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Violences éducatives ordinaires : 8 parents sur 10 y auraient recours

Un sondage révèle qu'une très large majorité des parents utilisent encore des formes de violences physiques et psychologiques, pourtant prohibées par la loi depuis 2019, dans l'éducation des enfants.

Violences éducatives ordinaires : 8 parents sur 10 y auraient recours Boris Jovanovic / istock




L'ESSENTIEL
  • Parmi les parents interrogés, 38 % déclarent savoir ce que sont les violences éducatives ordinaires, et 34 % voient ce dont il s’agit mais pas précisément.
  • Le baromètre révèle que la majorité des parents ayant déclaré avoir le plus usé de violences éducatives ont eux-mêmes subi des actes de violence physique/morale durant leur enfance (73 % et 57 %).

Les violences physiques et psychologiques sont encore trop banalisées dans les pratiques éducatives. Selon un baromètre* réalisé par l’Ifop pour la Fondation pour l’Enfance, 79 % des parents ont eu recours à une violence éducative ordinaire (VEO) sur un de leurs enfants durant la semaine précédant le sondage. Les deux tiers y ont même eu recours au moins deux fois, et près de la moitié au moins trois, parfois même sans le savoir. Dans le détail, par exemple, 23 % des parents avaient donné une fessée, 46 % avaient mis au coin l’enfant et 55 % avaient hurlé après lui.

Les violences psychologiques sur les enfants encore trop fréquentes

Les VEO recouvrent toute forme de violence faite aux enfants, "considérée comme légitime car exercée dans un but éducatif", selon la Fondation. Elle peut être physique (châtiments corporels : gifles, fessés, coups, insatisfaction de ses besoins physiologiques...), psychologique (chantage, moqueries, humiliations...) ou verbale (cris, injures...). Encore trop souvent banalisées, elles sont pourtant interdites par la loi de 2019, dite loi "anti-fessée", qui indique "que l'autorité parentale s'exerce sans violence".

Si le recours aux châtiments corporels recule par rapport aux années précédentes, sans doute grâce à la loi d’abolition, les violences psychologiques restent beaucoup trop fréquentes dans les pratiques éducatives. Plus de la moitié des parents "crient très fort" après leur enfant, 46 % d’entre eux le "privent de quelque chose" (dessert, écran, doudou...) quand il n’obéit pas, ou encore 42 % lui "promettent quelque chose pour obtenir obéissance".

Autre enseignement du baromètre, la méconnaissance des parents sur le sujet des VEO : 28 % d’entre eux n’en ont jamais entendu parler, et ils sont nombreux à ne pas avoir conscience d’exercer une violence lorsqu’ils l’exercent. Par exemple, les menaces, chantages et privations, ou le fait d’enfermer souvent l’enfant dans une pièce quelques instants pour le calmer, ne semblent pas être des violences pour la moitié des parents interrogés. D’une manière générale, la moitié d’entre eux estiment ne pas être suffisamment informés sur le sujet, et sont avides d’astuces et de conseils pratiques pour mieux gérer les situations problématiques.

Le besoin de "recommandations claires" en matière d'éducation parentale

C’est d’ailleurs pour informer davantage que la Fondation pour l’Enfance appelle le gouvernement à inscrire la lutte contre les VEO dans un grand plan d’éducation des parents et de tous les professionnels de l’enfance, qui établirait notamment des "recommandations claires et lisibles" pour les aider à poser des repères et des limites, à l’heure où un parent sur dix n’imagine pas éduquer un enfant sans aucune violence.

"Il est crucial que les familles aient connaissance des interdits en matière d’éducation des enfants, explique Vincent Dennery, Directeur de la Fondation pour l’Enfance, dans un communiqué. En revanche, pour permettre à des parents de modifier des pratiques parentales inadaptées, il faut les accompagner, les aider à mieux comprendre le développement d’un enfant et les conséquences des violences éducatives sur son cerveau."

*Baromètre des violences éducatives/Etude Ifop pour la Fondation pour l’enfance, enquête menée par questionnaire auto-administré en ligne du 10 mai au 31 mai 2022 auprès d’un échantillon de 1.314 parents d’enfants de 0 à 10 ans, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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