évidemment à plein. Les enfants peuvent se projeter, ce qui peut créer chez certains un sentiment d'insécurité. A partir de quand ce sentiment risque de devenir pathologique ?


François Ducrocq
: « C’est l’excès, la répétition de comportements anxieux qui doit intriguer, puis alerter les parents ».


Le sentiment d'anxiété, voire de psychose, pourrait bien gagner également les adultes. En effet, selon les premiers résultats de l'enquête policière, l'arme ayant servi lors du drame de l’école de Toulouse est la même que celle utilisée pour les meurtres de militaires.

 

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