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Don du sang : “Une heure de ma vie va aider 3 personnes”

L’été est souvent un défi pour l’Etablissement Français du Sang qui rencontre des difficultés à recueillir les 10.000 dons de sang par jour pour couvrir les besoins des malades. C’est pourquoi j’en ai fait un pendant les vacances.

Don du sang : “Une heure de ma vie va aider 3 personnes” SR/pourquoi docteur




L'ESSENTIEL
  • L'établissement français du sang a besoin 10.000 dons par jour pour répondre aux besoins sanguins des malades.
  • L'été et les 15 premiers jours de septembre sont des périodes compliquées pour les obtenir.
  • Des collectes ont lieu dans. les lieux de vacances cet été.

L’Établissement français du sang fait régulièrement des campagnes pour sensibiliser le grand public au don sanguin. Mais ses équipes le savent, leurs meilleurs ambassadeurs sont les donneurs eux-mêmes. Et je le reconnais, c’est mon cas. Malgré les campagnes aperçues, et même les articles écrits sur le sujet, l’idée de donner mon sang a germé pendant un déjeuner avec ma nièce. Alors que nous étions en terrasse, elle a confié qu'elle allait prendre rendez-vous pour faire un don de sang avant ses vacances. Ces quelques mots m'ont rappelé les réserves de poches de sang étaient souvent faibles à cette période.

C’est plus compliqué de mobiliser les donneurs l’été

Voici comment je me suis retrouvée dans les locaux de la Maison du don de sang de la Trinité (Paris 9e) un 31 juillet au matin. Dans ma recherche d’être utile, la période pour sauter le pas est plutôt bien choisie : juillet et août peuvent, en effet, être des mois compliqués pour l’organisation. “Il nous faut tous les jours 10.000 dons pour couvrir les besoins des patients. Or, l’été, c’est plus compliqué de mobiliser des donneurs, car ils quittent leur domicile pour aller en vacances”, explique le Dr Michèle Villemur, médecin responsable Pôle Collectes Mobiles de l’Établissement Français du Sang pour la région Île-de-France.

“Les 15 premiers jours de septembre sont aussi compliqués parce que c’est la rentrée. Il faut reprendre son rythme de vie, les enfants vont à l’école, les activités se mettent en place…  Il y a toujours un flottement à cette période”. 

Si les impératifs et les plannings chargés peuvent être un frein au don du sang, le manque de connaissances des critères, du déroulement de la procédure ou des lieux de collecte en sont d’autres. C’étaient d’ailleurs ces éléments qui m’ont tenu à l’écart des centres pendant de longues années. Pourtant, trouver un lieu de collecte et prendre rendez-vous est très simple. Toutes ces informations sont sur le site de don du sang. De plus, il propose un test d’auto-évaluation pour déterminer si on peut donner son sang, son plasma ou ses plaquettes, et éviter ainsi les déplacements inutiles si on répond à un critère d'exclusion.

L’entretien préalable au don : des questions pour préserver la santé de tous

Le jour J, après avoir présenté une pièce d’identité à l'accueil, j’ai été invitée à remplir un questionnaire abordant plusieurs sujets comme mon état de santé ces derniers jours, mes antécédents médicaux (hypertension, chirurgies passées, rendez-vous médicaux récents, vaccins…), mes voyages ainsi que ma vie intime. Mes réponses ont été analysées avec l'infirmière qui assurait l’entretien préalable au don.

Personnellement, le plus compliqué a été de me rappeler des dates de mes voyages au cours de ces dernières années… bien que la pandémie s’est révélé être un repère efficace.

Pour ceux qui pourraient être gênés par les questions concernant leur vie intime : elles sont précises mais "soft". Pas besoin de dire le nombre exact de partenaires au cours de sa vie, ses positions préférées ou mêmes son orientation sexuelle. En effet, la référence à l’orientation sexuelle dans les critères de sélection des candidats au don a disparu depuis le 16 mars 2022.

Les critères d’exclusion sont d’avoir eu des relations sexuelles avec plusieurs partenaires dans les 4 derniers mois (protégées ou non), des comportements à risque comme des rapports tarifés, de la prise de drogue ou si le partenaire a lui-même eu des pratiques à risque. 

À la fin de la consultation, le professionnel de santé confirme ou non la possibilité de faire un don ainsi que la quantité prélevée pendant le don. Cela varie entre 420 et 480 ml en fonction du sexe, et du poids du donneur.

“Certains donneurs sont déçus si on leur dit qu'ils ne peuvent pas faire de dons après l’entretien. Mais notre priorité bien avant d’avoir une poche de sang est leur santé ainsi que celle des receveurs”, assure la médecin.

Don du sang : la piqûre fait plus peur que mal

La peur des aiguilles ou du malaise empêche de nombreuses personnes d’envisager de faire un don du sang. Les piqûres ne font clairement pas partie de mes moments préférés. Mais je dois le reconnaître, je n’ai rien senti lorsque l’infirmière m'a piquée. Je n'ai eu aussi aucune douleur pendant le prélèvement. La procédure n'est pas très longue non plus : une dizaine de minutes tout au plus pour un don du sang.

