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Dépistage

Cancer colorectal : la coloscopie n'aiderait pas à réduire les décès

Utilisée comme technique de dépistage du cancer du côlon, la coloscopie n’aurait pas un impact significatif sur le risque de décès. 

Cancer colorectal : la coloscopie n'aiderait pas à réduire les décès Vadym Terelyuk/istock




L'ESSENTIEL
  • La France est l’un des pays d’Europe où l’incidence du cancer colorectal est la plus élevée.
  • Les facteurs de risque sont une trop forte consommation de viande rouge, le tabagisme, les antécédents familiaux, la sédentarité, la consommation d’alcool, etc.
  • En France, le dépistage du cancer colorectal est proposé gratuitement à toutes les personnes âgées de 50 ans à 74 ans. Il est à faire tous les deux ans.

Détecté tôt, le cancer colorectal a de fortes chances de guérison. Selon l’Institut national du cancer, un dépistage précoce permet de guérir de la maladie dans neuf cas sur dix. Pour repérer la maladie au plus tôt, un programme national de dépistage a été mis en place en France. La coloscopie fait partie des outils utilisés pour détecter le cancer, notamment chez les personnes à risque. Mais selon une étude parue dans le New England Journal of Medicine, cette technique ne permettrait pas de réduire les décès. 

Comment observer les effets de la coloscopie sur le risque de décès par cancer colorectal ?

Cet examen, réalisé sous anesthésie, consiste à introduire un endoscope, une petite caméra placée sur un tube, dans l’anus pour observer le rectum, le gros intestin et l’intestin grêle. Selon les auteurs de l’étude, il était admis jusqu’ici que neuf cas de cancer colorectal sur 10 pouvaient être évités grâce à la coloscopie.

Au total, ils ont recruté 95.000 participants, résidant dans quatre pays européens (Norvège, Suède, Pologne et Pays-Bas), qu’ils ont suivi pendant plus de dix ans. Les personnes, toutes en bonne santé et âgées de 55 à 64 ans, ont été réparties en deux groupes : un groupe s'est vu proposer un dépistage par coloscopie, l'autre n'a pas reçu de dépistage du tout. Le taux de mortalité sur dix ans était d’environ trois sur mille, qu’il y ait eu un dépistage ou non. "Il n'y avait pas de diminution significative du taux de mortalité pour le groupe de dépistage, par rapport au groupe à qui il n'a pas été proposé de dépistage", concluent les auteurs.

Quant au risque de cancer, il était réduit de 18 % dans le groupe ayant été dépisté, par rapport aux autres. Dans le détail, 1,2 % des personnes qui n’ont pas eu le dépistage par coloscopie ont développé un cancer colorectal après 10 ans, contre 0,98 % dans le groupe auquel le dépistage a été proposé.  

Les effets du dépistage sont moins importants que ceux des traitements 

Pour les auteurs de l’étude, la principale explication à cette faible différence dans le taux de mortalité est l’amélioration des traitements du cancer colorectal ces dix dernières années. "Cela rend le dépistage par coloscopie moins efficace pour empêcher les patients de mourir d'un cancer colorectal", ajoutent-ils.

Jusqu’ici les scientifiques considéraient que cette méthode était plus efficace que l’analyse des échantillons fécaux pour détecter le cancer colorectal, et donc réduire le risque de décès. Cette étude remet ce postulat en question. "La coloscopie n'est malheureusement pas un remède miracle contre le cancer colorectal, observe Michael Bretthauer, professeur à l'université d'Oslo et médecin à l'hôpital universitaire d’Oslo. Selon notre étude, ce n'est probablement pas mieux que les échantillons fécaux." Dans les années à venir, les scientifiques comptent poursuivre leurs recherches, pour voir notamment si les effets du dépistage sur la réduction du risque de décès s’améliorent avec le temps.  

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