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Surdité : «j’ai pu entendre mes enfants pour la première fois» grâce à l'implant cochléaire

L'implant cochléaire est un dispositif médical électronique qui permet aux personnes atteintes d'une perte d'audition sévère à profonde de vivre une vie plus normale.

Surdité : \ peakSTOCK/iStock




L'ESSENTIEL
  • Selon les données du Cisic, 64 % des patients qualifient leur écoute de naturelle ou presque naturelle avec un implant cochléaire.
  • 54 % identifient des mots dès les premiers jours.
  • 58 % sont capables de téléphoner.

À l’occasion de la Semaine du Son de l’Unesco qui se déroule du 16 au 29 janvier 2023, la Présidente du Cisic, le Centre d’information sur la surdité et l’implant cochléaire, Catherine Daoud, ainsi que la Dr Claude Fugain, médecin spécialiste en oto-rhino-laryngologie (ORL) et en phoniatrie, sont revenues sur l’importance d’informer le public sur l’implant cochléaire durant une table ronde le mercredi 18 janvier.

Comment fonctionne l'implant cochléaire ?

Comme l’a expliqué la Dr Claude Fugain, un implant cochléaire est un dispositif médical électronique destiné à restaurer l'audition de personnes atteintes d'une perte d'audition sévère à profonde. En l’absence de contre-indications particulières, il est proposé quand les appareils auditifs conventionnels ne sont plus efficaces, ni à droite, ni à gauche. "Il n’existe pas de limite d’âge pour être équipé d’un implant cochléaire. La cochlée étant à l'origine des atteintes auditives, l'implantation cochléaire consiste à mettre en place, dans la cochlée, un système qui va stimuler électriquement le départ du nerf auditif et ainsi redonner des sensations sonores au la porteur de l’implant lui permettant ainsi d'entendre", précise la Fondation Pour l’Audition.

L'implant cochléaire est composé de deux parties. D'une partie interne implantée chirurgicalement dans la cochlée et sous le cuir chevelu et qui comprend : un processeur, une antenne et les électrodes. Et d'une partie externe qui est le processeur vocal captant les sons (en forme de contour d'oreille) relié aux éléments internes afin de transmettre les sons via la bobine d'induction (l'antenne). Le son est capté par le processeur vocal puis analysé et transformé en un signal électrique. Celui-ci est alors envoyé à l'antenne qui le transmet, par ondes radio, au récepteur interne. Ici, le signal y est décodé et envoyé par impulsions électriques vers les électrodes placés dans la cochlée. En stimulant enfin les fibres nerveuses, les informations sonores sont transportées et relayées jusqu'au cerveau. 

Le processeur vocal est généralement un contour d'oreille similaire à celui d'une aide auditive, mais relié à une petite antenne que l'on place sur la peau au niveau de la partie implantée. Avec des cheveux longs, cette dernière reste invisible. Selon le Cisic, le coût global de l'implant cochléaire est estimé à environ 45.000 €. Il comprend les bilans pré-opératoires, l'opération, l'implant lui-même et la prise en charge post opératoire (réglages, rééducation). En France, ce coût est pris en charge pour les personnes bénéficiant des prestations de la sécurité sociale.

"L'implant cochléaire m'a donné la sensation de me reconnecter au monde qui m’entoure"

D'après Catherine Daoud, l’implant cochléaire gagne à être connu des patients atteints de surdité. “20 % des implantés qui ont répondu à notre enquête ont expliqué avoir vécu plus de 20 ans dans un état de surdité très important avant d’être implanté”, explique-t-elle. Cette ingénieure bénéficie elle-même du dispositif. Atteinte de surdité, au départ sans le savoir, les médecins ORL qu’elle a consultés lui ont d’abord déconseillé l’implant cochléaire, probablement par méconnaissance du dispositif. “Ils disaient que j'entendrai en morse avec”, raconte-t-elle, “alors que les implantés peuvent téléphoner, accéder à des postes commerciaux...”. Elle aussi, cela lui “paraissait inconcevable de reconstruire [son] audition à travers ce dispositif”.

Cependant, elle rencontre la Dr Claude Fugain, qui a vécu les premières opérations de personnes sourdes dans les années 80 pour la pose d'implants cochléaires malgré les oppositions parfois violentes de certaines associations. Grâce au Dr Fugain, Catherine est convaincue et accepte d'essayer l’implant cochléaire. Quand elle le porte la première fois, elle a immédiatement “la sensation de [s]e reconnecter au monde qui l’entoure". "J’ai pu téléphoner à ma maman tout de suite, puis à mes enfants. C’était bien leur voix. J’ai pu entendre mes enfants pour la première fois. Et je me surprends à les découvrir. C'est comme si je les avais toujours entendus à travers une vitre”, raconte-t-elle. L’effet secondaire, qui disparaît à mesure que l’on entraîne son cerveau à cette nouvelle manière d’entendre à travers le dispositif, c’est une mauvaise mémorisation et réactivité à l’écoute : “Quand on me disait bonjour, je l’entendais bien mais je réagissais en décalage, le temps que l’information monte au cerveau. Depuis, ça s’est largement amélioré.”

Son association, le Cisic, répertorie de nombreux témoignages similaires de patients atteints de surdité qui ont pu vivre une vie normale grâce à l’implant cochléaire. Les plus frappants sont ceux des patients qui l’adoptent très tôt dans leur vie, comme celui de Solal, 11 ans et implanté à l'âge de 5 ans, devenu un trompettiste passionné. Vous pourrez retrouver toutes les informations sur l’implant cochléaire sur leur site Cisic.fr.

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