Finalement, le plus compliqué pendant le prélèvement a été de penser à bien boire ma bouteille d’eau, à serrer régulièrement la balle pour activer la circulation sanguine et à faire des flexions avec mes chevilles (technique pour éviter les vertiges pendant ou après le don) pendant que je discutais avec le personnel de l’établissement français du sang. Par ailleurs, contrairement au vaccin, il n’y a aucune douleur résiduelle dans le bras piquée les jours suivants.

“Votre poche de sang pourra être séparée en 3 produits différents : les globules rouges qui se conservent 42 jours, les plaquettes qui conservent 7 jours et le plasma qui est congelé. Cela peut sauver 3 personnes”, m’explique le Dr Michèle Villemur pendant le don.

Si la priorité est de réserver les produits sanguins récoltés pour les malades, les dons peuvent aussi être utilisés pour la recherche. "Certains événements - comme une poche contenant un volume de sang insuffisant ou ayant des petites anomalies - rendent les poches inutilisables pour les patients. Avec l’accord du donneur, on peut diriger le sang vers la recherche et l’enseignement. C’est aussi très utile et permet d’aider indirectement les malades puisque cela sert à développer de nouveaux protocoles et traitements ou encore à former les professionnels de santé. Ainsi, le sang prélevé n'est pas perdu. Il est un bien trop précieux et irremplaçable pour être jeté", précise l'experte.

Après l’effort, le réconfort. Une fois la spoliation de sang terminée vient la pause gourmande. Des boissons chaudes ou fraîches, des biscuits, des chocolats, des madeleines, des mets salés sans oublier les pâtes de fruit (grand succès du "menu" de l’EFS) sont servis par les bénévoles.

“Je vais utiliser un mot fort, car certains donneurs pensent que c’est facultatif. Il est obligatoire de passer par la collation et de rester 20 min sur place. Cela permet au donneur de se reposer, mais surtout de s’hydrater et de se restaurer pour récupérer avant de reprendre ses activités et ainsi d’éviter les malaises”, indique la spécialiste.

Certaines recommandations sont aussi à suivre une fois la collecte de sang quittée. Il faut : 

- veiller à rester hydratée et à avoir une alimentation riche en fer pour favoriser la production de globules rouges ;

- garder son pansement au moins deux heures ;

- ne pas porter d’objets lourds avec le bras où le prélèvement a été effectué ; 

- ne pas faire d’exercices intenses les 24 heures suivantes, car cela va majorer les effets de la spoliation de sang ;

- ne pas fumer dans les deux heures qui suivent.

Au final, entre l’entretien préalable, le prélèvement de sang et la pause collation, le don du sang n’aura pris qu’une heure de ma vie et aura potentiellement aidé à sauver 3 vies.

Don du sang : il est possible de donner pendant ses vacances

Si j’ai fait mon don dans la Capitale, il est bon de rappeler que l’EFS est présent sur l’ensemble du territoire… et pas uniquement dans les grandes villes et les hôpitaux. D’ailleurs, en cette période estivale où les risques de pénurie de sang sont importants, l’organisme n’hésite pas à organiser des collectes au plus proche des vacanciers. 

“Les personnes peuvent donner n'importe où en France. Nous avons un fichier national donc on peut les retrouver sans soucis si elles ont déjà donné ou leur créer un dossier s’il s’agit d’un premier don”, assure Dr Michèle Villemur. 

Les vacances sont parfois l’occasion d’écarts nutritionnels. Est-ce que cela peut être un souci pour le don du sang ? "Quand on veut donner son sang, il ne faut pas arriver à jeun. Après, si on a fait un bon restaurant ou pris un apéritif la veille pour célébrer les vacances, cela n’entraîne pas le refus du don. Bien sûr, on parle d'un verre : la consommation d’alcool doit être avec modération. Tout le monde connaît la loi, surtout s’il faut prendre le volant pour faire le don", explique la médecin référente de l’Établissement Français du Sang.

La professionnelle de santé voit d’ailleurs un avantage à faire un don dans une station balnéaire : "lorsqu'on veut faire ou a fait un don, il faut faire attention à son apport en fer, car le prélèvement va prendre des globules rouges, et donc appauvrir l’organisme en fer. Pour contrer cela, il faut consommer des aliments riches en fer… Et justement si on est en bord de mer, on peut manger facilement des moules ou des crustacés. Et c’est parfait puisque ces aliments sont riches en fer".

Le programme des collectes organisées sur des lieux de villégiatures au mois d’août :

Grand Est :

- 21 août : Lac de Bairon

- 31 août : Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg      

Loire-Atlantique / Vendée

- 23 août : Noirmoutier

Occitanie

- 14 août : Lourdes

- 24 août : Marseillan Plage 

De nombreuses collectes sont également prévues en Nouvelle-Aquitaine tout l’été : sur l’île de Ré, à Lacanau, à Arcachon ou encore à Saint Jean-de-Luz…

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