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Maladie hémolytique

Grossesse : le traitement de la sensibilisation au facteur Rhésus pas nécessaire avant le 1er trimestre

Les femmes enceintes ne seraient pas exposées aux globules rouges fœtaux à un niveau suffisamment élevé pour être sensibilisées au facteur Rhésus durant le premier trimestre.

Grossesse : le traitement de la sensibilisation au facteur Rhésus pas nécessaire avant le 1er trimestre Serhii Brovko/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le facteur Rh est une protéine, qui peut être absente ou présente à la surface des globules rouges en fonction des gènes dont une personne a hérité de ses parents.
  • On dit qu’une femme enceinte est sensibilisée au facteur Rh, lorsque son corps a été exposé à un nouvel antigène, libéré par le fœtus, et produit des anticorps pour "l’attaquer".
  • Cette sensibilisation se produit après 12 semaines de grossesse. Ainsi, les "doses prophylactiques d'immunoglobuline Rh administrées lors du premier trimestre sont inutiles."

Les globules rouges contiennent à leur surface des protéines appelées "antigènes". Parmi ces protéines, on retrouve le facteur Rhésus. Sa présence (Rh positif) ou son absence (Rh négatif) chez une personne dépend des gènes dont elle a hérité de ses parents. Lors de la grossesse, le facteur Rhésus est vérifié grâce à une prise de sang. Si celui de la mère est négatif et celui du fœtus est positif, cela peut entraîner des problèmes de santé. Dans le détail, à un certain moment, le sang de la femme enceinte est exposé au nouvel antigène, provoquant une réponse immunitaire du corps, connue sous le nom de "sensibilisation Rh".

La réponse immunitaire de la mère peut entraîner une anémie et une maladie hémolytique chez le fœtus

Lorsque cette réponse immunitaire se produit, une anémie fœtale peut se développer, nécessitant des transfusions sanguines à la naissance ou, dans certains cas, avant l’accouchement. Dans un petit nombre de cas, les fœtus pourraient développer des maladies hémolytiques mortelles. Pour prévenir ces réponses immunitaires, les médecins prescrivent aux femmes enceintes sensibilisées au Rh des doses prophylactiques d’immunoglobulines Rh pour "empêcher" leur système immunitaire de réagir aux globules rouges fœtaux Rh-positifs.

"La sensibilisation au Rh n'est pas un mauvais résultat en soi. Si une personne est sensibilisée au cours de sa première grossesse, cela ne devient problématique que si elle a une deuxième grossesse et si le fœtus est Rh positif et s'il y a une concentration suffisamment élevée de globules rouges fœtaux dans le sang de la personne enceinte pour ensuite provoquer une réaction immunitaire", a déclaré Sarah Horvath, professeur adjoint d'obstétrique et de gynécologie au Penn State College of Medicine, dans un communiqué.

Chez les femmes enceintes, "la sensibilisation au Rh se produit après 12 semaines de grossesse"

Dans une récente étude, la chercheuse et son équipe ont ainsi voulu déterminer si le premier trimestre de grossesse était trop tôt pour traiter la sensibilisation Rh. Pour mener à bien les travaux, publiés dans la revue JAMA, les scientifiques ont collecté des échantillons de sang auprès de 506 femmes enceintes de moins de 12 semaines. Ensuite, ils les ont analysés pour détecter la présence de globules rouges fœtaux, qui se déplacent généralement à travers le placenta pour circuler dans le sang de la mère sept semaines après le début de la grossesse.

Selon les résultats, aucune des participantes n’avait un nombre de globules rouges fœtaux suffisamment élevé pour être sensibilisées au Rh. "Nous pouvons maintenant affirmer avec certitude que la sensibilisation au Rh se produit après 12 semaines de grossesse", a précisé Sarah Horvath. Ainsi, les auteurs estiment qu’il convient de changer d’approche en matière de prévention de la sensibilisation au Rh. "Notre étude montre que certaines doses prophylactiques d'immunoglobuline Rh administrées lors du premier trimestre de grossesse sont inutiles. En conservant ce produit, nous pouvons réaliser des économies pour les patientes des pays aux ressources plus élevées et donner des traitements aux pays aux ressources plus faibles", a conclu la chercheuse.

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