• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Médicament

Pilule du lendemain: elle serait plus efficace lorsqu'elle est prise avec un anti-inflammatoire

Le piroxicam, un anti-inflammatoire non stéroïdien, pourrait booster l’efficacité du lévonorgestrel, une contraception d’urgence.

Pilule du lendemain: elle serait plus efficace lorsqu'elle est prise avec un anti-inflammatoire Pascale Neuville/iStock




L'ESSENTIEL
  • 0 à 2 % des femmes ayant reçu une dose de 1,5 mg de lévonorgestrel avec une dose de 40 mg du piroxicam étaient enceintes.
  • Sept grossesses ont été rapportées dans le groupe ayant bénéficié du placebo et du lévonorgestrel.
  • La combinaison lévonorgestrel et piroxicam a permis d'éviter 95 % des grossesses attendues, contre 64 % pour l'association lévonorgestrel et placebo.

Oubli de la pilule, déchirure du préservatif, expulsion du dispositif intra-utérin (DIU)… Face à ces situations, une contraception d’urgence peut être prise. Actuellement, deux types de médicaments sont disponibles en cas de rapport sexuel à risque de grossesse : un traitement composé de l’ulipristal et ceux contenant du lévonorgestrel. Dans une récente étude, des chercheurs l'université de Hong Kong ont révélé que prendre du lévonorgestrel en même que du piroxicam, un anti-inflammatoire non stéroïdien, augmentait l’efficacité de la pilule du lendemain.

95 % des grossesses évitées grâce à la pilule du lendemain et l’anti-inflammatoire

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont recruté 860 femmes entre le 20 août 2018 et le 30 août 2022. Parmi elles, des participantes avaient besoin d'une contraception d'urgence contenant du lévonorgestrel dans les 72 heures suivant un rapport sexuel non protégé. Certaines ont reçu soit une dose de 1,5 mg de lévonorgestrel avec une dose de 40 mg du piroxicam, soit une pilule placebo. "Lors du suivi, une à deux semaines après les prochaines règles attendues, l'état de grossesse a été noté par des renseignements fournis au médecin par la patiente ou par un test de grossesse", a précisé l’équipe.

Sur les femmes suivies, il y a eu une grossesse chez les participantes ayant pris du piroxicam et du lévonorgestrel. Sept grossesses ont été rapportées chez les volontaires ayant reçu le placebo et le lévonorgestrel. « L'association lévonorgestrel et piroxicam a permis d'éviter 95 % des grossesses attendues, contre 64 % pour le lévonorgestrel et le placebo. Nous n'avons pas noté de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne la proportion de femmes ayant eu en avance ou en retard leurs règles, ou en ce qui concerne le profil des effets indésirables », peut-on lire dans les résultats des travaux publiés dans la revue The Lancet.

"Le piroxicam pourrait avoir un effet contraceptif à la fois avant et après l'ovulation"

"Le lévonorgestrel prévient la grossesse en bloquant ou en retardant la poussée d'hormone lutéinisante, qui perturbe le processus d'ovulation. Le piroxicam pourrait agir en ciblant un autre type d'hormone, les prostaglandines. Les prostaglandines facilitent plusieurs processus reproductifs, notamment l'ovulation, la fécondation et l'implantation de l'embryon. Par conséquent, nous supposons que le piroxicam pourrait avoir un effet contraceptif à la fois avant l'ovulation (en bloquant le processus d'ovulation) et après l'ovulation (en empêchant l'implantation de l'embryon), mais notre essai n'a pas analysé le mécanisme d'action du piroxicam. D'autres études sont nécessaires pour confirmer cette hypothèse", a expliqué Kristina Gemzell-Danielsson, auteure des recherches, dans un communiqué.

Les auteurs ont spécifié que leurs travaux présentaient des limites. "Ces conclusions pourraient ne pas s'appliquer à toutes les patientes, car cette étude portait sur une population spécifique, les participantes étant principalement d'origine asiatique et pesant moins de 70 kg. Étant donné que la contraception d'urgence au lévonorgestrel est moins efficace chez les personnes obèses, l'efficacité démontrée ici pourrait ne pas être généralisée aux patientes ayant un IMC plus élevé", a conclu le Dr Erica Cahill de la Stanford University School of Medicine, qui n'a pas participé à l'étude.

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES