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Développement de l'enfant

Scolarité, santé mentale... Les ados exposés aux violences à la télévision dès 3 ans ont plus de mal

Une nouvelle étude montre que l’exposition des jeunes enfants à des contenus violents à la télévision peut avoir des conséquences néfastes sur leur développement à l’adolescence.

Scolarité, santé mentale... Les ados exposés aux violences à la télévision dès 3 ans ont plus de mal Rawpixel / istock




L'ESSENTIEL
  • Selon un récent sondage Ipsos, les 1-6 ans passent en moyenne par semaine 6 h 08 sur Internet et 6 h 07 devant la télévision ; 9 h 04 et 9 h 08 pour les 7-12 ans ; 17 h 48 et 8 h 55 pour les 13-19 ans. Le temps de consommation des écrans en général est en hausse.
  • "Pas d'écrans avant 3 ans", recommandent la plupart des pédiatres.

Films d’action, méchants glorifiés, usage de la force... Le contenu du petit écran peut être violent, même à destination des plus jeunes, comme les petits Français de 1 à 6 ans qui le regardent 6 heures par semaine. Et ce n’est pas sans conséquence sur leur développement cognitif au long terme : selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of Developmental and Behavioral Pediatrics, être exposé à un contenu télévisuel violent dès la petite enfance accroît le risque de souffrir de troubles psychologiques et d’avoir des difficultés scolaires à l’entrée dans l’adolescence.

Violences à l’écran dès 3 ans, "détresse émotionnelle" à 12

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs de l'université de Montréal ont passé à la loupe les statistiques de près de 2.000 enfants faisant partie d’une cohorte nationale québécoise. Ils ont d’abord examiné les contenus jugés violents que les petits regardaient à la télévision entre 3 ans et demi et 4 ans et demi - une période particulièrement critique dans le développement du cerveau - puis ont fait un bilan de leur cheminement psychosocial et scolaire lorsqu’ils ont atteint l’âge de 12 ans, à la fin de la sixième. Le tout en coopération avec les parents et professeurs.

"Nous voulions voir l'effet à long terme de l'exposition typique à la violence des écrans chez les enfants en bas âge sur le développement cognitif normal", résume dans un communiqué la professeure Linda Pagani, auteure principale de l’étude. Réponse : les garçons et filles qui ont été exposés à "un contenu télévisuel violent typique dans leur enfance" étaient plus susceptibles que les autres de connaître, dans leur avenir, "une augmentation de la détresse émotionnelle", assure la chercheuse. Ils ont également montré "une diminution de l'engagement en classe, ainsi que de la réussite et de la motivation scolaires à la fin de la sixième année."

La télévision normalise la violence dans les interactions sociales

Les problèmes à l'entrée au collège trouveraient donc leur origine dans la petite enfance ? "Les jeunes enfants ont tendance à s'identifier aux personnages à la télévision et à considérer tout ce qu'ils voient comme réel", tente d’expliquer Linda Pagani. "Ils sont vulnérables aux représentations humoristiques de héros et de méchants glorifiés qui utilisent la violence comme un moyen justifié de résoudre des problèmes."

Par ailleurs, une exposition répétée "à des séquences d'action au rythme rapide, induisant de l'adrénaline et à des effets spéciaux captivants, pourrait renforcer les croyances, les attitudes et les impressions selon lesquelles la violence habituelle dans les interactions sociales est ‘normale’", selon la chercheuse. Jessica Bernard, co-auteure de l’étude, ajoute : "Etre exposé à plusieurs reprises à un monde hostile et violent peuplé de créatures parfois grotesques pourrait déclencher de la peur et du stress et amener ces enfants à percevoir la société comme dangereuse et effrayante."

Autant d’éléments qui peuvent rendre difficile l’adaptation à l’école. La solution serait de débrancher le téléviseur plus souvent (et ne parlons pas d’Internet...). "Être exposé à des situations sociales plus appropriées [que les écrans] peut cependant les aider à développer des compétences sociales qui seront utiles plus tard et joueront un rôle clé dans leur réussite", selon Linda Pagani.

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