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Travail et santé

Travailler de nuit pourrait diminuer la fertilité chez une femme

Une nouvelle étude met en lumière les effets du travail de nuit sur la fertilité féminine.

Travailler de nuit pourrait diminuer la fertilité chez une femme gorodenkoff/iStock




L'ESSENTIEL
  • Chez des souris femelles, l'exposition à des horaires décalés pendant quatre semaines a perturbé leur horloge biologique.
  • À cause du travail de nuit, la libération massive de l'hormone hypophysaire, appelée "hormone lutéinisante", qui déclenche l'ovulation était annulée.
  • Cette étude éclaire sur les effets négatifs du travail de nuit des femmes sur leur fertilité.

Exercer son métier à des horaires décalés pendant quatre semaines pourrait perturber l’horloge biologique et réduire la fertilité chez les femmes. C’est ce qu’a révélé une étude présentée lors du 25ème Congrès européen d'endocrinologie qui a eu lieu à Istanbul en Turquie. Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l'Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (INCI) et de l’université de Strasbourg ont mené une expérience sur des souris femelles. Ils ont imité des conditions de travail de nuit, en décalant constamment le cycle lumière-obscurité, en retardant et en avançant l'exposition à la lumière de dix heures pendant quatre semaines.

Le déséquilibre hormonal lié à l'altération de l'horloge biologique réduirait la fertilité

Les auteurs ont constaté que le travail de nuit pendant plusieurs semaines entraînait une réduction du taux de grossesse chez les souris femelles. Dans le détail, ils ont observé que la libération massive de l'hormone hypophysaire, appelée "hormone lutéinisante", qui déclenche l'ovulation était annulée, ce qui réduisait la fertilité chez ces rongeurs. "La diminution de la fertilité est due à une altération de la signalisation de l'horloge circadienne principale vers le circuit reproducteur hypothalamique. Plus précisément, nos recherches montrent que quatre semaines d'exposition chronique à des horaires décalés entravent la transmission de l'information lumineuse de l'horloge biologique principale aux neurones à kisspeptine, dont on sait qu'ils déterminent le moment de la poussée préovulatoire de l'hormone lutéinisante", a expliqué Marine Simonneaux, auteure principale des travaux, dans un communiqué.

Travail de nuit : déterminer si d’autres horloges internes sont perturbées

Lors de leurs prochaines recherches, les scientifiques analyseront si d'autres horloges internes sont modifiées après avoir travaillé à des horaires décalés. "Le rythme circadien exige non seulement le bon fonctionnement de l'horloge biologique principale, mais aussi une activité synchronisée de nombreuses horloges secondaires présentes dans d'autres zones du cerveau et dans les organes périphériques, y compris les organes reproducteurs. Il est important de comprendre les mécanismes précis par lesquels la perturbation du rythme circadien altère la fonction reproductive, car cela pourrait ouvrir la voie à des interventions préventives et thérapeutiques visant à réduire certains des effets négatifs du travail de nuit sur la fertilité des femmes", a conclu Marine Simonneaux.

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